Les Manuscrits Ne Brûlent Pas.

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Alexandrie : Mes Coups de Coeur.

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jeudi, août 28 2008

Fausses Rencontres Ordinaires - Philippe Caure (Théâtre)

bLe Thème :__

La vie d'un quartier, sept tranches de vie sur le thème de la rencontre entre deux personnes, dans des moments de flagrant délit d'ordinaire bêtise humaine, avec, en toile de fond, un auteur qui cherche désespérément une inspiration pourtant omniprésente. Rires et émotions sont les ingrédients d'une soirée agréable pour votre public, puisque chacun devrait y trouver ce qu’il est sûrement venu chercher. Idéale pour toutes les troupes, la diversité des rôles ravira toutes les envies des comédiens. Quel que soit leur niveau, il est possible de donner un rôle modeste aux débutants ou aux personnes ne désirant faire qu'une petite apparition et procurer un véritable défi aux comédiens confirmés.

Contrairement à ce que préconise le garçon de café dans "Fausses rencontres ordinaires", il n'y a ici ni sexe, ni violence, rien donc de ce qui, toujours selon le serveur, retient l'attention du spectateur moyen. Pourtant, le lecteur s'éclate en lisant cette courte pièce axée sur le thème d'un auteur en panne d'idées pour imaginer un spectacle commandité par la municipalité. Et à mon humble avis, le spectateur devrait faire de même.

L'humour est fin, on ne trouve ici rien de vulgaire ou de facile. Philippe Caure conduit ses scènes jusqu'au bout de l'absurde, qu'on en juge : Cabas 1 et Cabas 2, à force de vouloir avoir le dernier mot, sabotent leurs sacs à provisions en une course insensée ; M. Casa met son facteur, avide de lui vendre un calendrier des postes (au mois de septembre !), au pied du mur, avant de se précipiter derrière lui pour tenter de rattraper le coup, tant sa joie est grande d'avoir été accepté ... au concours des Postes ; l'inspecteur de police venu faire une enquête de voisinage se trouve confronté à un passant qui refuse de lui répondre parce qu'il ne peut lui prouver qu'il est bel et bien un représentant des forces de l'ordre (le malheureux a oublié sa carte) ; un voleur, pris de remords, se rend chez sa victime pour lui restituer le sac qu'il lui a dérobé la veille et ... je n'en dis pas plus ; et il y a bien sûr l'inénarrable numéro des deux consommateurs moyens en mal de caddies de super-marché.

Pas un seul temps mort, un style vif, sans effets trop apparents mais qui sonne très naturel, un comique de situations finement analysé, bref un petit moment de vrai bonheur.

Si Philippe Caure en a d'autres de ce tonneau-là, j'irai certainement les lire. Et je vous engage à m'imiter. ;o)

mardi, août 26 2008

Chambardement - Jean-Marc Pagan

Le Thème:

Ce livre est la rencontre d'une question et d'une histoire. La question me vient de l'enfance, quand je tentais vainement d'expliquer Dieu à mon voisin de classe. L'histoire est mon histoire, traversée par la mort de ma femme, au beau milieu de sa vie. Qu'est-ce qu'il reste quand il ne reste rien ? Voilà la question. Le néant ? Ce peut être une réponse, violente, brutale, radicale. J'ai voulu chercher autre chose, peut-être avec l'énergie d'un désespoir que je trouvais insupportable. Peut-être, surtout, parce que, au milieu des temps sombres qui ont suivi cette nuit de solitude infinie, j'ai perçu des étincelles de joie qui ont jailli de présences humaines et qui, sans illuminer le tout, m'ont évité l'égarement dans la tristesse sans fond.

Je viens de télécharger "Chambardement" afin de le terminer car j'en avais déjà lu l'essentiel tranquillement cet été, sur un autre ordinateur où je l'avais enregistré (mais qui est tombé en panne depuis lors.)

Et je ne suis pas déçue : l'ensemble vaut largement le détour.

Pourtant, en apparence - et Jean-Marc Pagan voudra bien m'excuser de le noter - le sujet pouvait faire redouter les lourdeurs ou le pathos. Surtout pour un lecteur n'ayant jusque là rien lu du même auteur. Eh ! bien, non, il n'en est rien : Jean-Marc Pagan a réussi la gageure de faire à la fois sobre et travaillé sur deux sujets qui lui tiennent certainement très à coeur : sa foi d'abord et puis le décès de son épouse.

