Les Manuscrits Ne Brûlent Pas.

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A Lire sur Alexandrie.

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lundi, octobre 20 2008

Pour Tous Ceux Qui Veulent Télécharger Les Ouvrages Sur Alexandrie - Et En Particulier Pour François ;o)

Chers Tous qui portez un intérêt réel à la production des auteurs alexandrins,

pour télécharger, connectez-vous ici.

Cher François,

Pour "Aime le Mot Dit", voyez directement ici.

En cas de problème, n'hésitez pas à me contacter directement par mail en cliquant sur "Me contacter."

A bientôt ! ;o)

jeudi, août 28 2008

Lignes d'Ombres (Poésie) - Jean-Christophe Heckers

Le Thème :

Dernière parenthèse poétique avant un silence qui se prolonge, ce recueil revient, après les « expérimentations » d'Éclipse etc., au poème en prose et au vers libre, retrouvant ainsi le cheminement interrompu par Opus Zéro.

Poèmes en prose et vers libres s'unissent pour former ces "Lignes d'Ombres" qui portent très bien leur pluriel. Le climat est en effet triste, pluvieux, gris, voire glauque.

Thèmes majeurs : l'angoisse de l'impuissance créatrice, le désespoir qui s'empare de celui que fuient les mots, sa rage aussi lorsqu'il les sent pourtant, ces mots, s'agiter, palpiter en lui et pourtant se refuser à se manifester, faire de la résistance et, qui sait ? ricaner entre eux.

On retrouve aussi ici la mélancolie aussi douce que désabusée qui marque les nouvelles de Jean-Christophe Heckers dans "Presque rien."

A lire comme les balbutiements d'un univers en gestation et qui cherche sa Voie lactée. ;o)

mardi, août 26 2008

Le Raciste - Momo Lière

Le Thème :

Voici une pétillante comédie qui s'en prend au racisme. Faisant sienne la devise de Santeuil : Castigat ridendo mores, l’auteur se propose, comme ses illustres devanciers, de corriger les mœurs par le rire. Menée tambour battant sur un rythme incisif et avec une belle allégresse, la pièce, d'un ton résolument moderne, impose d'autant plus son originalité qu'elle est écrite dans une langue classique.

L'auteur possède une grande maîtrise de l'alexandrin. La construction est correcte. Pourquoi faut-il que ce talent soit mis au service de personnages si caricaturaux qu'on ne croit pas une seule minute à leur agitation ? Un père évidemment blanc et raciste, un Beur tout aussi évidemment Beur et dépourvu de tout sentiment raciste, etc, etc ... Quant à l'intrigue, elle est d'un "politiquement correct" aussi écoeurant que prévisible.

Le "politiquement correct" : tout ce que Molière détestait, tout ce dont il s'est moqué dans ses comédies. Le "politiquement correct", tout ce que haïssaient certains penseurs arabo-musulmans qui, pour avoir osé le dire, ont été exécutés pour hérésie et atteinte à la sûreté de l'Etat. Tous se retourneraient dans leur tombe s'ils pouvaient lire ce "Raciste." ;o)

Matin Brun - Franck Pavloff

Le Thème :

Charlie et son copain vivent une époque trouble, celle de la montée d'un régime politique extrême : l'Etat Brun. Dans la vie, ils vont d'une façon bien ordinaire : entre bière et belote. Ni des héros, ni de purs salauds. Simplement, pour éviter les ennuis, ils détournent les yeux. Sait-on assez où risquent de nous mener collectivement les petites lâchetés de chacun d'entre nous ?

Superbe.

Un seul reproche : le choix de la "brunitude." Cela évoque trop les Chemises Noires de Mussolini et les Nazis et pas assez les régimes totalitaires gauchistes. Ceci dit, vous me direz que les ayatollahs et les Islamistes, eux aussi, ont un faible pour le noir ...

Un beau texte en tous cas qui montre bien à quels excès de soumission et d'avilissement la peur de prendre parti et de dire "Non !" peut amener un peuple. ;o)

lundi, août 25 2008

Vendredi 9:00 A.M - Eleken Traski

Le Thème :

C'est le récit autobiographique de ma rencontre éphémère avec M. Passion de courte durée et dévorante, elle a mis fin à une fin et m'a permis d'en commencer une autre... Ce que je racontais ce soir là, parlait d'amour et de gentillesse... Mais ce qu'elle attendait ce soir là, ce n'était pas des sentiments.

