Les Manuscrits Ne Brûlent Pas.

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Littérature jeunesse.

Fil des billets

mercredi, mars 12 2008

Rémi & le Fantôme - Colette Vivier

Jaquette non répertoriée

Avec Charles Vildrac et Nanine Gruner, Colette Vivier (qui naquit en 1898 et rencontra son premier succès littéraire à la fin des années 30 avec "La Maison des Petits-Bonheurs") demeure l'un des très grands noms de la littérature française pour la jeunesse.

"Rémi & le Fantôme" raconte, sous forme du journal du jeune héros, une énigme policière teintée de fantastique et qui mène à la découverte d'un trésor. Tout commence par une fin d'année scolaire qui amène Rémi et sa famille à déménager de Paris sur Versailles. C'est que le papa, agent d'assurance, a perdu son emploi et n'a pu en retrouver un que dans la ville du Roi-Soleil.

Le déménagement, les soucis entraînent une dépression nerveuse pour la maman, laquelle se voit enjointe par son médecin de prendre un mois de repos à la montagne. Grâce à la bourse de son frère, l'oncle Edouard, ce problème crucial est bien vite réglé. De même, l'oncle Edouard s'engage à s'occuper des vacances des enfants et les emmène dans une pension de famille à Châtenay-Malabry, pension où les Macloux, des voisins de Rémi dans son nouvel appartement, ont également élu domicile pour l'été.

Or, Rémi s'aperçoit bientôt que certains ragots dont il avait entendu parler à Versailles et qui couraient sur la pension de Melle Roberte sont loin d'être de pures inventions. Les objets disparaissent et réapparaissent comme par enchantement, la nuit, un être mystérieux passe devant les portes des chambres en poussant de lugubres gémissements ...

Très féru de romans policiers, l'adolescent - il a tout de même 13 ans - avec l'aide de sa soeur et d'Antoine, le fils des Macloux, décide de tirer tout cela au clair ...

Si certaines caractéristiques de ce roman - les enfants se voussoient, la question des curiosités adolescentes n'est jamais soulevée, etc ... - sont évidemment bien éloignées de notre siècle, la parfaite construction du récit, son style simple et plein de gaieté ainsi que le grand talent qu'apporte Colette Vivier à camper des personnages authentiques sans jamais sombrer dans la caricature n'ont absolument rien perdu de leurs qualités.

Un livre à lire comme un témoignage sur un temps révolu, où les enfants étaient bien élevés et apprenaient en général très bien dans une école qui songeait avant tout à les cultiver. Un livre qui rappellera aussi aux plus âgés pas mal de bons souvenirs. Un livre pour nostalgiques, à coup sûr.

A noter qu'il a été réédité aux éditions de La Farandole et qu'on peut encore le trouver en librairie, virtuelle ou non, comme d'ailleurs "La Maison des Petits-Bonheurs" ou "La Maison des Quatre-Vents." ;o)

mardi, mars 11 2008

Rose & Ses Sept Cousins - Louisa May Alcott

Eight Cousins Traduction : P. J. Stahl

Assez curieusement, "Les Quatre Filles du Dr March" ne m'ont jamais intéressée même si j'ai vraiment apprécié le film de George Cukor où Katherine Hepburn tenait le rôle de Jo. En revanche, l'un de mes romans favoris, dans mon enfance, fut "Rose et le Clan des Campbell" que l'on connaît aussi en français sous le titre "Rose et ses sept cousins."

L'héroïne, la petite Rose Campbell, vient de perdre son père - elle était déjà orpheline de mère. La voilà condamnée - elle le vit ainsi - à passer le restant de ses jours chez deux des soeurs de son père, tante Patience et tante Prudence (en anglais, tante Paix et tante Abondance). On comprendra que, entre la mort de son père et cette triste perspective, sa santé ne subisse le contrecoup d'une dépression qui la fait pleurer et larmoyer comme une Madeleine.

Un jour de pluie, qu'elle est donc fort occupée à songer à son malheur, le chant d'un oiseau l'attire à l'office où elle fait la connaissance de Phoebe, une fillette de son âge qui, elle aussi, est orpheline et domestique chez les deux tantes, sous la férule de la gendarmesque Debbie. Celle-ci survient justement pour expédier "Melle Rose" à la salle-à-manger où "on la demande." Très étonnée (elle ne connaît personne à Boston) et même inquiète, Rose obtempère à cette invitation revêche et s'aperçoit avec horreur - car elle déteste les garçons, elle vient juste de le confier à Phoebe - que le Destin l'a pourvue de sept cousins, tous de sexe mâle et fils des autres soeurs de son père.