Rédigés en italiques, les passages évoquant la maladie sont brefs, pleins de pudeur. En caractères classiques, les autres chapitres sont surtout des réflexions sur Dieu, son existence, sa non-existence, la foi bien sûr et aussi ce que je suis tentée d'appeler la non-foi tant, comme l'a chanté Jacques Brel, on peut ne pas être du même bord mais, dans le fond, rechercher le même port.

Jean-Marc Pagan n'a garde d'ailleurs de ne citer que les pères de l'Eglise, ceux qui ont reçu l'Imprimatur et le Nihil Obstat vaticanais.Il évoque aussi les autres, notamment Ekhart, Sartre et même - ce qui surprendra certains sans doute - Luc Ferry.

Bien que je sois agnostique, cet essai a su me toucher, faire vibrer certaines cordes, ressusciter d'anciennes questions. Tout d'abord parce que Jean-Marc Pagan use d'un style simple et "qui ne se la joue pas." Mais aussi, je pense, parce que, au-delà des lignes - et comme dans ses autres écrits mais dans celui-ci de manière plus éclatante - le lecteur perçoit sans effort la grande générosité de l'auteur et aussi - bien ô combien précieux à notre triste époque d'intégristes et de sectaires - la profondeur de la tolérance qui l'habite.

Par les temps qui courent, c'est bien agréable. N'hésitez donc pas : téléchargez cet essai, lisez-le et n'oubliez pas de dire à l'auteur ce que vous en pensez. ;o)

dimanche, août 24 2008

Rimes en Déprime - Christine Motti

Le Thème :

Deux nouvelles pour deux destins de femmes. L'une, désabusée par la vie, victime d'un licenciement, entrevoit enfin une lueur d'espoir...L'autre, introvertie, bafouée, trompée, concocte une vengeance qui l'entraîne aux limites de la folie... En bonus, quelques textes très courts où se mêlent humour noir et grincements de dents.

Enormément d'humour et une grosse pincée de noirceur sur ces "Rimes en déprime".La première nouvelle, dont l'héroïne, par une extraordinaire coïncidence, retrouve un homme qui l'a toujours aimée alors que, de son côté, elle a cinquante ans et va bientôt retrouver le chemin de l'ANPE, est la seule à se vouloir franchement optimiste - voire utopiste. Mais ce n'est pas plus mal : au contraire, cela équilibre.

La nouvelle à laquelle va ma préférence : celle où la patiente, très introvertie, d'un psychiatre-psychanalyste, ex-femme battue, décide de "se libérer." Un sommet d'humour noir.

L'humour noir, c'est là que Christine Motti est la meilleure. Elle le prouve une fois de plus avec "Rimes en Déprime." N'hésitez pas à les télécharger et à lire ! ;o)

dimanche, décembre 23 2007

L'Odyssée Talentueuse de David Hoffmann - T. II - Jean-Luc Flines

Le Thème :

Grâce à sa muse Mélanie, David Hoffman est à présent un écrivain et un scénariste confirmé. Mais il maîtrise mal son talent, se prenant au jeu de ses propres personnages, il confond rêve et réalité. Ne sachant plus du tout s'il est un homme ou une légende, David se laisse embarquer dans une aventure hallucinante où le ventre de Paris est devenu le terrain de chasse d'une secte apocalyptique.

… Et ici, nous avons affaire à ce que je tiens personnellement pour le meilleur texte de l’auteur : bien structuré, des personnages qui s’étoffent, beaucoup de soin apporté au « liant » des péripéties. Une petite réussite.

Le ton, cependant, est différent du premier tome puisque Jean-Luc Flines a choisi la troisième personne du singulier. Paris, vécu comme un personnage à part entière plus que comme un décor, est ici omniprésent et l’on ne s’en plaindra pas car l’auteur nous le dépeint avec tendresse et recueillement, humour aussi.

Bref, à la fin de ce livre, je n’ai qu’un seul regret : que Jean-Luc Flines ne parvienne pas toujours à mettre sa poésie et ses rêves en accord avec sa technique narrative. Mais peut-être y aura-t-il d’autres « Odyssée … » ? :polichap:

A télécharger aussi sur Alexandrie.