Le premier texte d'Eleken Traski que j'ai lu et qui m'avait inspiré, le 13 octobre 2006, le commentaire suivant :

"La souffrance et la difficulté d'être sont perceptibles mais le style est trop inégal, voire parfois relâché. /bMême si cette alternance entre les phrases construites et les phrases "inversées" et/ou laissées à l'abandon sert à exprimer les problèmes du "Moi", le texte est à mon avis trop court pour que le lecteur lambda s'en rende compte. bJe demeure cependant persuadée que l'auteur peut faire mieux, bien mieux, pourvu qu'il se discipline un peu plus."

Et c'est vrai : il a fait mieux, bien mieux. ;o)

Moi, Yasmine, Palestinienne & Juive - Jacques Smadja

Le Thème :

Une jeune femme Juive s’éprenant d’un Palestinien, pourrait être une histoire banale. Lorsqu’elle est née palestinienne, cela est moins commun. Mais si cet homme est aussi un terroriste, cela devient inquiétant. Surtout si celui-ci décide de supprimer le père de son amie. Là, cela est franchement étrange. Et ce qui aurait pu n’être qu’une simple histoire d’amour se transforma en un drame.

Style simple, qui flirte parfois avec le mélodramatique et qu'il faudrait parfois réviser (subjonctif et fautes de frappe du style "Ciné qua non") avec attention. Pas mal de répétitions aussi - mais je ne les ai pas notées. Ce qui donne une impression de ressassement des mêmes idées soit par l'auteur, soit par son personnage.

A part ça, l'histoire, basée sur des faits réels comme l'auteur a pris le soin de nous en prévenir (et il a eu raison) est touchante, un brin manichéenne à certains moments mais le personnage de Yasmine est plutôt bien campé (bien qu'elle paraisse parfois un peu trop soumise à l'opinion que ceux qu'elle aime ont d'elle, ce qui lui fait perdre en personnalité), le paysage de l'Israel de l'époque, où le Fatah dominait, également.

Pour moi, et sans vouloir offenser qui que ce soit, il est là-dedans un peu trop question de religion. Normal en Terre sainte, soit. Simplement, je relève des contradictions qui me choquent comme par exemple celle-ci : Joseph estime - et je lui donne raison sur ce plan - que la seule religion valable est celle qu'on a dans le coeur (je cite de mémoire.) Un peu plus loin, il sera peiné et choqué (lui aussi, tiens) parce que, pour une fois, Yasmine n'entend pas respecter le Shabbat. Pour moi, les deux sont incompatibles. A mon avis, je ne serai pas la seule à le penser.

En tous les cas, le kaléidoscope des émotions exprimées par Yasmine donne le ton de tous les conflits qui, depuis 1947, agitent le Proche-Orient. "Un petit pas en avant, un grand pas en arrière", l'auteur a tout à fait raison et, en ce sens, ses personnages nous font une démonstration impeccable de cet étrange tango. Dommage que les sentiments des autres restent inexprimés ou schématiques. Il est vrai que l'auteur a choisi de nous exposer l'histoire du point de vue de Yasmine et qu'il nous l'annonce d'emblée.

La construction ... Pas grand chose à en dire : logique et quasi chronologique - avec quelques petits flash-backs pour animer un peu ce roman que j'ai lu sans déplaisir mais aussi, je l'avoue, sans passion. Dommage, car le thème en était intéressant. ;o)

La Sultane - Michel Redjah

Le Thème :

D'une ambition redoutable, Edith réussit à prendre la place du numéro un d'un puissant groupe multinational. Elle doit continuellement arbitrer entre deux importants investisseurs, dont le premier n'est préoccupé que par la rentabilité financière, alors que le second, lié à des trafiquants d'armes et de drogue, a placé des capitaux là pour laver de l'argent sale et multiplier les implantations dans le monde afin d'entreposer clandestinement sa marchandise.

