Les Manuscrits Ne Brûlent Pas.

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Alexandrie 2008 : Journal de Bord

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mardi, décembre 11 2007

Alexandrie 2008 : A Quatre Jours de la Clôture des Suffrages, Votez Dans La Catégorie "Nouvelles"

Chers Amis Lecteurs,

Vous avez désormais la donne en main pour accorder votre suffrage à l'un des recueils de nouvelles qui concourent jusqu'au 15 décembre pour obtenir le Prix Alexandrie 2 008.

Je vous rappelle que si, pour voter, il faut vous inscrire sur Alexandrie, vous n'êtes pas obligé d'avoir téléchargé les textes sur notre site : si vous l'avez fait sur le site personnel de l'auteur par exemple, votre vote sera également pris en compte.

Merci de ne pas l'oublier.

Pour nos auteurs, ce Prix 2 008 revêt une importance particulière : ne les oubliez pas, ils comptent sur vous - et moi aussi. ;o)

Alexandrie 2008 : A Quatre Jours de la Clôture des Suffrages, Votez Pour "Presque Rien" de Jean-Christophe Heckers

Vous ne lisez que des nouvelles ?

Vous en êtes même peut-être fanatique ?

Pour vous, la nouvelle contient tout et définit notre monde mieux que ne le fera jamais le roman ?

Plus précisément cependant, entre la nouvelle qui ne laisse que très peu de choses dans l'ombre (à la Somerset Maugham, par exemple) et celle où tout est à découvrir et où l'on sent une vie différente et complémentaire palpiter sous l'intrigue apparente (à la Katherine Mansfield ou à la Bounine), c'est à cette dernière que vont vos préférences ?

Pour atteindre à pareil résultat, vous savez que l'auteur doit avoir longtemps travaillé son style : maîtrisé, donnant suffisamment mais pas trop, sous-entendant beaucoup, se glissant doucement afin de frapper des coups discrets à la porte du coeur. N'est-ce pas ?

Enfin, les personnages qu'il met en scène doivent non s'imposer par la force mais venir vers vous, lentement, avec pudeur, et s'installer à votre table avec ce naturel qui n'existe qu'entre vieilles connaissances ?

Alors, sans contestation possible, votez pour "Presque Rien" de Jean-Christophe Heckers. ;o)

Alexandrie 2008 : A Quatre Jours de la Clôture des Suffrages, Votez Pour "Haru Asakaïdo" de Jean-Luc Flines

Vous vous intéressez à l'Ancien Japon ?

Ainsi qu'à l'art de l'estampe japonaise et à ses procédés les plus secrets ?

La culture asiatique vous attire ?

Spécialement la culture nippone, curieux mélange de raffinement inouï, de courage chevaleresque et de cruauté tout aussi extraordinaire ?

La mise en valeur du suicide, qui est un peu le propre de cette civilisation, vous a toujours intriguée ?

Côté style, vous êtes indifférent pourvu que l'ensemble soit correct ?

L'intrigue peut même parfois vous paraître un tant soit peu alambiquée ou déséquilibrée dans sa progression, peut vous chaut ? Vous pensez en effet - et vous n'avez pas tort - qu'un texte vaut aussi en fonction de ses défauts ?

Alors, sans contestation possible, votez pour "Haru Asakaïdo" de Jean-Luc Flines. ;o)

Alexandrie 2008 : A Quatre Jours de la Clôture des Suffrages, Votez Pour "Gnomons" de Philippe Mermod

L'univers et l'évolution de l'espèce humaine en son sein, ça vous titille depuis des lustres ?

Vous achetez tous les livres que vous pouvez trouver - et comprendre ;o) - sur la question ?

Mais parfois, vous aimeriez bien approcher le problème sous un angle humoristique qui préserverait en parallèle votre goût du sérieux ?

En somme, vous recherchez un auteur qui connaisse son sujet mais n'en fasse pas tout un fromage trop semblable à ceux que vous avez dû consommer, ici ou là, dans des ouvrages très dignes mais un tantinet soporifiques ou ardus ?

