The Sporting Club Traduction : Brice Matthieussent

C'est tout récemment que j'ai appris qu'il s'agissait du premier roman de l'auteur. Mais j'ai appris en même temps que les critiques furent plutôt bonnes pour ce "Club de Chasse" et cela m'a bien contrariée car, voyez-vous, ce livre me laisse personnellement une impression brouillonne et inaboutie.

Donc, ou bien j'ai tout faux et quelque chose m'a échappé, ou bien ...

L'histoire est simple : chaque année, de riches hommes d'affaires se rendent, avec ou sans leur famille, dans le chalet tout confort que leur a légué, au "Club du Centenaire", leurs ancêtres ayant présidé à la fondation dudit club. Là, ils peuvent, au choix, savourer tous les plaisirs de la vie proche de la Nature : chasse bien sûr mais aussi pêche, farniente, calme, solitude ... et privilèges puisque le club n'est évidemment pas ouvert à ceux qui ne comptent pas parmi les leurs l'un de ces ancêtres dorés sur tranche et proches des Pères fondateurs.

Parmi les jeunes célibataires, Stanton se rend impossible depuis déjà pas mal d'années. Mais, cette fois-ci, il est clair qu'il est bien décidé à aller encore plus loin dans ses délires. Il commence par provoquer en duel - avec des balles de cire - son vieux copain Quinn qui, par lassitude ou par faiblesse, accepte d'entrer dans son jeu non pas une mais deux à trois fois.

Vient le moment où le petit jeu avec Quinn ne satisfait plus les besoins d'adrénaline de Stanton. Il s'attaque donc à un projet plus vaste : semer la zizanie entre le gérant du club - qui, lui, n'est pas un Héritier - et tous les autres Héritiers. But avoué : le faire virer, le remplacer par une personnalité plutôt primaire et qui a eu maille à partir avec la justice et rester à regarder le spectacle.

"Le Club de Chasse" se veut un roman ironique - voire franchement comique - mais le sens de l'humour de son auteur (un humour pourtant noir) m'a laissée complètement froide. Pire : je ne l'ai senti nulle part. Convaincue à la longue que j'avais raté quelque chose, je me suis donné la peine de reprendre certains passages et de les relire plusieurs fois : toujours rien.

Ah ! si, les descriptions de la Nature sont belles et très vivantes. Pour le reste, il n'y a aucune analyse réelle des comportements des personnages et comme les dialogues ne renseignent pas mieux sur ce qu'ils éprouvent ou veulent faire ressentir à autrui, le lecteur reste assez perplexe. Côté progression dramatique : rien non plus, aucune intensité. Sur la fin, j'avais l'impression de mâchonner un vieux chewing-gum ...

Je ne pense donc pas relire du McGuane. Mais il ne faut jamais dire "Fontaine ..." ;o)