Le Thème :

Paris, 1794, Alexandre, jeune écrivain idéaliste, a créé « Madame Guillotine », journal sur ses propres prédictions concernant la mort de certains dirigeants du gouvernement et faits importants de la Révolution. Il souhaite diffuser ce journal en quantité importante mais va devoir faire face à un membre important du Comité de Salut Public.

Ce qui m'a tout d'abord frappée, c'est le soin apporté à reconstituer le climat de l'époque. Les scènes à la Convention sont pourtant rares mais pour quiconque s'intéresse un tant soit peu à l'Histoire, tout est là, à travers notamment l'affrontement entre Jean-Baptiste Guillot et son fils.

On a trop souvent tendance à représenter l'époque révolutionnaire, spécialement celle de l'ascension de Robespierre, comme une époque manichéenne, avec les Bons d'une part et les Méchants de l'autre. On oublie - sans doute volontairement parce que ce n'est jamais à la gloire de ceux qui y sacrifièrent - la lâcheté et l'opportunisme avec lesquels se comportèrent certains "républicains" que, plus tard, on retrouvera solidement installés sous l'Empire et qui, même, trouveront le moyen de se refaire une virginité sous les deux Restaurations.

Bien qu'elle emploie des personnages-types, "Madame Guillotine" tient un discours plein de gravité sur cet instinct de conservation qui, dans des situations aussi tragiques et déstabilisantes que le fut la tempête révolutionnaire, inspire aux uns courage et grandeur, aux autres hypocrisie et bassesse.

Autre très bon point à mes yeux : la pièce cerne la spécificité de la Révolution française, qu'on ne peut comparer ni à la Révolution anglaise, ni à la Révolution d'Octobre : si elle fit elle aussi son plein de sang et d'horreur, elle parvint très vite à "redresser le cap."

Mais un sujet aussi austère passionnera-t-il les foules à notre époque ? ... En tous cas, je le souhaite à Olivier Herbaut. ;o)

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