Pas un long, long volume peut-être mais une série de textes, style nouvelles ?

En matière d'écriture, vos préférences vont vers la simplicité et l'efficacité qui n'a pas la grosse tête ?

Vous recherchez l'humour qui allège et fait sourire, la grâce qui enseigne sans rebuter et la malice allègre d'une intelligence qui "ne se la joue pas" ?

Alors, sans contestation possible, votez pour "Gnomons" de Philippe Mermod. ;o)

Alexandrie 2008 : A Quatre Jours de la Clôture des Suffrages, Votez Pour "Des hauts & Des Bas" de Christine Motti

Vous n'avez pas beaucoup de temps à consacrer à la lecture et, d'ailleurs, vous aimez les histoires courtes ?

Parfois, il vous vient des envies d'histoires qui se termineraient vraiment bien ?

Un joli conte, soit mais, quoi qu'en disent certains faux blasés, ça fait tout de même du bien, de temps en temps, non ?

Et puis, d'un autre côté, vous ne détestez pas les contes glauques ou, à tout le moins, ambigus, qui rendent le lecteur délicieusement perplexe ?

Avouez-le franchement : les fins qui laissent dubitatifs, hésitants, rêveurs, vous aimez vraiment beaucoup, beaucoup ?

Comme vous aimez les textes qu'il faut relire pour se dire : "Mais oui ! J'avais raison ! C'était bien ça !" - à condition toutefois que ces texes, nous en avons déjà parlé, soient brefs ?

Enfin, vos goûts sont simples : ils vont à un style en conséquence, vif, nerveux mais bien enlevé, qui expose le nécessaire sans s'appesantir sur le superflu ?

Alors, sans contestation possible, votez pour "Des Hauts & Des Bas" de Christine Motti. ;o)

Alexandrie 2008 : A Quatre Jours de la Clôture des Suffrages, Votez Pour "Amours de Papier" ou "Soliloques" de Pierre-Alain Gasse

Au roman, vous préférez la nouvelle ?

Vous considérez d'ailleurs que celle-ci est un art, au même titre que le roman ?

Voire supérieur ? ...

Vous avez un faible pour les écrivains d'"atmosphères" qui ressuscitent les étouffements secrets de la vie provinciale ?

Vous aimez les personnages qui ressemblent à tout le monde et qui, comme tout le monde, abritent en eux tout un flot d'émotions qu'ils ne tiennent pas - ou qu'ils ne peuvent pas - exprimer ?

En outre, les paysages celtiques et la mélancolie douce-amère qui les nimbe vous vont droit au coeur ?

Un style net, finement travaillé mais sans avoir l'air d'y toucher, a vos préférences ?

Et, sur les étagères de votre bibliothèque, il y a toujours une place pour la tendresse et la chaleur humaine que distillent certains auteurs plus que d'autres ?

Alors, sans contestation possible, votez soit pour "Amours de Papier", soit pour "Soliloques", de Pierre-Alain Gasse. ;o)

dimanche, décembre 9 2007

Alexandrie 2008 : A Sept Jours de la Clôture des Suffrages, Votez Dans La Catégorie "Romans"

Voilà, ma promotion de la journée est faite. ;o)

Si vous voulez voter pour l'un des romans en lice, j'espère que les petites "Incitations au Vote" que je viens de mettre en ligne éclaireront votre choix.

Demain, nous aborderons la Catégorie Nouvelles.

Je compte sur vous : les Auteurs d'Alexandrie aussi ! ;o)

Alexandrie 2008 : A Sept Jours de la Clôture des Suffrages, Votez Pour "Rosa Rosarum" de Mathieu Goux

Vous êtes un disciple du Grand Dieu Thot, qui nous donna l'Ecriture ?

Pour vous, tout passe par les mots, surtout quand ils sont lus ou écrits ?

Votre bibliothèque personnelle déborde et vous avez une carte d'abonnement dans toutes celles de votre ville ?

Chez vous, il y a un recoin secret où, chaque jour, vous venez vous incliner devant le Grand Dieu et lui offrir le meilleur de vous-même : ce que vous écrivez ?