L'Odyssée Talentueuse de David Hoffmann - T. I - Jean-Luc Flines

Le Thème :

A Paris, David Hoffman est un jeune homme qui a refusé de grandir dans sa tête depuis la mort de son père, archéologue dans le désert du Ténéré. Sa mère, une vendeuse de parfums dans une galerie du Carrousel du Louvre s'appuie désespérément sur son frère psychologue pour chasser les « démons » de l'esprit de son fils. David refuse son aide et se réfugie dans l'écriture stérile et immature.

Une jeune fille virtuelle, Mélanie, qui semble être sa muse incarnée, se penche sur lui et l'aide à exorciser ses peurs. Ensemble il vont entreprendre une véritable odyssée de l'écriture. Ce périple les conduira sur les traces de Gérard Hoffman, le père de David. Le jeune homme éprouve un véritable amour pour sa « maîtresse d'écriture » qui le transfigurera tout au long de sa quête du père disparu !... (Sélection du Prix Alexandrie 2007)

Le plus personnel, peut-être, des textes que j’ai lus jusqu’ici sous la plume de Jean-Luc Flines. Certes, le lecteur se retrouve confronté à son univers habituel, entre surréalisme et poésie, qui peut en énerver ou en lasser plus d’un – moi y compris, je l’avoue avec franchise.

Mais, pourvu qu’on tienne le coup et qu’on continue à avancer, ce récit s’enrichit (en tous cas dans sa première partie) d’une réflexion très intéressante sur l’écriture. Flines parle ici comme un véritable créateur et évoque en conséquence le problème de notre pourquoi et de notre comment. Non seulement en tant qu’individu lambda mais aussi en tant qu’écrivain. Pourquoi écrivons-nous ? Pourquoi les artistes créent-ils, à différents niveaux ? Pourquoi si tout cela ne semble avoir aucune importance, demeurer inconnu ou mal apprécié ? Et pourquoi doit-on écrire ou créer ? … ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

Le Chien Vert - Guy Sembic

Le Thème :

Le Chien Vert est un recueil de textes et de nouvelles. Certains de ces textes sont des articles déjà publiés dans les colonnes du courrier des lecteurs de Sud Ouest, Marianne, L’écho des Vosges et L’Est Républicain, entre 2001 et 2005. Les nouvelles sont toutes, ou presque, très récentes et ont été pour la plupart d’entre elles, écrites durant l’été 2007… Ce sont les Nouvelles Histoires Yugcibiennes, dont certaines, leur auteur l'admet bien volontiers , sont « un peu raides »… Mais il précise également, selon la formule consacrée, que « toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé, serait purement fortuite »… et que la ressemblance avec le personnage de Yugcib l'est aussi…

On ne présente plus Guy Sembic, alias Yugcib, sur Alexandrie ou Nota Bene. Mais si vous ne le connaissez pas encore, téléchargez donc ce « Chien Vert » et lisez : tout Guy Sembic est dedans :

Ses angoisses existentielles, son penchant au pessimisme qui l’accable si souvent mais sous lequel, immanquablement, finit toujours par percer sa confiance viscérale en ce qu’il y a de meilleur en l’être humain, sa tendresse envers ses contemporains, ses colères non peut-être contre la mondialisation en elle-même mais sur ce qu’elle enlève aux qualités de l’individu, cette manière unique de regarder le monde et d’y déplacer chaque grosse pierre afin de mieux analyser les mouvements énigmatiques de ces fourmis que nous sommes …

Ce recueil, qui tire son nom d’une nouvelle située à peu près en son milieu (et que je suppose, peut-être à tort, un peu autobiographique sur les bords ;o)) se présente comme une suite de chroniques plus ou moins brèves qui sont donc susceptibles de se déguster lentement, devant un bon feu en hiver et au soleil en été. Qui méritent également d’être relues car, contrairement à ce que pourraient en croire certains, Guy Sembic nous propose souvent des chemins de réflexion plutôt complexes.

A lire : vous ne le regretterez pas. (Et en plus, la couverture est superbe, vous ne trouvez pas ?) ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

samedi, décembre 22 2007

Mondes En Réseaux En Amérique - Guy Sembic

Le Thème :

Entre la géographie de la Terre et la géographie des êtres, une symbiose est-elle possible ? Si les réseaux de jadis étaient le plus souvent occultes et combattus par le pouvoir en place, ils apparaissent à notre époque au grand jour et participent à la vie sociale, politique, économique et culturelle. Qu'est devenue l'América de 1507 ? Que sont les Amériques de 2006 ? Les Amériques sont, comme les autres parties du monde, l'expression d'une diversité autant géographique qu'ethnique, culturelle et historique. N'y a t-il pas dans l'existence même d'une telle diversité, un lien universel : celui de la nécessité relationnelle entre peuples et cultures, du fait de la "mondialisation" des échanges, de la communication, de l'information et des flux migratoires ?

