11 février 1568, Marseille : naissance d'Honoré d'Urfé, poète et romancier.

De son enfance et de son adolescence dans une vieille famille d'aristocrates foréziens, de ses études chez les jésuites et enfin de ses engagements militaires, voie habituelle et obligée pour les jeunes nobles de l'époque, il n'y a pas grand chose à dire. Sauf peut-être qu'il s'affirma très tôt comme un partisan de la Ligue et qu'il demeura jusqu'au bout partisan du duc de Nemours qui le remercia de sa constance en le nommant lieutenant-général pour le gouvernement du Forez.

Il débute en littérature en 1603/1604, par un poème intitulé "La Sireine"mais c'est surtout en tant que créateur du premier roman-fleuve de notre littérature - et peut-être de la littérature mondiale :wink: - qu'Honoré d'Urfé est passé à l'Histoire.

Ce roman, dont l'influence sera énorme et qui enchantera Molière, La Fontaine et, plus tard, Jean-Jacques Rousseau, c'est "L'Astrée" dont Folio a édité une version allégée.

Le texte original, qui comporte cinq parties (dont les deux dernières ne sont sans doute pas de la plume de leur auteur déclaré, mort entretemps,) s'étale en effet sur plus de 5 300 pages.

L'intrigue de base, autour de laquelle s'articulent près de 40 histoires différentes et imbriquées les unes dans les autres, relate les amours d'Astrée la Nymphe et du berger Céladon.

Ce dernier personnage, qui aime à porter des rubans d'un vert délicat, a laissé son nom à une variété de porcelaine chinoise d'une teinte absolument exquise.

Répondant à l'intrigue amoureuse centrale, s'échelonnent rebondissements en tous genres, et même politiques.

De nos jours, bien évidemment, on reste confondu devant cet amas formidable mais, pour peu que l'on y jette un coup d'oeil impartial, on y trouvera, déjà là, tout ce qui, dans les grands romans populaires du XIXème siècle et même dans nos séries américaines, ont fait et font les délices du public. Seuls, l'époque, les modes et les détails ont changé. La langue aussi, bien sûr mais pour le reste ... les ficelles sont les mêmes et les émotions qu'elles suscitent aussi.

L'édition des différentes parties devait s'échelonner sur près de seize ans : de 1607 à 1627. La troisième partie fut achevée par le secrétaire d'Urfé et les deux dernières sont probablement dues à Pierre Boitel, seigneur de Gaubertin.

Honoré d'Urfé, quant à lui, était mort en campagne contre les Espagnols, le 1er juin 1625.

         

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