Vous aimez les univers étranges et décalés ?

Les promenades dans les labyrinthes de l'esprit humain, jusque dans leurs recoins les plus biscornus vous captivent ?

Vous avez un faible pour les écrivains atypiques ?

Un style touffu, extrêmement littéraire, ne vous fait pas peur ?

A l'action et aux péripéties des romans d'aventures, vous préférez les longues analyses littéraires et philosophiques ?

Alors, sans contestation possible, votez pour "Rosa Rosarum" de Mathieu Goux. ;o)

Alexandrie 2008 : A Sept Jours de la Clôture des Suffrages, Votez Pour "Les Voleurs d'Anges" de Mary J'Dan

Votre conception de l'Au-delà est foncièrement atypique ?

Aux ors et aux ténèbres manichéens des grandes religions monothéistes, vous préférez le discours infiniment plus subtil des philosophies asiatiques ?

Pour vous, la Mort n'est pas une fin, mais une étape qui permet à l'esprit soit d'accéder à un degré supérieur de son évolution pourvu qu'il ait oeuvré en ce sens pendant son incarnation terrestre ?

Inversement, vous pensez que l'esprit qui a trop sacrifié à la matière de son incarnation risque, en recouvrant sa liberté originelle, de régresser vers un stade inférieur ?

Avec ça, chez un auteur, vous recherchez celui qui, loin de mépriser les bonnes vieilles recettes du roman populaire, sait les reprendre à son compte tout en modernisant ce qui, en elles, pourraient sembler trop daté à un lecteur du XXIème siècle ?

Vous aimez un style simple, naturel, des événements qui s'enchaînent sans coupures ni longueurs mais qui ne se précipitent pas tête baissée au risque de léser le lecteur ?

Vous aimez le rêve, la générosité et une pointe de mystère ésotérique ?

Alors, sans contestation aucune, votez pour "Les Voleurs d'Anges" de Mary J'Dan. ;o)

Alexandrie 2008 : A Sept Jours de la Clôture des Suffrages, Votez Pour "Les Enfants de l'Ô" de Vanessa du Frat

Vous révérez la SF, pire (ou mieux, ça dépend), vous en êtes dingue ?

Vous avez dévoré et redévoré en cette matière, de Wells à Dick, tout ce qui concerne les boucles du Temps et le phénomène de l'uchronie, dans toutes ses acceptions ?

Vous vous dites aussi que la SF est un genre littéraire dont la noblesse dépasse les éternels combats de super-héros made in USA ou encore les voyages interstellaires ?

Un genre qui pourrait aborder, sous le masque de la folie d'un scientifique, des questions aussi complexes que les relations Père-Enfants par exemple ?

En fait, vous croyez à l'universalité de la SF, n'est-ce pas ? (Et vous avez bien raison. ;o)

Chez un auteur, vous admirez la rigueur de la construction, la maîtrise des intrigues, le naturel jamais forcé des dialogues ?

Et bien sûr, vous aimez, non, vous adorez les personnages de méchants bien ambigus, dont le sadisme attire et révulse tout à la fois ?

Alors, sans contestation possible, votez pour "Les Enfants de l'Ô" de Vanessa du Frat. ;o)

Alexandrie 2008 : A Sept Jours de la Clôture des Suffrages, Votez Pour "La Sagesse des Fouch"

Notre société consumériste ressemble pour vous à une fourmilière apocalyptique ou à une cocotte-minute post-atomique ?

Vous aimeriez donner un bon coup de pied vengeur dans tout ça ?

Mais vous savez bien que, pour le faire, il vous faudrait renoncer à trop de choses, n'est-ce pas ?

Du coup, vous aimez bien les histoires où un ou plusieurs héros se chargent d'accomplir votre désir le plus secret ?

Si, en plus, l'histoire en question est solidement construite et argumentée et fleure bon un humour quasi voltairien - vous savez, bien, voyons : à la fois jouissif et acéré ... - vous ne refusez pas d'y jeter un coup d'oeil ?

D'autant que vous y découvrez des personnages qui parlent droit à vos révoltes et qui, avec un peu d'imagination, pourraient bien correspondre à votre double rebelle ...