Dans ses relations amoureuses, Edith ne parvient pas à établir des rapports durables, jusqu'à ce qu'elle rencontre un joueur de poker qui envoie sur le tapis des sommes considérables, sans même regarder ses cartes. Après une série de coups bas, les groupes d'investisseurs paviennennent à s'entendre et la jeune femme, qui pense pouvoir leur imposer sa loi, perd son pari. (Sélection du Prix Alexandrie 2007)

L'intrigue retient l'attention mais les personnages m'ont paru un peu trop stéréotypés. Peut-être, sous une forme de roman, cela aurait-il mieux passé ? Car les dialogues, très précis, relèvent à mon avis plus du roman - et du roman dense - que du scénario. ;o)

Secrète Amphictyonie - Emmanuelle Grünn

Adaptation romancée du mythe Neptune et Amphitrite: Gaëlle, qui a perdu son mari et son fils de huit ans dans un naufrage, revient dix ans plus tard dans la petite ville bretonne de sa jeunesse et qui fut aussi le lieu de départ de la tragédie passée. Là, elle retrouve son amie Julie, mais aussi Mano, capitaine de navire au long cours et vieux célibataire endurci, qui autrefois la courtisait et désirait l'épouser. Or, pour une raison mystérieuse, Julie cherche à éloigner Mano de Gaëlle. Cette dernière finit par comprendre qu'on lui cache une vérité importante... De plus, dans toute la région, elle semble bien être la seule à ne pas savoir...

L'histoire et les personnages sont sympathiques, l'idée de base, à savoir ressusciter les amours d'Amphitrite et de Poséidon dans celles du couple Gaëlle/Mano, est d'autant plus alléchante que l'ambiguïté est préservée jusqu'au bout. On sent un travail sincère, le désir de présenter une intrigue à la fois cohérente et merveilleuse.

D'où vient alors que moi, qui suis pourtant née très près de cet océan chanté par Emmanuelle Grünn, j'ai décroché très vite ? Le style peut-être qui me semble beaucoup trop simple et tissé très souvent d'images toutes faites. Pour un destin exceptionnel comme celui ici conté, il faudrait à mon sens un style plus littéraire, plus fortement marqué au coin de la poésie également, en accord parfait d'ailleurs avec le titre donné à l'ouvrage.

C'est, je pense, ce décalage, pour moi très frappant, qui me laisse sur une impression d'insatisfaction. J'admets d'ailleurs de bonne grâce faire partie d'une minorité puisque, au vu du nombre de téléchargements de ce roman, il semble assez demandé sur Alexandrie.

Et c'est tant mieux puisqu'il faut de tout pour faire un monde. ;o)

dimanche, août 24 2008

Une Onde Compromise - Leila Oufkir

Le Thème :

Tad Williams (actuel successeur du roi de l'Héroïc Fantasy, Tolkien), se trouve confronté à un événement aliénant qui va bouleverser le cours de son existence... Un petit clin d'oeil, mêlé d'humour et d'horreur, aux adeptes de la science-fiction.

Un style intéressant mais où tout part dans tous les sens. L'idée est sympa, sans plus. Et trop d'obscurités demeurent pour moi, qui ne suis pas, il est vrai, une spécialiste de l'Heroic Fantasy (si l'on excepte Pratchett, bien sûr.) Mais, s'il s'agit d'une "private joke", ma réaction s'explique peut-être.

Allez-y voir tout de même et revenez nous dire ce que vous en avez pensé. ;o)

Profession ? Chercheur - Michèle Lettre

Le Thème :

Retour d’expérience et immersion dans le monde de la recherche à travers trois courtes fictions qui le désacralisent peu ou prou, entre humour et émotion. Tour à tour, le lecteur emprunte le cheminement d’une idée, appréhende, sur fond de clonage thérapeutique, le désarroi comme les espoirs soulevés par certaines avancées, devine des bons, des brutes et des truands dans un Far-West aux couleurs de la recherche, avec ses filons d’or, ou glisse du laboratoire à la cité-dortoir par le biais de valeurs somme toute universelles.

Honorable, oui, cela l'est. Le style est tout à fait correct bien que sans surprise. Le fil conducteur, bien sûr, c'est l'univers de la recherche scientifique en France. Mais j'avoue ne pas avoir compris la raison de traiter tout cela en nouvelles dont le héros ou l'héroïne sont à peine esquissés.

