Les Manuscrits Ne Brûlent Pas.

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Tag - anniversaire

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samedi, août 28 2010

30 Avril 65 : Lucain

30 avril 65, Rome (Empire romain - Actuelle Italie) : suicide de Marcus Annaeus Lucanus, dit Lucain, poète.

Il naquit le 3 novembre 39, à Cordoue, qui faisait alors partie de l'Empire romain, dans une famille d'aristocrates (= equites) qui cultivaient l'art de la guerre mais aussi celui de la politique et des belles-lettres puisque le grand-père de l'enfant n'était autre que Sénèque l'Ancien (dit aussi "le Rhéteur"), le célèbre orateur et son oncle, Sénègue le Jeune, philosophe de l'école stoïcienne, dramaturge, écrivain, homme d'Etat, qui fut aussi le précepteur de Néron.

Rapatrié très jeune dans la Ville éternelle, Lucain y reçut une excellente éducation. Il fut entre autres l'élève du rhéteur Lucius Annaeus Cornutus et put poursuivre et compléter ses études en se rendant à Athènes.

Revenu à Rome et soutenu par son oncle, il devint très vite l'un des favoris de Néron. En 59, il obtient la questure et l'augura et, l'année suivante, reçoit, des mains mêmes de l'Auguste, la palme des Jeux néroniens.

En 62, il s'illustre dans l'épopée en publiant une partie du célèbre "De Bellum Civile / La Guerre Civile", que nous connaissons mieux sous le titre de "Pharsale."

Extrêmement populaire et célébré dans les milieux littéraires, Lucain finit par s'attirer la jalousie de l'Empereur qui lui fait interdire de lire ses oeuvres en public. En 65, le jeune homme se révolte et s'implique dans la conjuration initiée par Pison (selon certains historiens, son intervention dans l'histoire demeure incertaine). Toujours est-il que le complot, qui vise à faire abattre l'Empereur par sa garde prétorienne, échoue et que Néron donne l'ordre à Pison mais aussi à Sénèque, à Lucain et à quelques autres - dont Pétrone - de se donner la mort.

On dit que, en un premier temps, pour échapper à son destin, Lucain s'abaissa jusqu'à dénoncer des complices réels ou supposés et, parmi eux, sa propre mère. Mais rien n'a été prouvé.

Et, le 30 avril 65, c'est avec courage qu'il se fit apprêter un bain et, selon l'antique tradition, s'y fit ouvrir les veines par son propre médecin, à la fois pour complaire à l'Empereur autant que pour échapper à sa cruauté. Il n'avait pas eu le temps de compléter son "De Bellum Civile." Il n'avait pas encore vingt-six ans.

La critique moderne l'a gratifié du surnom d'"André Chénier de la langue latine", tant sont variés les genres littéraires dans lesquels il s'illustra. Hélas ! la majorité de ses textes est perdue - notamment ses lettres et ses discours. Ne subsistent que quelques titres ou bribes de son "Eloge de Néron", de ses improvisations mêlées ("Silves"), de ses "Saturnales", de sa tragédie "Médée", de son poème sur la ville d'Ilion (Troie) et sur celui qu'il consacra à Orphée et enfin de sa descente aux enfers rédigée en grec : "Καταχθώνιον."

Son "De Bellum Civile", lui, a survécu, bien qu'inachevé. On ne possède que les dix premiers chants. Il en manque deux qui devaient conter soit le suicide de Caton d'Utique après la défaite de Metellus Scipio à Thapsus devant les armées de César, soit l'assassinat de ce dernier en mars 44 avant J.C. ;o)

dimanche, août 22 2010

29 Avril 1780 : Charles Nodier

29 avril 1780, Besançon : naissance de Charles Nodier, nouvelliste, dramaturge et romancier.

C'est en 1791 que le jeune Charles prononça son premier discours, un discours patriotique, bien dans le goût de l'époque.

Plus tard, lorsque Nodier aura constitué son célèbre cercle littéraire du Cénacle, Alexandre Dumas évoquera la facilité et le talent avec lesquels son ami lisait des extraits de ses textes.

Dès son enfance, Nodier marque son indifférence pour les sciences ainsi que la véritable passion qu'il voue aux mots et à la littérature.

Son premier roman, "Stella", paraît sous l'Empire mais pour Napoléon, Nodier est et restera l'auteur de "La Napoléone", pamphlet anti-bonapartiste qui fut évidemment interdit et valut des ennuis à son auteur.