C’est ici plus le sujet que la forme, tout-à-fait atypique, que j’évalue. Ce sujet est double : la constitution de réseaux d’influences de par le monde et surtout leur évolution par rapport aux pratiques souvent occultes qui étaient les leurs par exemple au XIXème siècle, et une petite étude des Etats-Unis d’Amérique, avec leurs qualités (il y en a ;o) mais aussi leurs défauts et leurs maux (comme la drogue, par exemple), ainsi que l’influence que tout cela possède sur notre univers.

C’est passionnant : je ne pense pas qu’il y ait d’autre mot pour le définir même si, bien entendu, ce petit ouvrage (une vingtaine de pages), axé sur le festival de géographie de St Dié auquel notre ami Guy Sembic a participé il y a quelque temps, ne tentera pas tout le monde. Mais ceux qui se préoccupent des énormes mutations de notre société n’hésiteront certainement pas. :polichap:

A télécharger sur Alexandrie.

vendredi, décembre 21 2007

Dernière Pièce - Dernier Acte - Isabelle Charbonneau (Scénario)

Le Thème :

L'action se déroule principalement dans une grande maison de campagne et dans un magasin de jouets.

Une vieille dame, Lucille, ex-entraîneuse de bar et chanteuse de cabaret, vit seule dans une grande demeure bourgeoise. Une femme de ménage vient deux fois par semaine : le mardi et le jeudi. Sa famille : sa fille et son gendre. Elle est veuve depuis huit ans. Sa seule compagnie : son chat !

Elle décide lors d'un après-midi de se divertir avec un puzzle des plus étranges. Il lui dévoile son véritable visage et la juge pour ses actes. Lucille se voit alors confrontée à son destin...

Un scénario pour un court-métrage qui mériterait de trouver preneur.

L’insensible basculement dans l’angoisse pure est impressionnant. Tout d’abord, la banalité, la sécurité dans laquelle baignent les premières scènes ; puis le ralentissement du Temps, ou plutôt sa fuite vers un pays où il fait du surplace, souligné par les plans sur l’heure à la pendule ; et enfin … la chute dans le cauchemar, qui préserve cependant l’énigme des relations de Lucille et de Sam.

A lire. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

Le Cantique des Venaisons - Marcel Nüss (Poésie)

Le Thème :

L'auteur, marié, deux enfants, est atteint d'un handicap génétique grave. "Depuis plusieurs années j'écris grâce à une commande vocale. J'ai édité deux recueils de poèmes à compte d'auteur - dont l'un a été primé en 92 par la ville de Colmar, ainsi qu'un roman en 96 chez L'Harmattan - Le cœur de la différence, sous le pseudonyme de Mani Sarva - et une autobiographie en 99 chez Desclée de Brouwer - À contre-courant, sans pseudonyme."

Ce sont les chants, souvent pleins de furie, d’un esprit qui appelle à l’aide, emprisonné dans un corps plus que ne le sont habituellement les autres hommes. Un esprit qui voudrait goûter à tous les plaisirs charnels ainsi que le font les autres mais à qui l’on a enlevé en partie ce droit. Un esprit qui sent d’autant mieux son corps que celui-ci ne lui répond plus : « J’ai un corps qui ne vit pas/Une tête qui vit trop/Un corps qui ne peut pas/Une tête qui veut trop … La vie est une gueuse un Cayenne à demeure … »

Certains passages, certains mots, certains assemblages choqueront sans doute les puritains – et ceux qui, forts de leur excellente santé, ne veulent pas imaginer tout ce que la vie, par un décret unilatéral d’une rare injustice, a interdit à certains. Que ceux-là passent leur chemin : c’est préférable pour leur esprit mesquin et leur cœur étréci.

Les autres aimeront « Le Cantique des Venaisons » et le reliront à l’occasion.

