En forme de triptyque, ce recueil vint refermer quelques saisons poétiques. Y règnent l’éclatement, l’émiettement, la dislocation, dans un souci d’urgence irrépressible. La muse prit ensuite la fuite, pour longtemps, et n’osa qu’à peine revenir… (Sélection du Prix Alexandrie 2008)

"Il pleut, il pleut, il pleut ..." Pour moi, qui ne suis pas née pour rien en Bretagne, c'est toujours un plaisir que de lire cela car j'y associe sans problème brumes, mélancolie et douceur. ;o)

Mais trêve de plaisanteries. Il ne suffit pas qu'ils me parlent de pluie pour que des vers me plaisent. J'ajouterai qu'on pourrait ici se livrer à un jeu de mots (au demeurant stupide) sur le sens du vers poétique et du ver qui ronge dans la tombe. Cette "Eclipse, etc ..." a en effet des parfums qui évoquent les décadences des charniers.

Il y a de très belles images comme ces "aiguilles osseuses de l'Horloge" par exemple, tout un fourmillement qui rappelle pêle-mêle Poe, les romantiques allemands et - pour moi, en tous cas - les délires poétiques d'un Jim Morrison. Le tout avec des éclairages, des indications parfois coupées qui sentent par contre le cinéma. Et puis, bien sûr, nombreux sont les passages marqués par une écriture qui paraît semi-automatique.

Personnellement, j'ai aimé d'autant que, sous tout cela, gît le problème que peut poser l'homosexualité - à soi et aux autres. Mais mon avis demeurera, totalement subjectif, celui d'une profane car - la Honte soit sur moi ! - je ne m'y connais absolument pas en matière de technique poétique.

N'empêche que j'ai aimé l'ensemble. ;o)

A lire sur Alexandrie.