L'oeuvre de Nodier est très éclectique. Elle va du roman classique à la nouvelle fantastique - donnant surtout sur le merveilleux et non sur l'épouvante - en passant par la biographie ou l'essai.

Son style mêle une simplicité qui, selon Dumas encore, fait penser à l'eau pure d'un ruisseau aux panaches du Romantisme, école littéraire que Nodier contribua grandement à populariser, accueillant au Cénacle tous les grands du temps.

De nos jours, c'est surtout dans les anthologies fantastiques qu'on rencontre son oeuvre et, toutes proportions gardées, on peut le comparer en cette matière à l'Allemand Hoffmann.

Charles Nodier est mort le 27 janvier 1844 et repose au Père-Lachaise. ;o)

samedi, août 21 2010

28 Avril 1926 : Harper Lee

28 avril 1926, Monroeville - Alabama (USA) : naissance de Nelle Harper Lee, dite Harper Lee, romancière.

La petite Nelle se révèle un vrai garçon manqué. Mais c'est aussi une lectrice précoce qui a la chance de compter parmis ses camarades de classe et voisins le jeune Truman Capote, avec lequel elle se lie d'amitié.

En 1944, la Monroe County High School décerne à la jeune fille son diplôme de fin d'études. Forte de ce succès, elle s'inscrit pour un an au Hutingdon College de Montgomery avant de faire son Droit à l'Université de Montgomery. Elle écrit pour plusieurs publications estudiantines et occupe pendant un an le poste de rédactrice en chef du magazine humoristique de son campus, "Rammer Jammer."

Bien qu'elle n'aît pas obtenu sa licence, elle passe un été à Oxford, en Grande-Bretagne, puis s'installe à New-York en 1950. Elle y déniche un emploi de bureau à la Eastern Air Lines, emploi qu'elle abandonne au bout de huit ans pour se consacrer à l'écriture. Elle mène une vie très simple, voire austère, oscillant entre son petit appartement dépourvu d'eau chaude et la résidence familiale de l'Alabama où réside toujours son père.

C'est en 1959 qu'elle apporte à son agent le manuscrit qu'il lui avait demandé de retravailler, une petite nouvelle qui a désormais la taille d'un roman. Il s'agit de "To kill the mockingbird / Ne tirez pas sur l'oiseau-moqueur" qui sort l'année suivante et remporte le Prix Pulitzer.

Apparemment, beaucoup de détails de ce best-seller sont autobiographiques. Comme l'auteur, l'héroïne (surnommée Scout) est la fille de l'attorney d'une respectable petite ville de l'Alabama. Dill, l'ami de Scout, est un double de Truman Capote - et inversement, Harper Lee est le modèle d'un personnage qui apparaît dans le roman de Capote, "Other Voices, Other Rooms."

Après avoir achevé la rédaction de "Ne tirez pas ...", Lee avait accompagné Capote à Holcomb, au Kansas, pour l'aider dans ses recherches sur ce qu'il estimait à l'époque ne devoir lui fournir qu'un article consacré au massacre complètement gratuit d'une famille de fermiers par deux jeunes marginaux. Mais au final, cela donnera "In Cold Blood / De Sang Froid", le meilleur opus de son auteur - et aussi son chant du cygne.

Depuis le succès de "Ne tirez pas ...", Harper Lee n'a accordé que très, très peu d'interviews. Ses apparitions publiques ont toujours été très rares et, à l'exception de quelques essais assez courts, elle n'a plus rien publié. Elle a pourtant travaillé à un second roman, "The Long Goodbye", qu'elle a laissé inachevé. Au milieu des années quatre-vingt, elle a entamé un ouvrage sur un serial killer de l'Alabama mais, là aussi, elle a abandonné son manuscrit sans le terminer.

Désormais âgée de quatre-vingt-quatre ans, Harper Lee partage son temps entre son éternel appartement à New-York et la maison de sa soeur, en Alabama.

Son unique roman publié, qui évoque le cas d'un Noir faussement accusé du viol d'une Blanche dans le Sud des Etats-Unis, et que défend jusqu'au bout le père de l'héroïne, est couramment étudié dans les collèges et les lycées des Etats-Unis. On notera que, dans notre langue, il présente la particularité d'avoir été édité sous trois titres différents : "Quand meurt le rossignol", en 1961, "Alouette je te plumerai" en 1989 et enfin "Ne tirez pas sur l'oiseau-moqueur" en 2005.

