bLe Thème :__

La vie d'un quartier, sept tranches de vie sur le thème de la rencontre entre deux personnes, dans des moments de flagrant délit d'ordinaire bêtise humaine, avec, en toile de fond, un auteur qui cherche désespérément une inspiration pourtant omniprésente. Rires et émotions sont les ingrédients d'une soirée agréable pour votre public, puisque chacun devrait y trouver ce qu’il est sûrement venu chercher. Idéale pour toutes les troupes, la diversité des rôles ravira toutes les envies des comédiens. Quel que soit leur niveau, il est possible de donner un rôle modeste aux débutants ou aux personnes ne désirant faire qu'une petite apparition et procurer un véritable défi aux comédiens confirmés.

Contrairement à ce que préconise le garçon de café dans "Fausses rencontres ordinaires", il n'y a ici ni sexe, ni violence, rien donc de ce qui, toujours selon le serveur, retient l'attention du spectateur moyen. Pourtant, le lecteur s'éclate en lisant cette courte pièce axée sur le thème d'un auteur en panne d'idées pour imaginer un spectacle commandité par la municipalité. Et à mon humble avis, le spectateur devrait faire de même.

L'humour est fin, on ne trouve ici rien de vulgaire ou de facile. Philippe Caure conduit ses scènes jusqu'au bout de l'absurde, qu'on en juge : Cabas 1 et Cabas 2, à force de vouloir avoir le dernier mot, sabotent leurs sacs à provisions en une course insensée ; M. Casa met son facteur, avide de lui vendre un calendrier des postes (au mois de septembre !), au pied du mur, avant de se précipiter derrière lui pour tenter de rattraper le coup, tant sa joie est grande d'avoir été accepté ... au concours des Postes ; l'inspecteur de police venu faire une enquête de voisinage se trouve confronté à un passant qui refuse de lui répondre parce qu'il ne peut lui prouver qu'il est bel et bien un représentant des forces de l'ordre (le malheureux a oublié sa carte) ; un voleur, pris de remords, se rend chez sa victime pour lui restituer le sac qu'il lui a dérobé la veille et ... je n'en dis pas plus ; et il y a bien sûr l'inénarrable numéro des deux consommateurs moyens en mal de caddies de super-marché.

Pas un seul temps mort, un style vif, sans effets trop apparents mais qui sonne très naturel, un comique de situations finement analysé, bref un petit moment de vrai bonheur.

Si Philippe Caure en a d'autres de ce tonneau-là, j'irai certainement les lire. Et je vous engage à m'imiter. ;o)