Je relisais tout à l'heure le manuscrit de "L'Etoile des Chiens" et je me disais que sa première partie évoque en effet une espèce de ballet autour de personnages et au sujet d'événements qui ne sont peut-être pas ce qu'ils prétendent être.

Le héros du roman, Stéphane Chavel, meilleur ami du narrateur, David, le libraire qui nous conte cette histoire, est un écrivain dont le premier roman a reçu des critiques prometteuses et qui affirme travailler sur un texte qui soutiendra la comparaison, voire sera bien meilleur.

Mais au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire aux côtés de David, le personnage le plus sincère du roman, on s'aperçoit que Stéphane, s'il continue à écrire, copie également le style et les idées de son amant, Clément. Quand il en acquiert la conviction, David s'en montre troublé à juste titre - et ce n'est là que la première fêlure dans le rapport qui le lie à Stéphane.

Puis survient non pas la mort mais la disparition, au sens propre du terme, de Stéphane. Accident de voiture, très graves dégâts matériels, bien peu d'espoir de retrouver le conducteur en vie ... mais le corps n'est pas là.

Arrive ensuite le père de Stéphane, Antoine Chavel, un homme impérieux et brutal qui affirme à David avoir brûlé tous les manuscrits laissés par son fils et somme enfin le jeune libraire d'"oublier" Stéphane. Ce père exemplaire déclare même : "Stéphane n'a jamais existé."

A peine David a-t-il le temps de se remettre de sa stupeur - et du malaise bien compréhensible qu'a provoqué en lui la visite de l'aimable géniteur - qu'il doit faire face à la demi-soeur et aux trois demi-frères de Stéphane, lui qui avait toujours cru jusque là que son ami était fils unique.

Mieux (ou pis, comme on l'entend ;o) ) : ces quatre-là accusent entre autres leur père d'avoir assassiné deux des précédents amants de Stéphane ...

Le mystère va crescendo, instaurant un climat de subtil décalage qui, sans que le lecteur s'en doute, le guide aux portes de la seconde partie du roman.

Et n'ayez crainte : nous y reviendrons sous peu. ;o)