L'écart est trop important entre tout ce qui touche à la recherche elle-même - et où l'on devine l'auteur passionnée, sans illusions et pourtant pleine d'espoirs - et les personnages principaux. Les personnages, trop faiblement esquissés - ce sont des ombres, je les ai ressentis comme tels - ne sont pas à la hauteur de cette passion. En foi de quoi, ils ne peuvent entraîner le lecteur, souvent profane en matière de recherche scientifique, il faut bien le dire.

Un essai ou des "pensées" m'eussent parus mieux appropriés au thème choisi. Qu'en pensez-vous ? ;o)

Route Pêche - Yves Penhoat

Le Thème :

C'est à Basse Rouge, plateau rocheux situé entre Bénodet et les îles Glenan, que les deux frangins, protagonistes de cette suite de courts récits, traquent inlassablement les crabes à bord du PEN LOGODENN. Fri Du, le quadrupède de la maison, l'Amirauté en charge des tâches ménagères et quelques incontournables figures locales, viennent pimenter la vie quotidienne de nos deux héros troublée par la vigilance des gendarmes maritimes Fanchic et Jobic !

Sur le plan radiophonique, il est certain que ces chroniques doivent passer très bien - surtout si l'accent y est mis, ce dont je ne doute pas. ;o)

Mais en recueil, cela se ressent moins bien : l'ensemble fait lourd, très lourd même. Et cet avis, je le donne aussi en tant que Bretonne./b Le milieu des marins-pêcheurs est connu pour sa dureté au travail et on le dit fruste. Moi, je veux bien. bMais ici, en maintes circonstances, les jurons et les expressions locales m'ont paru surajoutés. Cela brosse un portrait de ce milieu qui se dessine à la limite de la caricature - et c'est cela qui me gêne. iGrosso modo/i, cela me rappelle les histoires de Job Larrigou. Mais Larrigou les disait - même si je suppose qu'il écrivait ses textes. La différence est là - et elle est importante.

En outre, fait plus grave - et je viens de constater que l'un des autres membres du Comité de Lecture d'Alexandrie l'avait noté à sa façon - ce livre m'a également donné, j'ai le regret de le dire, une vision caricaturale du Breton. Je trouve la chose regrettable car si moi, qui suis bretonne, je l'ai ressenti, que sera-ce alors pour un étranger à la Bretagne ?Un retravail en profondeur serait nécessaire, de façon à adapter pour le lecteur moyen et national ce qui passe si bien en chronique sur une radio locale (la ponctuation qui déborde de points d'exclamation, les formes trop familières et trop répétitives, etc ...) Et aussi, cela va sans dire, pour gommer la caricature et restituer leur vérité à ces pêcheurs. D'autant que les trames humoristiques de ces petites "nouvelles" me semblent facilement exploitables - avec un habillage adéquat. Je ne parle pas de la couverture de l'ouvrage qui me convient parfaitement et que je salue. ;o)

dimanche, février 3 2008

La Chaisière du Luxembourg - Jean-Luc Flines

Le Thème :

Paris ! Recomposer son visage éternel au travers de personnages insolites ; des rencontres promenades avec l’étrange. On croit qu’on rêvasse le long d’un trottoir, au bord de la Seine, au milieu d’un parc de verdure et on se souvient !... On se souvient qu’au jardin du Luxembourg, le Sang du Poète était bien vivant le temps de croiser Madame Édith, la môme-chaisière !?...

Après le Hollywood de Chaplin, l’ancien Japon et le New-York des années 20, après s’être attaché (dans sa pièce de théâtre), à ressusciter les personnages de Cyrano et de Juliette, Jean-Luc Flines axe cette nouvelle production sur le fantôme ( ? ), le souvenir matérialisé en tous cas d’Edith Piaf.

La nouvelle est onirique et à la fois solidement ancrée dans le paysage éminemment parisien du Luxembourg. On y trouve des interrogations réelles sur la mémoire et le temps qui passe mais la fin arrive trop vite (à mon sens) et l'ensemble laisse le lecteur sur sa faim. ;o)

mercredi, décembre 26 2007

Ombre Blanche Sur Tableau Noir - Valéry Le Bonnec

Le Thème :

Lorient. Karim, jeune lycéen de 17 ans, vit une existence tranquille. C'est du moins ce que pense tout le monde jusqu'au jour où le jeune homme est retrouvé noyé au bord d'un aber breton. Mort accidentelle ou assassinat ? Pour Gaby Colson, chargée de l'enquête, la réponse est claire. On ne tue pas pour rien, pense-t-elle. Avec l'aide de son collègue, son enquête la mènera jusque dans les tréfonds des caves lorientaises où elle découvrira la vie parallèle des jeunes de ce siècle. Mais le tueur rôde toujours et le mal n'est pas forcément là où on l'attend...