Bien entendu, Rose finira par s'habituer à ce cousinage imprévu. Elle deviendra l'amie de tous et, bien plus tard, épousera même le plus intellectuel de ses cousins, Mac, qu'elle soignera avec dévouement dans ce roman lorsqu'il manquera perdre la vue.

C'est un roman délicieux, entraînant, sans rien de gnangnan, sans non plus un seul prêchi-prêcha en faveur de telle religion ou de telle autre, où l'on est étonné de trouver des principes d'éducation - ceux de l'oncle Alec, tuteur de Rose et autre personnage-clef du livre - on ne peut plus modernes et où les caractères de tous les protagonistes sont dépeints avec une rare finesse, qu'il s'agisse de celui des tantes de Rose (ne ratez pas la tante Myra, hypocondre finie) ou de celui de ses cousins. Le tout largement saupoudré d'humour, ce qui continue à en rendre la lecture extrêmement plaisante. ;o)

L'Enigme du Trèfle - Nanine Grüner

Jaquette non répertoriée

L'action des romans pour enfants de Nanine Gruner, qui entra dans la Résistance, puis, arrêtée en 1944, mourut à Ravensbrück en mars 1945, se situe avant guerre et comme je suis une fanatique de cet auteur (que je ne croyais pas rééditée), je me posais quelques questions quant au succès que remporteraient ses histoires sur les jeunes générations actuelles.

En tous cas, ma fille cadette a tant apprécié "L'Enigme du Trèfle" que cette paresseuse n'a pas hésité à faire un effort de lecture pour connaître au plus tôt l'identité du fameux Trèfle !

Du coup, je compte me procurer "Isabelle et la Porte Jaune", un roman de Gruner qui m'avait émerveillée quand j'avais neuf ans et dont j'ignorais que les éditions Thierry Magnier l'avait ré-édité ici.

Gruner possédait ce don inexplicable qui est celui du conteur et du vrai romancier : celui de captiver suffisamment son lecteur pour que celui-ci n'ait de cesse d'atteindre la fin sans passer pour autant une seule des merveilles contenues dans le corps du récit. C'est un don rare et qui mérite d'être salué par tout lecteur qui se respecte, que l'auteur évolue au pinacle comme Alexandre Dumas ou, plus modeste, se dissimule dans les bibliothèques d'avant-guerre, comme Nanine Gruner.

"L'Enigme du Trèfle" s'ouvre sur l'arrivée au château de Chênevieux de la petite Perle, une fillette timide, orpheline de mère, élevée jusque là par son père au Maroc. Arrivée de nuit, guidée par le fils du chef de gare, le jeune Eloi à la tignasse filasse, dont l'un des plus grands plaisirs et de se servir de sa brouette pour enfoncer les grilles du parc.

Au Château, il semble à Perle qu'elle n'est guère attendue : Mme Griche, la femme de charge, se tord les mains en la voyant et sa tante Antoinette - qui n'est pas malade mais préfère vivre au lit parce qu'elle trouve cela plus commode - est déjà couchée. En fait, il y a eu un malentendu : on attendait Perle, mais pas ce jour-là.

Très vite, Perle s'aperçoit que sa présence dérange les habitude d'une maisonnée qui - à l'exception notable de Ferdinand, le jardinier et de Où-es-tu ? le chat - paraît considérer les enfants, et plus encore les petites filles, comme des êtres d'une autre espèce. Elle tente de se faire sa petite vie mais il est vrai que ce n'est pas simple quand on n'a que onze ans, surtout à une époque où les mots "pré-adolescents" et "adolescents" sont complètement inconnus.

Mais un jour, Perle trouve dans sa chambre un curieux et sympathique petit billet, écrit à l'encre verte et portant un trèfle à quatre feuilles en guise de signature. Le scripteur anonyme lui conseille de se faire une petite flambée pour égayer sa chambre si froide et, pendant qu'elle y est, d'aller regarder près du vieux puits si, par hasard, il n'y a pas là un petit pot de miel ...

Pour Perle, c'est une renaissance : finis, l'ennui et le découragement ! elle a enfin un ami, même si elle ignore son identité et si elle se pose mille questions sur la façon qu'il utilise pour lui faire parvenir les billets.

Entre alors en scène la filleule de tante Antoinette, Alice, aussi brune que Perle est blonde, mais du même âge et qui vient à Chênevieux sur ordre du médecin, pour récupérer d'une mauvaise grippe. On pourrait croire que les deux fillettes vont se voler dans les plumes mais non, elles sympathisent et elles n'auront plus de cesse d'avoir résolu le mystère du Trèfle.

