Yatsuhakamura Traduction : René de Ceccatty & Ryôji Nakamura

Ecrit à la diable et alignant avec une implacable régularité un nombre respectable d'empoisonnements spectaculaires, ce roman policier japonais produit une drôle d'impression.

D'abord agacé, le lecteur se dit que ce n'est pas possible, qu'un romancier ne peut pas procéder ainsi, surtout s'il fait dans le policier, qu'il se moque de lui. Il est alors tenté de laisser tomber l'ouvrage mais ... insidieusement, une petite voix le convainc de continuer et d'aller jusqu'au bout où, effectivement, même s'il avait deviné l'identité du coupable un peu trop tôt, il n'est pas vraiment déçu du voyage.

Après réflexion, j'en suis venue à penser que le roman policier japonais étant tributaire, tout comme son homologue chinois, des modèles classiques, mieux valait l'aborder avec un regard et une sensibilité dépourvus de tout cartésianisme occidental. Si on y parvient, alors, on prend un réel plaisir à sa lecture et l'on retrouve même une certaine candeur, égarée dans trop de romans noirs et moins noirs depuis notre tout premier roman policier.

L'histoire ? ... En gros, c'est un jeune homme, orphelin de mère et qui ne sait rien de son père, qui, presque du jour au lendemain, découvre qu'il est l'héritier d'une riche famille paysanne. Malheureusement, son père, en une crise de démence (due à la malédiction lancée par les huit samouraïs qui, dans les temps anciens, furent lâchement assassinés dans ce village), s'était rendu coupable de ce que nous appellerions aujourd'hui - le roman se déroule dans les années 50 - un mass murder. On imagine la honte de la famille ...

Mais à peine le jeune homme, Tajimi, a-t-il reçu la bonne nouvelle des lèvres de M° Suwa que son grand-père maternel, venu le chercher à la ville pour le ramener au village où se meurt son demi-frère (!!!), décède. Comme ça, boum ! Il s'effondre, il ne se relève pas ...

... il a été empoisonné ! ... ( Ben oui ... ;o) )

Et ce n'est que le début ! ...

Bonne lecture ! ;o)