Alors, sans contestation possible, votez come je l'ai fait pour "'La Sagesse des Fouch" de Jérôme Nodenot. ;o)

Alexandrie 2008 : A Sept Jours de la Clôture des Suffrages, Votez Pour "L'Etoile des Chiens"

La Science-Fiction vous "branche" et vous a toujours "branché" ?

Vous aimez les histoires de disparitions mystérieuses éclatant, tels des météores qui se fracassent, dans un climat lourd, ambigu et pourri de soupçons ?

Vous aimez quand les personnages d'un auteur ne savent plus très bien non seulement où ils en sont mais aussi qui ils sont et pourquoi les silhouettes dans l'ombre s'intéressent tant à eux ?

Vous aimez les miroirs déformants à multiples facettes ?

Enfin, vous aimez les retournements de situation tout au fond de ces miroirs et les chutes inattendues mais espérées qui fracassent le bel ensemble de verre, si poli, si rassurant ?

Alors, sans contestation possible, votez pour "L'Etoile des Chiens" de Jean-Christophe Heckers.

Alexandrie 2008 : A Sept Jours de la Clôture des Suffrages, Votez Pour "Hamanotha"

Les mots "prophétie" et "écrits perdus" éveillent en vous le grand frisson ?

Vous vous rappelez des ombres depuis longtemps envolées mais qui vous sont restées très chères et que vous souhaitez plus que tout retrouver en une autre dimension ?

Chez un auteur, vous ne recherchez pas spécialement le style mais plutôt le coeur et l'enthousiasme ?

Plus prosaïquement, vous appréciez les histoires à la Dan Brown, où se mêlent émotion et quête ésotérique ?

Et vous pensez en vous-même qu'il est bien dommage que, en France, on ne sache pas en faire autant ?

Alors, sans contestation possible, votez pour "Hamanotha" de Patrick Bouchet. ;o)

vendredi, décembre 7 2007

Alexandrie 2008 : Les Plaidoyers d'Heurtebise : Pour "Dieu ou la Pierre Philosophale du Physicien" de Janik Pilet

Second billet d'Heurtebise, que je reproduis ''in texto'' :

"Voilà un livre comme il est rare d'en trouver. D'abord, il fait preuve de lucidité et vous auriez tort de croire que le scientifique est obligatoirement lucide. L'ego de certains d'entre eux et leur foi (comment appeler ce qui les anime, sinon "foi" ?) en la science peuvent faire d'eux des hommes de parti pris. Ces scientifiques-là croient comme certains croient en une idéologie totalitaire ou en une religion. A ce niveau-là, bien que les scientifiques soient très fiers de la soi-disant suprématie de leur raison, ils ne valent pas mieux que le plus obtus des militants de base ou le plus fanatique des religieux.

Dès les premièrs pages, on comprend que Janik Pilet n'est pas de ces hommes-là. Dès le départ, il ose placer en exergue de son livre les paroles d'Henri Poincaré : "Le cerveau du savant, qui n'est qu'un coin de l'univers, ne pourra jamais contenir l'univers tout entier."

Non seulement il y a ici beaucoup de lucidité mais en plus, vient s'y ajouter une humilité naturelle, la meilleure garante de l'ouverture de l'esprit.

Dans "Dieu ou la Pierre philosophale du physicien", du début jusqu'à la fin, c'est le règne de l'ouverture d'esprit et de la tolérance. J'ai craint un instant que cela ne s'accompagne de mollesse ou de fantaisie dans l'argumentation mais c'est loin d'être le cas.

Cette tolérance exceptionnelle, je me demande bien si elle plaira aux croyants moyens, c'est-à-dire à ceux qui prient dans toutes les religions sans seulement réfléchir à ce qu'ils psalmodient. A dire vrai, j'en doute.

Mais justement, aujourd'hui plus que jamais, il est bon que des ouvrages comme celui de Janik Pilet, étayé par la science mais qui ne méprise pas un mysticisme absolument dépourvu d'hystérie, voient le jour.