Harper Lee sur Nota Bene. ;o)

mercredi, août 11 2010

27 Avril 1929 : Gilbert Sorrentino

27 avril 1929, Brooklyn - New-York (USA) : naissance de Gilbert Sorrentino, poète, nouvelliste & essayiste.

Né d'un père sicilien et d'une mère irlandaise, cet ami d'enfance de Hubert Selby Jr fonde, en 1956, avec Selby et d'autres condisciples du Brooklyn College, la revue littéraire "Neon" qu'il dirige pendant quatre ans avant de passer à la tête de "Kulchur" en 1961.

En 1963, il conseille Selby pour la rédaction finale du manuscrit de "Last Exit to Brooklyn". De 1965 à 1970, il travaille à Grove Press, notamment sur l'autobiographie de Malcolm X. Dans les années 80, il enseigne l'anglais à la Stanford University où il a pour élèves Jeffrey Eugenides et Nicole Krauss.__

Il meurt à New-York, le 18 mai 2006.

Peu connu en France, Gilbert Sorrentino est l'auteur d'une trentaine d'oeuvres de fiction et de poésie et, dans son pays natal, constitue l'une des grosses pointures du post-modernisme même si, ainsi qu'il le faisait remarquer avec malice, le terme ne veut pas dire grand chose. Sa recherche stylistique se rapproche beaucoup de celles de l'Oulipo : lui-même se réclamait volontiers d'Italo Calvino] et de Laurence Sterne. De même, on retrouve chez lui l'influence de deux Irlandais majeurs : James Joyce et Flann O'Brien__.

Son premier roman, "The Sky Changes", sortit en 1966. Mais son chef-d'oeuvre, c'est "Salmigondis" ("Mulligan Stew"), où un romancier d'avant-garde, Anthony Lamont, entreprend l'écriture d'un roman dont, peu à peu, certains personnages vont acquérir une autonomie qui, au bout du compte, mettra en péril l'équilibre mental de leur créateur.

Sorrentino a été peu traduit - et c'est dommage. On trouvera cependant, outre la traduction de "Mulligan Stew", celle de quelques recueils de nouvelles comme "La Lune dans son Envol" par exemple.

A découvrir, sans aucun doute. Un homme qui appréciait Flann O'Brien a forcément un bon fond. ;o)

vendredi, juillet 23 2010

20 Avril 1942 : Arto Paasilinna

20 avril 1942, Kittilä - Laponie (Finlande) : naissance d'Arto Paasilinna, romancier.

Né en plein exode de la population finlandaise fuyant les armées nazies, le petit Arto naquit dans un camion et aurait pu porter un tout autre patronyme que Paasilinna si son père ne s'était fâché avec ses propres parents au point de vouloir changer de nom. Il se forgea donc celui de "Paasilinna" qui signifierait en finnois "Forteresse de Pierre" et le transmit à ses rejetons.

A treize ans, le jeune Arto entra dans la vie active en exerçant, entre autres, les durs métiers d'ouvrier agricole et de bûcheron. Mais à sa majorité, il décida de reprendre ses études afin de devenir journaliste. Après un an de formation à l'Ecole Supérieure d'Education populaire de Laponie, il devient journaliste-stagiaire au quotidien régional "Lapin Kansa" (= "Le Peuple Lapon.")

De 1963 à 1988, il collaborera à toutes sortes de journaux et revues littéraires. Mais en parallèle, il écrit. En tout et à ce jour, trente-quatre romans et quelques récits non fictionnels. Certains d'entre eux ont été traduits en plus de vingt langues.

Que ce soit dans "Le Lièvre de Vatanen" - peut-être son livre le plus connu, qui fut d'ailleurs porté à l'écran en 1977 - où un journaliste quitte tout pour remonter vers le Pôle en compagnie d'un lièvre blessé qu'il a soigné, ou encore dans "Petits Suicides entre Amis" où le romancier imagine une sorte d'Amicale du Suicide, en passant par le naufrage des héros de "Prisonniers du Paradis" et le road-movie à travers la Finlande d'un géomètre amnésique embarqué par un chauffeur de taxi n'ayant pas grand chose à faire ("La Cavale du Géomètre"), Arto Paasilinna déploie avec un grand talent un sens de l'humour tour à tour discret, grinçant, loufoque, absolument unique en son genre.

Personnages atypiques, intrigues où l'insolite s'infiltre subtilement, amour profond de la Nature, ton alerte et pince sans rire, telles sont les constantes de l'oeuvre d'Arto Paasilinna, assurément l'un des plus grands écrivains finlandais actuels, que nous vous invitons à découvrir ici, sur Nota Bene