C'est drôle, pétillant, sans angélisme envahissant, plein de tendresse et de malice et ça donne envie de lire - et de relire. Seul hic: impossible de se le procurer pour l'instant autrement que chez les bouquinistes où vous le trouverez dans la collection Rouge et Or de chez Hachette, avec les illustrations d'Albert Chazelle. Alors, si vous avez la chance de le dénicher, n'hésitez pas : surtout si vous avez, alentour, une petite fille qui aime bien les histoires passionnantes mais considère la lecture comme une espèce de corvée. ;o)

vendredi, août 10 2007

Harry Potter & la Chambre des Secrets - J. K. Rowling.

Harry Potter & The Chamber of Secrets Traduction : Jean-François Ménard

Tandis qu'il attend, avec l'impatience que l'on devine, de reprendre les cours à Poudlard pour sa deuxième année d'études, Harry voit apparaître, dans la chambre qu'il occupe désormais chez les Dursley (auparavant, rappelez-vous, il n'avait droit qu'à un placard sous l'escalier mais la peur de représailles magiques a rendu plus généreux l'oncle Vernon et la tante Petunia) une étrange créature qui s'appelle Dobby et déclare appartenir à l'espèce des elfes de maison. Tout sorcier suffisamment fortuné pour ce faire peut en effet posséder un elfe de maison, attaché à sa famille par d'antiques sortilèges. Dobby semble d'ailleurs avoir bravé l'ire de ses propres maîtres (dont il ne cite pas le nom) pour venir prévenir Harry Potter que, cette année-là, le danger le guette tout particulièrement à Poudlard.

Dobby va même bien plus loin qu'un simple conseil donné : il use de ses propres pouvoirs pour empêcher Harry de franchir le fameux mur de King's Cross qui permet aux initiés d'accéder au quai 9 3/4 où se gare le fameux Poudlard Express.

Après quelques péripéties et une chute mémorable sur le saule cogneur qui monte la garde dans le parc de Poudlard, Harry finit tout de même par réintégrer son école en compagnie du malheureux Ron, lequel s'était retrouvé coincé avec lui dans le monde des Moldus.

Mais, cette année-là, les consignes de sécurité ont été renforcées dans l'école et peu à peu, des rumeurs montent sur une mystérieuse Chambre des Secrets, jadis construite par l'un des fondateurs de Poudlard, Salazar Serpentard, et dans laquelle serait enfermé un monstre tout aussi mystérieux.

Au reste, celui-ci ne tarde pas à se manifester : Miss Teigne, seul être vivant à bénéficier de l'affection d'Argus Rusard, le concierge des lieux, se retrouve pétrifiée et accrochée à une torchère tandis que, sur le mur, en lettres de sang, s'étale cette inscription vangeresse :

"La Chambre des Secrets a été ouverte. Ennemis de l'Héritier, prenez garde !"

L'Héritier en question ne serait autre que le dernier descendant de Salazar Serpentard en personne. Mais nul ne sait qui il est. Se dissimule-t-il dans la foule des élèves ? (Harry croira longtemps qu'il s'agit de Drago Malefoy avant de se voir lui-même suspecté, parce que la blessure infligée par Voldemort lui a imprimé dans la cervelle la connaissance du Fourchelang, langue des serpents que parlait très bien Serpentard). Ou bien parmi les professeurs ?

En tous cas, pas de doute, il est bel et bien de retour. De match de quidditch avec un cognard devenu fou en combat émérite contre les descendants d'Aragog, araignée géante tapie dans la Forêt interdite depuis qu'elle s'y est réfugiée cinquante ans plus tôt en passant par l'arrestation d'Hagrid sur ordre du Ministère et la déposition toute provisoire de Dumbledore de ses fonctions de directeur de Poudlard, l'auteur fait croître et embellir son intrigue tandis que, en parallèle, s'affirment la complexité des liens entre les personnages et la richesse psychologique des caractères.

A ne pas rater. Surtout si vous ne l'avez pas encore lu ...

Et n'oubliez pas que, cette saga ayant une fin programmée, tous les détails sont importants. ;o)

samedi, août 4 2007

Harry Potter à l'Ecole des Sorciers - J. K. Rowling.