En guise de fin à ce billet plus long que prévu, je vous citerai la fin du livre (je ne compte pas les annexes sur l'astrologie, l'ère du Verseau, etc ...) :

"Que Dieu nous préserve de la Foi, de cette foi qui soulève les montagnes afin qu'elles se battent entre elles et écrasent les croyants.

Quelle dictature plus odieuse peut-on imaginer que celle qui prétend régner sur les pensées des hommes afin de les empêcher de réfléchir par eux mêmes, qui prétende leur imposer la contrainte morale de croire sincèrement en des fables grossières sous peine d'invraisemblables punitions, en exploitant leur naïve crainte de la mort et de la souffrance, comme en invoquant de tout aussi fabuleuses récompenses, d'autant plus faciles à promettre qu'elles sont gratuites à attribuer.

Certains athées, ou se présentant comme tels, iront bien plus sûrement au paradis, s'il existe, que bien des prétendus croyants que je connais. Un Hubert Reeves, par exemple, fait preuve d’un émerveillement communicatif et d’un tel amour de l’univers qu’il n’a guère besoin de se référer à Dieu pour se trouver confronté à cet état de l’Etre que d’autres nomment ainsi.

La foi, comme la confiance, n'est jamais un dû. Elle doit être raisonnée et toujours prête à se remettre en question. Les idées ne peuvent rester figées. Elles doivent sans cesse évoluer pour survivre. Les idées définitivement fixées sont des idées mortes, malheureusement capables de semer la mort autour d'elles.

Si Dieu est capable de parler directement à chacun de tous ces soi-disant prophètes, il est certainement aussi à même de s'adresser directement à chacun d'entre vous qui voudrait bien l'entendre. Il est bien préférable d'avoir des informations de première main plutôt que faire confiance à quelque douteux intermédiaire illuminé !

Ne vous laissez donc jamais abreuver de certitudes, soyez toujours à l'écoute des idées des autres, sans vouloir à tout propos leur imposer les vôtres, mais aussi sans jamais abandonner votre esprit critique ou vous départir du doute constructif qui doit sans cesse vous habiter, même par rapport à vos propres convictions. C'est ainsi que je désapprouve la "foi du charbonnier".

Que pourrais-je bien ajouter de plus ? Ce passage ne marque-t-il pas l'incontestable valeur humaniste pour laquelle "Dieu ou la Pierre philosophale du physicien" mérite sans conteste d'obtenir dans sa catégorie le Prix Alexandrie 2008 ?"

Alexandrie 2008 : Les Plaidoyers d'Heurtebise : Généralités

Premier billet d'Heurtebise que je reproduis ''in texto'' :

"Bonjour.

Mes articles (j'en ai commis quatre en tout) seront brefs car, n'ayant pas une formation de littéraire, j'aurais peur de lasser trop vite mon lecteur.

Connaissant mes goûts de "matheux", Woland m'avait orienté, pour cette lecture, vers la catégorie Mixte du Prix Alexandrie 2008. Parmi les livres que j'ai téléchargés, ont retenu mon attention :

- "Dieu ou la Pierre philosophale du physicien" de Janik Pilet - - "Cogito les pieds dans l'eau" de Georges Rieker - - "Fandom" d'Alain Pelosato

Les autres ouvrages en présence :

- "Au microscope" de Philippe Mermod - - "Carcasses" de Bruno Leclerc - - "Eclipse etc" de Jean-Christophe Heckers - - "Soleil noir" de François Dubos

m'ont paru ou trop léger pour l'un, ou trop hermétique pour les autres. L'un de ces ouvrages (qui n'est ni léger, ni hermétique et tient surtout d'une espèce de fatras pathologique) m'est même tombé très vite des mains. Une précision encore : j'ai tout de même trouvé des qualités à trois des bouquins recalés. Mais le quatrième était vraiment trop indigeste. Navré.

A vous de deviner de quels livres je parle, si cela vous tente. Woland me dit que les visiteurs de son blog semblent très motivés par tout ce qui touche au Prix Alexandrie : alors, ce genre de devinettes ne pourra qu'être appréciée."