Honnête petit roman policier au style plus que correct et à l’intrigue assez bien ficelée même si la fin, à mon avis sans surprise, tombe dans une forme de démagogie. Un personnage de flic féminin aussi, plutôt attachant et dont on souhaiterait qu'elle devînt l’héroïne d’autres romans de Valéry Le Bonnec. Quoi qu'il en soit, la balle est désormais dans le camp de l'auteur. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

Le Point Noir - Eleken Traski

Le Thème :

Après le décès de sa mère, le narrateur découvre avec surprise que cette femme, si froide avec lui alors qu'elle vivait, lui a laissé une lettre sibylline et pleine d'angoisse. Elle l'y invite à se rendre dans une tour du domaine familial et d'y rechercher un objet qui, selon elle, le placera en face d'un choix terrible.

Poussé par une curiosité qu'il finira par maudire, il suit les instructions données et ramène de son expédition un curieux volume où se trouve relatée la partie occulte de l'histoire de sa famille. De cauchemar en cauchemar, le héros voit des marques inquiétantes apparaître sur son corps et sa raison sombrer peu à peu ... Mais devient-il vraiment fou ? L'histoire contée dans le mystérieux journal se fonde-t-elle sur une réalité, si atroce soit-elle, ou bien n'est-elle que pur délire ? ...

Le plus lovecraftien des textes d’Eleken Traski, la chose est indéniable même s’il ne paraîtra tel qu’aux amateurs du Solitaire de Providence. Or, quand on dit « Lovecraft », on est obligé d’accepter un rituel, une façon de faire et tout un univers.

Ce rituel et cet univers, page après page, patiemment et malgré encore certaines maladresses, Eleken Traski les édifie avec une tranquille ferveur. Il n’en est encore qu’au tout début, à peine le rez-de-chaussée de cette construction gothique, biscornue et hantée mais je demeure persuadée que, s’il parvient à canaliser un peu plus son imagination et surtout à l’affirmer, il parviendra à se muer tôt ou tard, de chrysalide lovecraftienne, en un papillon unique qui, pour avoir puisé aux sources les plus sacrées de l’épouvante moderne, au cœur des ténèbres de Chtulhu et de Yog-Sottoth, n’en sera pas moins foncièrement original.

A télécharger sur Alexandrie.

dimanche, décembre 23 2007

Lady Mary, Un Conte Bizarre - Bob Boutique

Le Thème :

Un brave plombier bruxellois hérite, par le plus grand des hasards, d’une île située aux confins de l’Écosse, dans les Shetlands. Ce rocher isolé de trois kilomètres de long, sur lequel se dresse un château rococo, est habité par une ancienne directrice d’école, Lady Mary, et sa dame de compagnie, Miss Peggody. Notre légataire se rend sur place et découvre, outre les deux demoiselles un peu étranges, un domaine qui ne présente aucun intérêt... à moins de le vendre à une compagnie pétrolière exploitant au large un terminal. Celle-ci pourrait y aménager un port pour amarrer ses remorqueurs.

Mais rien ne se déroule comme prévu. Sans s’en rendre compte, le pauvre homme se trouve mêlé à un drame délirant où les sites sauvages et désolés de l’archipel le disputent au mystère. Qui est qui... et qui va en sortir vivant ?

C'est notre ami Bob, que nous connaissions déjà sur Nota Bene, qui a écrit cette petite nouvelle sympathique et sans prétention dont la chute ne se dessine que dans les dernières pages, y compris pour le lecteur habitué aux retournements de situation des romans policiers.

Les personnages sont peut-être un peu trop convenus cependant, non le héros-plombier mais celui de Miss Pegoddy. Mais peut-être donnent-ils cette impression parce qu’ils devraient posséder plus de profondeur psychologique ? Miss Pegoddy ne doit pas en manquer mais cela n’est jamais exprimé. D’où le problème. En tous cas pour moi.

Peut-être cette nouvelle gagnerait-elle a être développée ?