A ne pas rater, du même auteur, dans la section « Nouvelles » : « Cœurs de Femmes. »

A télécharger sur Alexandrie.

mercredi, décembre 19 2007

Laure : La Belle Histoire - Livre I - Pascal Badamie (Poésie)

Le Thème :

Ils s’étaient rencontrés à la lisière de l’enfance, quand les pensées sont pures et les rêves vivants. Quand pour dire : « je t’aime » les sourires suffisent, en émanant des cœurs, sont portés par le vent. Bien avant d’attraper les pandémies d’adulte, puisque à chaque instant naissait l’éternité… Là, lové dans leurs yeux, le temps s’est égaré…

Il y avait un garçon plus léger qu’une idée, transporté par ses songes... Il y avait une fille plus jolie qu’un baiser protégée des mensonges. Puis il y avait l’été aux chaudes réminiscences, les Landes colorées de ses nuances d’opale. Il y avait le soleil qui offrait ses rayons au doré de son front, les pins et l’ombre claire dessinant des journées aux couleurs sans pareil. L’odeur du sablier ne semblait pas gêner leurs tendres mains fidèles. C’est dire que plus jamais la peur ne viendra troubler leur harmonie sereine, leur envolée naissante, à l’abri de la douce insouciance…

Trente et un ans après, une nouvelle rencontre…

Dès que j’ai lu la présentation de cette plaquette, j’ai vu palpiter la poésie sous la prose. Cest donc avec intérêt que j’ai téléchargé l’ouvrage présenté et je n’ai pas été déçue.

« La Belle Histoire » est un flot continu d’images poétiques et tendres qui transfigurent à la fois l’amour et le désir. C’est un chant que les trouvères de l’Amour courtois n’auraient pas dédaigné. C’est l’expression d’un poète naturel.

A lire – éventuellement à haute voix – dans l’attente du livre 2. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

La Nuit & le jour - Steve Catieau (Poésie)

Le Thème :

Ambiance feutrée, « La Nuit est le jour » rassemble une quarantaine de poèmes écrits la nuit, dans l’intimité d’un appartement parisien. Le temps qui passe, la sensualité, les angoisses, de nombreux thèmes sont abordés avec pudeur et sincérité. L’univers d’un jeune homme qui se dévoile au fil des mots ...

On sent ici se tordre et se détordre un tempérament d’écorché vif qui aime à s’abreuver à la coupe de l’amertume parce qu’il y puise ses meilleurs vers.

Certes, quelques poèmes se tournent vers le plaisir et une sorte d’apaisement. Mais ils sont rares et l’on retiendra surtout la gifle finale de « Mondanités », l’orgueilleuse volonté d’ « Abyssales Pensées », la lâcheté masochiste dont fait preuve le héros de « Tuer l’écrivain », l’amère certitude de « Monty le sait » ou de « Je finirai sous … »

Le seul « reproche » qu’on puisse faire à ce recueil, c’est de se cantonner dans des thèmes classiques alors que, avec la sensibilité qui est la sienne, on peut penser que l’auteur pourrait en découvrir de plus personnels - et nous emmener à sa suite pour les explorer.

Néanmoins – et malgré quelques fautes d’accord qui détonnent sur la qualité des textes présentés – une excellente lecture. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

dimanche, décembre 16 2007

Jeux de Maux - Camille Paret (Poésie)

Le Thème :

Un lien entre les maux du cœur et les mots du corps, plusieurs mots en travers, est-ce vraiment à tort ? La révolte pour égérie, l'écriture pour mie Métamorphoser la douLeur en douCeur. Echanger… échanger des L contre un C, du fond du cœur.

C’est un étonnement, presque un éblouissement. La rime est inventive, surprenante. Le ton est alerte, on sent un poète funambule qui manie avec adresse, sans avoir l’air d’y toucher, une tendresse et une amertume que, par pudeur sans doute, il saupoudre d’un humour nonchalant.

Comment citer, parmi ces poèmes, tous ceux qui ont retenu mon attention ? « Jeux de Maux » qui s’interroge sur l’éternité de l’amour ; « Maux dire … » qui évoque les réalités triviales de la fin d’un mariage ; « Maux biles »ou les tourments de la routine ; « Le Miel amer de l’abeille » qui traite le sinistre et douloureux inceste ; « Les Vieux de la Vieille » avec son « Elle vit pour lui, pas pour elle/Elle l’aimait : elle s’est rogné les ailes », si authentique ; « Mots râles » et l’ombre du cancer ; le cinglant « Régime pas trop catholique »; « Mots cœurs », rien que pour la Muse et enfin « Les Mots bleus », le poème final …

Autant de petits bijoux finement taillés et soigneusement assemblés. A ne pas rater ! ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

Les Habilleurs - Jean Matrot

Le Thème :

Le boulot à la fabrique n'est pas des plus enrichissants, dans tous les sens du terme. Ce n'est pas une vie mais c'est celle d'André. Avec son père, ses frères, ils se lèvent chaque matin pour aller raboter, dégauchir, assembler, vernir. Faire autre chose ? Dans une ville comme celle-ci, presque un coron ? Certains ont dû essayer, sans doute. En tout cas, personne ne les a vu revenir, se pavaner dans des grosses américaines. Ce qu'ils n'auraient pas manqué de faire si ça s'était si bien passé.