Alexandrie 2008 : "Les Manuscrits Ne Brûlent Pas" inaugure les "Plaidoyers Pour ..."

Alors que je cherchais des idées pour améliorer la promotion de nos auteurs en lice, une illumination wolandienne - et malicieuse - m'a frappée. (Je n'ai pas choisi mon pseudo pour rien : j'ai un petit côté satanique quand je m'y mets. Quand je croise la sottise, l'hypocrisie ou la suffisance sur ma route, aussi, je l'admets. C'est plus fort que moi : je suis un bon diable. ;o))

Il n'y avait pas de pilier, encore moins de cathédrale et je n'ai pas - Dieu en soit remercié - le style pesant d'un certain ambassadeur dramaturge mais cette illumination fut puissante. Elle ne me demandait pas de me convertir à une idole, elle me suggérait simplement :

1) d'obtenir de quelques amis soigneusement triés sur le volet - et grands lecteurs, comme votre servante ;o) - qu'ils lussent les ouvrages sélectionnés pour le Prix Alexandrie 2008 ;

2) de faire en sorte qu'ils choisissent leur ouvrage préféré et en fissent un billet laudateur ;

3) et d'éviter bien entendu les billets exclusivement vengeurs qui descenderaient en flammes tel ou tel livre peu apprécié. (Dans l'univers wolandien, certains ont la plume acérée ... ;o) )

Donc, amis Lecteurs, à partir d'aujourd'hui - à huit jours de la clôture des votes - je vous soumettrai chaque jour, en sus des billets habituels consacrés aux ouvrages en lice, un "Plaidoyer pour ..." soigneusement sélectionné dans ma petite réserve (eh ! oui, je mijotais tout de même mon coup depuis novembre ;o))

L'ordre observé ne sera pas, cette fois, l'ordre alphabétique mais l'ordre de préférence.

Je préfère signaler d'ores et déjà que certains ouvrages n'ont pas suscité de "Plaidoyer pour ..." J'en suis désolée pour eux mais ce sont les aléas de la vie et je ne doute pas que les auteurs non retenus par mes amis "grands lecteurs" ne possèdent suffisamment de fair-play pour ne pas s'offusquer des préférences manifestées.

Au reste, un véritable artiste ne manque JAMAIS de fair-play.

Si l'expérience se révèle fructueuse, je l'étendrai sur une quinzaine de jours pour l'Alexandrie 2009.

Qu'on se le dise ! ;o)

jeudi, décembre 6 2007

"Les Voleurs d'Anges" : Interrogations sur l'Au-delà ( I )

J'ai dit que "Les Voleurs d'Anges" - et les deux volumes qui l'encadrent - appartenaient au genre du "roman populaire" et je n'y reviendrai pas. Mais par son thème, il se rattache à l'interrogation spirituelle, à cet océan de questions que nous nous sommes tous posé - ou que nous nous poserons - un jour.

J'irai même plus loin en osant affirmer que "Les Voleurs d'Anges" aborde une question à laquelle nul n'a apporté de réponse jusqu'ici (pas même les religions qui l'ont intégré) : le libre-arbitre.

Si l'on n'est pas adepte de cette déresponsabilisation absolue que sont les "Inch Allah" et autres "Dieu l'a voulu : c'est sa volonté" ou encore "C'est le Destin : on n'y pouvait rien", le libre-arbitre ne peut qu'intriguer.

Certes, on peut n'y voir qu'une invention du christianisme (par exemple) encore que cette notion pré-existât, cela va sans dire. Mais, même ainsi, le libre-arbitre demeure un mystère.

D'où vient que, dans une situation exactement semblable, certains choisissent le "Mal" et d'autres, le "Bien" ? Exemple pratique pour lequel les meilleurs scientifiques n'ont pas encore de réponse : d'où vient que certains enfants maltraités dans leur enfance reproduiront ces maltraitances sur leurs propres rejetons alors que d'autres, au contraire, apporteront amour et soutien absolu à leur progéniture ?

