Le Thème :

Cette pièce suit quelques personnages pendant la Croisade contre les ALBIGEOIS au début du 13 ème siècle. Pour l'essentiel, les personnages sont du Sud et perçoivent donc la croisade comme une agression formidable. La première partie se situe à Narbonne et se déroule dans un laps de temps très court (quelques semaines) au tout début de la croisade. La seconde partie au contraire couvre une période de temps de trois ou quatre décennies pour se terminer à MONTSEGUR.

Pièce admirable sur l'un des épisodes les plus tragiques - et les moins glorieux pour l'église dite chrétienne - de notre Histoire : l'éradication de l'hérésie cathare en Occitanie, menée par Simon de Montfort avec la bénédiction de Rome et du Roi de France.

D'un point de vue strictement politique, la fin des Cathares était une nécessité. Le royaume ne pouvait se construire, encore moins se maintenir en tolérant l'hérésie. La France n'était-elle pas déjà "la Fille Aînée de l'Eglise" et même si Philippe-Auguste ne fut pas toujours du dernier bien avec la Papauté (notamment en raison de sa vie sentimentale agitée), nous sommes encore bien loin des excès gallicans de son descendant, Philippe IV le Bel. ;o)

D'un point de vue humain, c'est évidemment tout autre chose. Torturer puis brûler des gens sous prétexte qu'ils ne pensent pas comme vous, est inadmissible. Hélas ! Même aujourd'hui, nous pouvons constater que, sur ce plan, les trois grandes religions monothéistes n'ont pas changé d'un iota sur la question - sauf en apparence, et encore ...

Descendante directe du manichéisme, l'hérésie cathare voit en ce monde la création et le triomphe du "Prince de la Matière." Ce qui revient à affirmer bien haut que le Créateur n'est autre que Satan. On comprend que Rome en ait eu quelques vapeurs. On comprend aussi que cette remise en cause de la Création portait aussi un coup vicieux à toutes les monarchies dites "de droit divin."

Tout cela, et jusqu'à la sécheresse de l'idéologie cathare (un peu trop axée sur la pureté à mon goût et, somme toute, aussi orgueilleuse dans sa simplicité que les ors du Vatican dans leur outrance), je l'ai retrouvé dans le texte et les personnages de Raymond Derynck. Ce n'était pas pourtant chose très facile à "résumer."

Je souhaite donc à "Noir l'Arc-en-Ciel" de trouver son public, il le mérite. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.