Harry Potter and the Philosopher's stone Traduction : Jean-François Ménard

C'est dans la banlieue aisée de Londres, 4, Privet Drive, que réside la famille Dursley. Le père, Vernon, énorme et moustachu, dirige une entreprise spécialisée dans les perceuses et autres instruments du même type. La mère, Petunia, est une maniaque du ménage. Après son époux, son second amour, c'est son fils, Dudley, qu'elle surnomme allègrement (dans la traduction française, en tous les cas) "Dudleynichou."

Et puis, au numéro 4, Privet Drive, vit aussi le neveu des Dursley, le jeune Harry Potter, seul enfant de la soeur de Petunia, disparue onze ans plus tôt dans un accident de voiture aux côtés de son mari, James Potter. (Telle est en tous cas la version que Harry a toujours entendue jusque là.)

Comme le souligne J.K. Rowling dans je ne sais plus quel passage, on ne peut pas dire que les Dursley privent Harry de nourriture. Cependant, sans évoquer les Thénardier d'hugolienne mémoire, ils n'apprécient pas du tout leur neveu qu'ils laissent allègrement brutaliser par Dudley et ses amis.

D'ailleurs, Harry a droit au placard sous l'escalier en guise de chambre à coucher, c'est tout dire.

Quand débute cette saga promise à l'avenir brillant que l'on sait (mais qui ne se bâtira de bouche-à-oreille qu'à partir du troisième tome), Harry, comme d'ailleurs son cousin, va avoir onze ans. Et c'est quelques jours avant cette date symbolique que la Magie fait son entrée officielle dans son existence.

Harry est en effet né sorcier, fils de sorciers et, en tant que tel, inscrit d'office dès son premier vagissement à l'illustre Ecole de Magie de Poudlard que, conformément à la Tradition, il se doit de rejoindre à la rentrée scolaire suivant ses onze ans.

Cette histoire effarante, qu'il prend au début pour une mauvaise blague, il l'apprend, après bien des péripéties (l'oncle Vernon, traqué par des tonnes de lettres ensorcelées qu'il n'entend pas remettre à leur destinataire, Harry, et qui, de ce fait, soumettent littéralement le 4, Privet Drive à un siège intensif reste un moment-culte du livre autant que du film qui en fut tiré), de la bouche de Rubeus Hagrid, Gardien des Clefs et des Lieux à Poudlard, le même Hagrid qui alla le recueillir tout enfant dans la maison où ses parents avaient été assassinés par Lord Voldemort, le plus grand mage noir de tous les temps.

Cette nuit de cauchemar, dont le jeune garçon ne conserve que le vague souvenir d'une fulgurante lumière verte, lui a en outre laissé sur le front une cicatrice en forme d'éclair, celle que lui infligea la baguette de Voldemort lorsque celui-ci, pour compléter son oeuvre de mort, tenta d'assassiner également le nourrisson.

Seulement voilà : si prodigieuse que fût la magie du Seigneur des Ténèbres (autre nom pour désigner Lord Voldemort), elle n'eut sur Harry aucun effet. Mieux : elle se retourna contre celui qui voulait l'utiliser à son encontre et depuis ce jour, nul ne sait ce qu'est devenu Lord Voldemort.

Mais, ainsi que le dira plus tard Albus Dumbledore, le seul sorcier que Voldemort, qui fut jadis son élève à Poudlard, ait jamais redouté, le Seigneur des Ténèbres ne possédait plus en lui suffisamment d'humanité pour mourir. En foi de quoi, il est quelque part, on ne sait trop où, guettant son heure ...

Tel est le point de départ d'une série pour la jeunesse qui aura marqué la fin du XXème siècle et le début de celui-ci à un degré tel que beaucoup s'en sont agacés. A tort car les aventures de Harry Potter sont aussi morales que celles que nous concoctait jadis la comtesse de Ségur. Simplement, elles sont plus modernes et résolument tournées vers un fantastique qui, d'abord aimable, commence à s'assombrir dès le troisième volume.

Il n'y a pas d'ailleurs que les créatures fantastiques qui se fassent plus inquiétantes. Rowling a eu l'habileté de calquer le "gouvernement" du monde des Sorciers sur celui des Moldus (= les non-sorciers) et le personnage de Dolores Ombrage, qui fait son apparition dans le cinquième volume, s'inspire bien plus de l'Inquisition que des monstres lovecraftiens. Mais nous y reviendrons.

