J'ai dit que "Les Voleurs d'Anges" - et les deux volumes qui l'encadrent - appartenaient au genre du "roman populaire" et je n'y reviendrai pas. Mais par son thème, il se rattache à l'interrogation spirituelle, à cet océan de questions que nous nous sommes tous posé - ou que nous nous poserons - un jour.

J'irai même plus loin en osant affirmer que "Les Voleurs d'Anges" aborde une question à laquelle nul n'a apporté de réponse jusqu'ici (pas même les religions qui l'ont intégré) : le libre-arbitre.

Si l'on n'est pas adepte de cette déresponsabilisation absolue que sont les "Inch Allah" et autres "Dieu l'a voulu : c'est sa volonté" ou encore "C'est le Destin : on n'y pouvait rien", le libre-arbitre ne peut qu'intriguer.

Certes, on peut n'y voir qu'une invention du christianisme (par exemple) encore que cette notion pré-existât, cela va sans dire. Mais, même ainsi, le libre-arbitre demeure un mystère.

D'où vient que, dans une situation exactement semblable, certains choisissent le "Mal" et d'autres, le "Bien" ? Exemple pratique pour lequel les meilleurs scientifiques n'ont pas encore de réponse : d'où vient que certains enfants maltraités dans leur enfance reproduiront ces maltraitances sur leurs propres rejetons alors que d'autres, au contraire, apporteront amour et soutien absolu à leur progéniture ?

D'où vient ce "petit plus" - ou ce "petit moins" ? Est-il génétique et se cache-t-il dans la matière ? Se loge-t-il tout bêtement dans le cerveau, à la frontière du corps et de l'esprit ? Ou bien ne relève-t-il justement que de cet invisible qui, que nous soyons croyants ou pas, réside en nous : l'esprit ou l'âme ?

Pour Mary J'Dan et ses héros, la réponse est spirituelle. Ma grand-mère, bonne catholique bretonne née à la fin du XIXème, le définissait comme suit : après leur mort, les êtres qui nous ont aimés demeurent à nos côtés pour veiller sur nous et nous guider. Mary J'Dan y mêle la croyance matérialisée - si j'ose dire ;o) - sous la forme des anges, chérubins et autres esprits (et commune à toutes les civilisations sans exception). Mais comme, dans son roman, on ne rencontre pas - Dieu merci ! - de connotations religieuses empreintes de prosélytisme, il serait peut-être mieux approprié de définir cela comme une théorie des esprits jumeaux, séparés par le Temps et l'incarnation.

(A suivre ...)