Pourquoi ce sous-titre ? Parce que, du souffle, il en faut pour mener à bien une trilogie qui multiplie les personnages et les connexions d'intrigues.

Déjà, dans un simple roman - et sous réserves que l'on soit un véritable romancier - on a plus d'occasions qu'il n'en faut pour perdre les fils qu'on enchevêtre. Alors, quand l'intrigue s'étend sur trois volumes ...

Les grands auteurs du feuilleton populaire, si cher au coeur des lecteurs du XIXème siècle, savaient que, pour s'atteler à pareille gageure,__ il ne fallait pas redouter la course de fond. Mary J'Dan non plus ne la craint pas.

Et certes pas dans le second volet de sa trilogie où l'on perçoit nettement ce petit "quelque chose en plus" qui fait le Roman mais qu'il est impossible d'analyser.__

Tels des funambules, ses personnages évoluent très haut, se croisent et s'entrecroisent avec grâce, vivant leurs dialogues plus qu'ils ne les disent, s'immergeant sans effort dans l'océan de leurs extraordinaires aventures.

Certains diront que "Les Voleurs d'Anges" est à la limite de l'invraisemblable. Peut-être. Mais le style, lui, ne l'est pas. Pas plus que la réalité psychologique des personnages ou les subtilités de l'intrigue. Et c'est ça qui fait la différence entre un livre forgé de mille détails aussi quotidiens que lassants, sur lequel tout lecteur raisonnable, aussi rôdé qu'il soit, finit par s'endormir, et le livre sans doute plus fantaisiste, tissé d'irréalités et de rêves, mais qui trouve naturellement le chemin du coeur de celui à qui il s'adresse.

Les Lecteurs d'Alexandrie l'ont bien compris, puisqu'ils ont sélectionné "Les Voleurs d'Anges" pour l'édition 2008 du Prix Alexandrie. ;o)