Un volume par année passée à Poudlard : si l'idée n'est pas neuve, elle permet en tous cas à Harry de grandir avec ses lecteurs. Ses émotions et ses angoisses font de même. Et, bien sûr, ses condisciples : tout d'abord, ses deux plus fidèles amis, Ron Weasley qui appartient à l'une des plus vieilles familles de sorciers connues, et Hermione Granger, une Moldue pur-sang dont les parents sont ... dentistes ; mais aussi les inénarrables jumeaux Fred et George, frères aînés de Ron, toujours à l'affût d'une bêtise à faire ou d'une nouveau passage secret à découvrir, Neville Londubat, dont les parents sont devenus fous après avoir été torturés par les sbires de Lord Voldemort et bien d'autres ...

Les professeurs, quant à eux, ne changent guère. D'année en année, tous sont fidèles au poste, sauf celui à qui revient la charge d'enseigner la Défense contre les Forces du Mal - on en connaîtra les raisons dans un autre volume.

Parmi ces enseignants, mention spéciale au professeur Severus Rogue, l'un des personnages les plus ambigus et aussi les plus puissants de la série. Retenez bien son nom ...

... si vous ne le connaissez pas encore, ce dont je doute. ;o)

Enfin, on ne se lasse pas de le dire et de l'écrire, la première magie de ce livre, la plus puissante sans doute, est de ramener le lecteur adulte et blasé au temps de son enfance, quand il rêvait encore de sorcières, de balais volants, de dragons ... et d'un univers aussi vaste que ses rêves les plus secrets.

Et c'est pourquoi, en dépit d'un style un peu faible et que la traduction dessert souvent, J. K. Rowling mérite de figurer à jamais au Panthéon des Ecrivains pour la Jeunesse, aux hauteurs vertigineuses où planent depuis longtemps deux autres Anglo-saxons : le très britannique Lewis Carroll et l'australienne Pamela J. Travers, la "mère" de Mary Poppins. ;o)

dimanche, juillet 22 2007

Dico Dingo - Garnier & Gerner.

C'est un petit livre que ma fille cadette m'a rapporté un soir de sa bibliothèque scolaire.

Robert est le fils de M. et Mme Robert, ce qui fait donc de lui Robert Robert. Pour faire plus simple, on ne le désigne jamais que sous le nom de "le petit Robert." ;o)

Autant ses parents sont des maniaques de l'ordre, autant Robert, lui, est très, très désordonné.

Un jour qu'il recherche sa bien-aimée mallette fourre-tout, celle où il entrepose tous ses menus trésors d'enfant, il l'aperçoit, rangée tout au haut d'un meuble par les bons soins maternels.

Comme il est trop petit pour l'atteindre sans dommage, Robert court chercher un gros dictionnaire dans le bureau de son père. Il le pose à terre, plante une chaise par dessus et grimpe.

Hélas ! le bel échaffaudage s'effondre en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire et tout le monde se retrouve au ras des moutons de poussière. Fort heureusement, il y a eu plus de peur que de mal sauf pour le gros dictionnaire ...

... qui a laissé échapper tous les mots qui l'habitent !

Ceux-ci se sont éparpillés aux quatre coins de la chambre du petit Robert et l'enfant a beau faire, il peine à les rassembler en bon ordre afin de pouvoir remettre le dictionnaire à sa place.

Comme, de surcroît, Robert doit rejoindre bien vite ses parents pour le souper, il fait n'importe quoi et entasse les mots pêle-mêle, les uns sur les autres et en dépit de tout bon sens.

Le résultat ? A peine les Azertuyiop, des amis de ses parents, sont-ils arrivés que M. Robert demande à son épouse de leur servir "l'alpaga avec des ampoules farcies et des tranches de mobylette" (= l'apéritif avec des olives farcies et des tranches de concombre).

Un mot mal placé en entraînant un autre, tout aussi inapproprié, les Azertuyiop finissent par claquer la porte, ce que M. Robert commente d'un très sérieux : "Bon gribouillage !" (= bon débarras !) Puis, il se rappelle qu'il a oublié "de ranger le potiron dans l'igloo" (= la voiture dans le garage) et sort pour pallier à la chose.

Le pire, c'est que, ainsi que le petit Robert le constate avec effroi, tout le monde, à l'extérieur, semble tout aussi contaminé que ses parents ! Y compris son meilleur ami, Félix.

Aïe ! Aïe ! Aïe ! Comment notre héros va-t-il rétablir l'équilibre des mots qu'il a, par son imprudence et sa maladresse, largement contribué à perturber ?

Vous le saurez en lisant cette histoire sympathique, destinée aux 7-9 ans, que l'on doit à la plume de Pascal Garnier et qui a été illustrée chez Nathan par Jochen Gerner.;o)