D'où vient ce "petit plus" - ou ce "petit moins" ? Est-il génétique et se cache-t-il dans la matière ? Se loge-t-il tout bêtement dans le cerveau, à la frontière du corps et de l'esprit ? Ou bien ne relève-t-il justement que de cet invisible qui, que nous soyons croyants ou pas, réside en nous : l'esprit ou l'âme ?

Pour Mary J'Dan et ses héros, la réponse est spirituelle. Ma grand-mère, bonne catholique bretonne née à la fin du XIXème, le définissait comme suit : après leur mort, les êtres qui nous ont aimés demeurent à nos côtés pour veiller sur nous et nous guider. Mary J'Dan y mêle la croyance matérialisée - si j'ose dire ;o) - sous la forme des anges, chérubins et autres esprits (et commune à toutes les civilisations sans exception). Mais comme, dans son roman, on ne rencontre pas - Dieu merci ! - de connotations religieuses empreintes de prosélytisme, il serait peut-être mieux approprié de définir cela comme une théorie des esprits jumeaux, séparés par le Temps et l'incarnation.

(A suivre ...)

"Les Enfants de l'Ô" : Le Temps, Notre Maître ( I )

Le voyage dans le temps est l'un des thèmes majeurs de la SF universelle. Et l'on pourrait définir "Les Enfants de l'Ô" comme tel en ce sens que, dès le premier tome, nous pouvons comprendre que les "Mauvais" de l'histoire, qui se déroule en 2 572 (je cite de mémoire) prennent leurs racines en 2 064 - ce qui les rapproche quand même de nous. Bien que je n'aie pas encore trouvé le temps de lire le second tome de cet excellent roman, il me semble qu'on pourrait également ajouter à cela un zeste d'uchronie (dans l'acception la plus large du terme).

"L'uchronie ... ? C'est quoi, ce truc ?" demanderont certains. Eh ! bien, Pierre Corbell décrit ainsi le phénomène (dont l'exemple le plus connu est sans doute "Le Maître du Haut-Château" de Phillip K. Dick) :

« Au début, les auteurs ont simplement imaginé la possibilité de voyager dans le temps, autant vers le futur que vers le passé. Puis, on a imaginé la possibilité de changer les événements menant au présent.

Puis, des auteurs proposèrent la coexistence, pacifique ou pas, de plusieurs univers avec des histoires différentes. Il ne restait plus qu’à couper le cordon ombilical avec « notre » univers et à élaborer dans un scénario un univers cohérent, aussi complexe que celui que nous appelons l’histoire, mais qui serait, pour ses membres, le vrai « univers ». Le scénario qui installe ses personnages dans un univers complet et cohérent, sans lien avec aucun autre univers, que ce soit le nôtre ou un autre, représente le pôle de l’uchronie pure. »

La phrase que je me suis permise de mettre en gras me paraît correspondre à merveille à ces "Enfants de l'Ô." En effet, le roman s'ouvre sur deux hommes, le père et le fils, qui discutent d'une "expérience" qu'ils viennent de programmer. Nous sommes en 2 572.

Après ce bref prologue, le lecteur voit une jeune femme, perdue dans une forêt mais en 2 064, au coeur d'une tempête. Cette jeune femme est sur le point d'accoucher. Elle donnera par la suite naissance à deux jumeaux, un garçon et une fille. La chevelure de la petite sera entièrement blanche et les deux enfants auront chacun cinq doigts à chaque main, comme nous, alors que leur mère, la jeune femme en détresse, en possède six.

A la fin de ce premier tome - un peu avant tout de même - on réalise que la jeune femme a été envoyée du futur dans le passé (par rapport au futur ;o)) afin de corriger ce qui sera, à un moment ou à un autre, le présent (attention ! si vous n'êtes pas un habitué de la SF, vous risquez d'avoir besoin d'une aspirine, non pour lire ce fantastique bouquin mais pour analyser son intrigue. ;o))

Mais une chose est claire : la jeune femme a été fécondée dans le futur et accouche dans le passé qui, pour les principaux personnages, est le présent. Il y a donc volonté, pour les diaboliques manitous de 2 572, de modifier le passé afin qu'en découle ...