Heureusement, au milieu de tout ça, il y a Rose, Rose qui a ses défauts mais qui est là. C'est déjà une qualité. Elle attend, elle se débat avec une belle mère qui a du mal à supporter sa présence quotidienne, elle voudrait bien trouver du travail, mais personne ne lui en donne. En chercher ? Ca se fait ? Cette petite vie pourrait très bien continuer des années comme ça si elle n'allait pas ramasser un spermatozoïde qui traîne. Et cette graine là, André est sûr qu'elle n'est pas de lui. Qu'est-ce que vous feriez à sa place ?

A ce jour, le meilleur ouvrage de Jean Matrot, en tous cas sur Alexandrie.

Personnages plus vrais que nature, qui ont tant de mal à exprimer leurs émotions, surtout quand celles-ci sont troubles. Intrigue d'une construction quasi horlogère, d'une noirceur terrible parce que solidement enracinée dans une situation banale.

J'étais entrée dans ce roman en redoutant un peu, je l'avoue, que cela ne se terminât dans la pègre mais non : tout ici parle du quotidien, les décors, les personnages, les faits. Ce qui renforce cette constatation : le Mal, quand il se dissimule dans la vie de tous les jours, dans des faits aussi heureux en principe que l'annonce d'une grossesse ou un nouvel amour qui se présente, est bien plus hideux et plus performant.

Si vous ne deviez lire qu'un seul roman de Jean Matrot, ce serait celui-là que, sans hésitation aucune, je vous conseillerai. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

dimanche, novembre 18 2007

Le Forum Bibliothèque sur Alexandrie.

C'est dans le forum intitulé "La Bibliothèque" que sont rangés, sur Alexandrie, les fils ouverts sur les ouvrages proposés en téléchargement libre.

Actuellement, nous sommes en train d'en créer un certain nombre et de faire remonter quelques autres. Parmi eux, beaucoup d'ouvrages proposés au vote des internautes pour le Prix Alexandrie 2008.

N'hésitez donc pas à venir y faire un tour, à y flâner un peu, à fouiller, à dénicher ... ainsi que vous le faites certainement dans vos médiatèques et bibliothèques attitrées.

Et n'hésitez pas à vous joindre à nous pour nous faire part de vos évaluations personnelles. Contrairement à ce qu'il se passe dans le monde habituel, la bibliothèque virtuelle vit surtout quand on y discute ! Et c'est ici ! ;o)

jeudi, novembre 15 2007

Prix Alexandrie 2008 : ça continue !

Mais attention !

A compter d'aujourd'hui, 15 novembre 2007, vous n'avez plus qu'un mois pile - jusqu'au 15 décembre, donc - pour voter en faveur de votre favori, et ceci sur les trois catégories : Roman - Nouvelles - Mixte.

N'oubliez pas de le faire : ici, et merci à vous tous ! ;o)

samedi, novembre 3 2007

Le Premier Qui Meurt Réveille l'Autre - François Zabaleta.

L'enfer intérieur d'un débile léger. Le monde vu par un homme de trente ans, fils de bonne famille, anormalement beau, au destin quasi christique . Une histoire d'amour, de mort et de rédemption.

Un excellent texte, d'une puissance rare, parfois dur à lire (je pense notamment à ceux qui connaissent ou ont connu - et aimé - des Oscar) mais profondément authentique. Il m'a tellement émue que je ne sais que dire à son sujet, ayant peur de paraître tout à la fois trop élogieuse ou trop sobre.

Finalement, ce roman éveillant trop de choses en moi, j'opterai pour une inhabituelle brièveté dans le commentaire.

Le style surprendra peut-être, le recours au "tu" également même si ce procédé s'explique évidemment par la suite et forme un contraste flamboyant avec les interventions des autres "chroniqueurs."