En tous les cas, je reste curieuse de lire d’autres textes de Bob. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

Manque de Pot - Marie-Madeleine Hermet

Le Thème :

Professeur de Lettres Classiques, Marie-Madeleine a enseigné à Tananarive, à Paris, à Vannes... ; mais elle fut aussi Franciscaine Missionnaire de Marie et Carmélite ; expulsée de ses couvents pour insubordination caractérisée, elle est, en fait, génétiquement libertaire, charmant euphémisme! "Manque de Pot" est le tracé humoristique de cet étrange itinéraire.

Là encore, de très réelles qualités, un sens incontestable du récit, peut-être quelques coquilles par-ci, par-là mais rien à redire sur l’orthographe et la grammaire.

Seulement, il y a le ton et cette éruption de haine et de douleur mêlées qui jaillit, sans retenue, sans recul … On souffre avec Marie-Madeleine Hermet mais cette souffrance ne transfigure pas le lecteur : elle l’angoisse, elle le plonge non dans le cauchemar vécu par cette femme – car sa vie a des connotations de cauchemar spirituel – mais dans son incapacité à l’exorciser. Pourtant, il est clair que tel n’était pas le but recherché par l’auteur.

J’ai pensé à Vallès et aux pires délires anti-religieux de Léo Taxil. Et moi, qui suis farouchement anti-cléricale et qui estime que plus de deux-mille ans de culture sous l’égide des trois grandes religions dites « du Livre » ( !! ), c’est beaucoup trop pour l’humanité, je ne retrouve ni mes révoltes, ni mes haines dans ce style anarchisant. Détruire, c’est bien beau et c’est même nécessaire. Oui mais après, on construit quoi ? …

La Haine, c’est bien, c’est même très bien – et je sais ce dont je parle, croyez-moi. Un outil puissant qui vous sort de tout à une seule condition : que vous la contrôliez. La Haine est, en cela, comparable à l’argent : elle est la meilleure des servantes mais la pire des maîtresses. Or, chez Marie-Madeleine Hermet, elle règne pratiquement sans partage.

Dommage. ;o(

A télécharger sur Alexandrie.

samedi, décembre 22 2007

Xénobie des Iles-Sous-Le-Vent - Marie-Madeleine Hermet

Le Thème :

Roman au parfum exotique qui se dilue sous les oliviers de la Basse-Provence dans les effluves d'une cuisine épicée. Un roman cruel mettant en scène une femme et un homme peu scrupuleux sur les moyens quand il s'agit de thésauriser, d'amonceler les victuailles qui vont engraisser leur florissante couvée ; mais aussi un roman rédempteur où le regard, derrière la vilénie des actes, sait entrevoir l'infime beauté des êtres. (Prix Spécial du Jury Alexandrie 2007)

On m’avait dit le plus grand bien de ce roman et je l’avoue : je suis déçue. Oh ! Il n’y a rien à reprendre à la construction de ce livre et certainement rien à l’orthographe ou à la grammaire de l’auteur.

Mais quelle amertume ! On dirait de l’acide.

Encore pourrait-on s’y habituer si l’auteur faisait montre de recul envers les tares, effectivement épouvantables, qu’elle dénonce. Mais c’est loin d’être le cas. J’ai eu même très souvent l’impression de lire un pamphlet. Je crois l’avoir déjà dit : je n’ai rien contre mais enfin, dans un roman, voilà un exercice dangereux et qui nécessite un souffle permanent qui fait ici défaut.

Et puis, à mes yeux, l’écriture, si brutale, si impitoyable qu’elle puisse être, doit avant tout apaiser celui qui écrit. Or je suis sortie de ce livre avec l’impression que, bien loin de les avoir calmées, son roman n’avait fait qu’exacerber les plaies secrètes de Marie-Madeleine Hermet. D’où mon malaise – un malaise dont je ne parviens pas à me libérer. Déjà, « Les Poèmes de la Nuit » m’avait causé une sensation mitigée mais avec « Xénobie … » et tout en ne niant pas la puissance qui souffle dans certaines pages, cette sensation empire. Désolée. :polichap:

A télécharger sur Alexandrie.

vendredi, décembre 21 2007

Les Poèmes de la Nuit - Marie-Madeleine Hermet (Poésie)

Le Thème :

Le recueil "Les Poèmes de la Nuit" est un cri de révolte, "un coup de pied dans tous les bénitiers", confessionnels ou autres, de droite comme de gauche ; une gifle féroce assénée aux idées reçues ! C'est aussi un appel à l'amitié, une quête d'amour en quelque sorte, pour qui sait scander entre les lignes ; et il n'y a pas que de ses chiens que l'auteur , cynique parfois, authentique toujours, cherche la tendresse.