... quoi exactement ... ? ;o)

(A suivre ...)

mercredi, décembre 5 2007

"La Sagesse des Fouch" : Vraies ou fausses contradictions ? ...

Comme nous l'avons déjà noté, les Fouch sont des opposants farouches à notre système sociétal moderne. Pourtant, en apparente contradiction avec le mépris qu'ils affichent envers lui, ils n'hésitent pas une seconde, pour renforcer leurs propres défenses, à utiliser la technologie qui constitue pourtant l'un des meilleurs soutiens dudit système.

Ainsi, tous deux usent des merveilles de l'informatique pour travailler en paix chez eux, loin de tous ces désagréments qu'engendre en général la vie professionnelle. Ce faisant, certes, ils s'isolent mais, en parallèle, ils n'en maintiennent pas moins un contact multiforme avec ce monde dont ils se gaussent si volontiers.

Autre point - qui a soulevé des discussions passionnées sur le fil consacré à l'ouvrage dans notre "Bibliothèque - et qui étonne assez chez des personnes qui, non sans raison, pointent d'une griffe acérée la déshumanisation de plus en plus inquiétante de notre univers : l'intérêt du couple envers le triolisme (ou échangisme.)

Sur ce plan - Jérôme Nodenot me pardonnera de le mentionner - j'ai trouvé leur attitude aussi conventionnelle que celle des noceurs de la Belle-Epoque ou des Années folles. Aussi conventionnelle, je l'avoue aussi, que les appels à "la révolte" des années soixante-dix qui allaient dans le même sens.

Bref, la concrétisation de ce fantasme est une constante de la société humaine. Elle s'affiche avec plus ou moins de discrétion selon l'hypocrisie des temps mais elle demeure. Là encore, les Fouch suivent le courant.

D'où viennent donc ces contradictions ? Et d'abord, dans l'optique de "La Sagesse ...", sont-elles réellement des contradictions ? ... ;o)

"L'Etoile des Chiens" : Ballet pour Faux-Semblants

Je relisais tout à l'heure le manuscrit de "L'Etoile des Chiens" et je me disais que sa première partie évoque en effet une espèce de ballet autour de personnages et au sujet d'événements qui ne sont peut-être pas ce qu'ils prétendent être.

Le héros du roman, Stéphane Chavel, meilleur ami du narrateur, David, le libraire qui nous conte cette histoire, est un écrivain dont le premier roman a reçu des critiques prometteuses et qui affirme travailler sur un texte qui soutiendra la comparaison, voire sera bien meilleur.

Mais au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire aux côtés de David, le personnage le plus sincère du roman, on s'aperçoit que Stéphane, s'il continue à écrire, copie également le style et les idées de son amant, Clément. Quand il en acquiert la conviction, David s'en montre troublé à juste titre - et ce n'est là que la première fêlure dans le rapport qui le lie à Stéphane.

Puis survient non pas la mort mais la disparition, au sens propre du terme, de Stéphane. Accident de voiture, très graves dégâts matériels, bien peu d'espoir de retrouver le conducteur en vie ... mais le corps n'est pas là.

Arrive ensuite le père de Stéphane, Antoine Chavel, un homme impérieux et brutal qui affirme à David avoir brûlé tous les manuscrits laissés par son fils et somme enfin le jeune libraire d'"oublier" Stéphane. Ce père exemplaire déclare même : "Stéphane n'a jamais existé."

A peine David a-t-il le temps de se remettre de sa stupeur - et du malaise bien compréhensible qu'a provoqué en lui la visite de l'aimable géniteur - qu'il doit faire face à la demi-soeur et aux trois demi-frères de Stéphane, lui qui avait toujours cru jusque là que son ami était fils unique.

Mieux (ou pis, comme on l'entend ;o) ) : ces quatre-là accusent entre autres leur père d'avoir assassiné deux des précédents amants de Stéphane ...

Le mystère va crescendo, instaurant un climat de subtil décalage qui, sans que le lecteur s'en doute, le guide aux portes de la seconde partie du roman.

Et n'ayez crainte : nous y reviendrons sous peu. ;o)

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