Un ouvrage à recommander et pour lequel il me sera agréable de faire toute la publicité possible autour de moi car c'est l'un des meilleurs textes que j'ai lus sur Alexandrie. Si vous me lisez, allez vérifier par vous-même. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

jeudi, novembre 1 2007

Eclipse etc ... - Jean-Christophe Heckers.

En forme de triptyque, ce recueil vint refermer quelques saisons poétiques. Y règnent l’éclatement, l’émiettement, la dislocation, dans un souci d’urgence irrépressible. La muse prit ensuite la fuite, pour longtemps, et n’osa qu’à peine revenir… (Sélection du Prix Alexandrie 2008)

"Il pleut, il pleut, il pleut ..." Pour moi, qui ne suis pas née pour rien en Bretagne, c'est toujours un plaisir que de lire cela car j'y associe sans problème brumes, mélancolie et douceur. ;o)

Mais trêve de plaisanteries. Il ne suffit pas qu'ils me parlent de pluie pour que des vers me plaisent. J'ajouterai qu'on pourrait ici se livrer à un jeu de mots (au demeurant stupide) sur le sens du vers poétique et du ver qui ronge dans la tombe. Cette "Eclipse, etc ..." a en effet des parfums qui évoquent les décadences des charniers.

Il y a de très belles images comme ces "aiguilles osseuses de l'Horloge" par exemple, tout un fourmillement qui rappelle pêle-mêle Poe, les romantiques allemands et - pour moi, en tous cas - les délires poétiques d'un Jim Morrison. Le tout avec des éclairages, des indications parfois coupées qui sentent par contre le cinéma. Et puis, bien sûr, nombreux sont les passages marqués par une écriture qui paraît semi-automatique.

Personnellement, j'ai aimé d'autant que, sous tout cela, gît le problème que peut poser l'homosexualité - à soi et aux autres. Mais mon avis demeurera, totalement subjectif, celui d'une profane car - la Honte soit sur moi ! - je ne m'y connais absolument pas en matière de technique poétique.

N'empêche que j'ai aimé l'ensemble. ;o)

A lire sur Alexandrie.

dimanche, octobre 21 2007

Noir l'Arc-en-Ciel (Théâtre) - Raymond Derynck.

Le Thème :

Cette pièce suit quelques personnages pendant la Croisade contre les ALBIGEOIS au début du 13 ème siècle. Pour l'essentiel, les personnages sont du Sud et perçoivent donc la croisade comme une agression formidable. La première partie se situe à Narbonne et se déroule dans un laps de temps très court (quelques semaines) au tout début de la croisade. La seconde partie au contraire couvre une période de temps de trois ou quatre décennies pour se terminer à MONTSEGUR.

Pièce admirable sur l'un des épisodes les plus tragiques - et les moins glorieux pour l'église dite chrétienne - de notre Histoire : l'éradication de l'hérésie cathare en Occitanie, menée par Simon de Montfort avec la bénédiction de Rome et du Roi de France.

D'un point de vue strictement politique, la fin des Cathares était une nécessité. Le royaume ne pouvait se construire, encore moins se maintenir en tolérant l'hérésie. La France n'était-elle pas déjà "la Fille Aînée de l'Eglise" et même si Philippe-Auguste ne fut pas toujours du dernier bien avec la Papauté (notamment en raison de sa vie sentimentale agitée), nous sommes encore bien loin des excès gallicans de son descendant, Philippe IV le Bel. ;o)

D'un point de vue humain, c'est évidemment tout autre chose. Torturer puis brûler des gens sous prétexte qu'ils ne pensent pas comme vous, est inadmissible. Hélas ! Même aujourd'hui, nous pouvons constater que, sur ce plan, les trois grandes religions monothéistes n'ont pas changé d'un iota sur la question - sauf en apparence, et encore ...

Descendante directe du manichéisme, l'hérésie cathare voit en ce monde la création et le triomphe du "Prince de la Matière." Ce qui revient à affirmer bien haut que le Créateur n'est autre que Satan. On comprend que Rome en ait eu quelques vapeurs. On comprend aussi que cette remise en cause de la Création portait aussi un coup vicieux à toutes les monarchies dites "de droit divin."

Tout cela, et jusqu'à la sécheresse de l'idéologie cathare (un peu trop axée sur la pureté à mon goût et, somme toute, aussi orgueilleuse dans sa simplicité que les ors du Vatican dans leur outrance), je l'ai retrouvé dans le texte et les personnages de Raymond Derynck. Ce n'était pas pourtant chose très facile à "résumer."