Un tempérament fort, très fort, et en rebellion perpétuelle à peu près contre tout. Rébellion parfois lassante car enfin, tout ne peut être entièrement mauvais. Il est vrai cependant que les poèmes se prêtent, plus que la prose, à une vision manichéenne de l’univers.

Une assurance cependant, par-delà la haine des « soutanes » : celle que la Mort n’est rien et que, même si les idoles ont fondu sous l’acide des religions qui les encensaient, il n’en existe pas moins quelque chose, quelque part, ailleurs …

Le style est classique de formation, avec de curieux écarts « modernes » qui ne sont pas déplaisants. Bref, j’aurais noté 9, voire 10 si tout cela ne m’avait pas semblé un peu fourre-tout et, en tant que tel, trop brouillon. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

Cyrano & Juliette - Jean-Luc Flines (Théâtre)

Le Thème :

Cyrano de Bergerac et Juliette Capulet ! Rien ne pouvait prédire qu’ils se rencontreraient un jour ! Et pourtant ! Imaginez que je puisse les faire revivre pour vous. Au travers de ce texte vous verrez qu’un être peut transfigurer votre vie sans nécessairement soulever des montagnes ou conquérir la lune, mais simplement en étant là comme une étoile qui brille et qui vous illumine intérieurement, vous le météore !

Cyrano De Bergerac vient de mourir au couvent dans les bras de Roxane. Il se retrouve au « ciel » où il découvre le Livre des secrets de la Lune.

Juliette Capulet qui erre depuis des années à la recherche de Roméo sollicite son aide et, à eux deux, ils entament une quête spirituelle et onirique qui ramènera finalement Roméo à sa Juliette.Cyrano, quant à lui est parvenu à percer définitivement le secret de l’influence de la lune sur l’être humain…enfin le croit-il ! (Sélection du Prix Alexandrie 2007.)

On sait que Cyrano de Bergerac – le vrai – rédigea en son temps une « Histoire comique des Etats et Empires de la Lune » et que cet agnostique – sa « Mort d’Agrippine » fit scandale en raison de quelques vers qui doutaient de l’existence des dieux – se passionnait pour l’univers.

Sous la plume de Jean-Luc Flines, on retrouve cet esprit universel qui semble avoir caractérisé le contemporain de Molière et de Boileau, un esprit qui aspire à « autre chose » encore et toujours, un esprit optimiste qui ne renonce pas à aller de l’avant et pour lequel la Mort elle-même n’est qu’une nouvelle porte ouverte sur de passionnantes merveilles.

Pièce en un acte, légère et bien enlevée, "Cyrano & Juliette" permet donc à Cyrano, dont Edmond Rostand s’inspira pour sa pièce éponyme, de croiser le chemin de la Juliette Capulet de Shakespeare, laquelle lui demande de l’aider à retrouver Roméo, perdu dans les limbes. Cyrano mènera à bien sa mission avant de repartir … vers la Lune, peut-être ? … ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

mercredi, décembre 19 2007

Quelques Mots d'Amour - Yves-René Bonjour (Poésie)

Le Thème :

"Quelques mots d'Amour" est le recit d'une passion, avec un soupçon de cynisme, entre le rêve et la folie, la chute des hommes vers l'alcool, la drogue et puis l'asile. L'auteur a écrit ces poêmes, suite à une cure de désintoxication alcoolique, après de multiples ruptures avec Sandrine. La folie est sous jacente en chacun de nous, mais l'amour est plus fort que tout !

Poésie en prose - avec quelques vers çà et là - s’ordonnant sur l’histoire d’une liaison : début, plénitude, dénouement. C’est sympathique, sans prétention et ça se lit facilement. Le thème est évidemment vu et revu. Quant au style, à mon avis, Yves-René Bonjour en possède un plus propice à la prose (et au roman) qu’aux vers. J’attends donc de lire de lui quelques autres œuvres. ;o)

A télécharger sur Alexandrie.

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