Je souhaite donc à "Noir l'Arc-en-Ciel" de trouver son public, il le mérite. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

Les Charentaises (Théâtre) - Muriel Luquet.

Le Thème :

Quatre personnages dont trois femmes et un homme éprouvent entre eux une véritable amitié sans qu'ils puissent se l'avouer. Leur affection commune les aidera à exprimer des émotions douloureuses, nostalgiques ou agréables. Ils vont, par l'évocation de leur passé et de certains événements présents découvrir combien sa propre perception et les interprétations que l'on échafaudent sur ceux-ci ont pu ou peuvent modifier le cours de leur vie. Un solide humour, qui allie jeux de mots et calembours, et des situations cocasses vont faire voler en éclat leur résistance aux changements et leur faire découvrir ou se trouve leur propre bonheur.

Bon, alors, disons-le tout de suite : question personnages et dialogues, c'est bon, c'est même très bon. Il y a beaucoup de gaieté, de fantaisie et de naturel là-dedans. Les silhouettes ne sont pas qu'esquissées, elles ne ressemblent pas non plus à des personnages-prétextes, encore moins à des archétypes : elles ont leur personnalité et elles s'affirment.

L'intrigue se prête à nombre de rebondissements et, en elle-même, elle pourrait tenir la route. Mais j'y trouve tout de même quelques longueurs qui viennent déparer la démonstration. Dix actes, c'est beaucoup, même si c'est superbement enlevé. (Et même si Muriel Luquet s'appelait Paul Claudel, j'écrirais la même chose. ;o))

Donc, je me risque à proposer une condensation de l'intrigue, quelques coupures par-ci, par-là, qui ne pourraient qu'aérer la pièce et ajouter à son brio, lequel est réel, je le maintiens.

Cela posé, je suis loin d'être une spécialiste en textes théâtraux. Il me semble cependant que l'art de Muriel Luquet est essentiellement "littéraire" - et qui dit littérature, dit longueur. Si "Les Charentaises" était un roman, cela ne porterait pas à conséquence - au contraire. Mais il s'agit d'une pièce, destinée à être jouée. C'est la seule réserve que j'émets, voilà.

Et j'ajoute que, si Muriel Luquet a d'autres textes sous le coude, je me ferai un plaisir de les lire. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

Madame Guillotine (Théâtre) - Olivier Herbaut.

Le Thème :

Paris, 1794, Alexandre, jeune écrivain idéaliste, a créé « Madame Guillotine », journal sur ses propres prédictions concernant la mort de certains dirigeants du gouvernement et faits importants de la Révolution. Il souhaite diffuser ce journal en quantité importante mais va devoir faire face à un membre important du Comité de Salut Public.

Ce qui m'a tout d'abord frappée, c'est le soin apporté à reconstituer le climat de l'époque. Les scènes à la Convention sont pourtant rares mais pour quiconque s'intéresse un tant soit peu à l'Histoire, tout est là, à travers notamment l'affrontement entre Jean-Baptiste Guillot et son fils.

On a trop souvent tendance à représenter l'époque révolutionnaire, spécialement celle de l'ascension de Robespierre, comme une époque manichéenne, avec les Bons d'une part et les Méchants de l'autre. On oublie - sans doute volontairement parce que ce n'est jamais à la gloire de ceux qui y sacrifièrent - la lâcheté et l'opportunisme avec lesquels se comportèrent certains "républicains" que, plus tard, on retrouvera solidement installés sous l'Empire et qui, même, trouveront le moyen de se refaire une virginité sous les deux Restaurations.

Bien qu'elle emploie des personnages-types, "Madame Guillotine" tient un discours plein de gravité sur cet instinct de conservation qui, dans des situations aussi tragiques et déstabilisantes que le fut la tempête révolutionnaire, inspire aux uns courage et grandeur, aux autres hypocrisie et bassesse.

Autre très bon point à mes yeux : la pièce cerne la spécificité de la Révolution française, qu'on ne peut comparer ni à la Révolution anglaise, ni à la Révolution d'Octobre : si elle fit elle aussi son plein de sang et d'horreur, elle parvint très vite à "redresser le cap."

Mais un sujet aussi austère passionnera-t-il les foules à notre époque ? ... En tous cas, je le souhaite à Olivier Herbaut. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

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