"Les Voleurs d'Anges" ou Le Souffle du Roman Populaire
Par woland le mercredi, novembre 28 2007, 12:40 - Alexandrie 2008 : Journal de Bord - Lien permanent
Pourquoi ce sous-titre ? Parce que, du souffle, il en faut pour mener à bien une trilogie qui multiplie les personnages et les connexions d'intrigues.
Déjà, dans un simple roman - et sous réserves que l'on soit un véritable romancier - on a plus d'occasions qu'il n'en faut pour perdre les fils qu'on enchevêtre. Alors, quand l'intrigue s'étend sur trois volumes ...
Les grands auteurs du feuilleton populaire, si cher au coeur des lecteurs du XIXème siècle, savaient que, pour s'atteler à pareille gageure,__ il ne fallait pas redouter la course de fond. Mary J'Dan non plus ne la craint pas.
Et certes pas dans le second volet de sa trilogie où l'on perçoit nettement ce petit "quelque chose en plus" qui fait le Roman mais qu'il est impossible d'analyser.__
Tels des funambules, ses personnages évoluent très haut, se croisent et s'entrecroisent avec grâce, vivant leurs dialogues plus qu'ils ne les disent, s'immergeant sans effort dans l'océan de leurs extraordinaires aventures.
Certains diront que "Les Voleurs d'Anges" est à la limite de l'invraisemblable. Peut-être. Mais le style, lui, ne l'est pas. Pas plus que la réalité psychologique des personnages ou les subtilités de l'intrigue. Et c'est ça qui fait la différence entre un livre forgé de mille détails aussi quotidiens que lassants, sur lequel tout lecteur raisonnable, aussi rôdé qu'il soit, finit par s'endormir, et le livre sans doute plus fantaisiste, tissé d'irréalités et de rêves, mais qui trouve naturellement le chemin du coeur de celui à qui il s'adresse.
Les Lecteurs d'Alexandrie l'ont bien compris, puisqu'ils ont sélectionné "Les Voleurs d'Anges" pour l'édition 2008 du Prix Alexandrie. ;o)
Commentaires
Quand on aime un livre, je ne crois pas qu'on se préoccupe de savoir si ce qu'il raconte est invraisemblable ou pas. Quelquepart dans son cerveau, on sait qu'il l'est mais on s'en fiche, non ? Puisqu'on aime.
C'est comme les défauts d'un bouquin : parfois, ils nous permettent de mieux l'aimer.
Dans Les Voleurs d'Anges, c'est la luminosité du tout qui m'a touchée. Une espèce de foi, vous voyez ? Mais qui n'avait rien de vraiment religieux. Quelque chose de plus intime, de plus vrai ... Enfin, je ne sais pas. C'est difficile à expliquer. Et puis, je voulais savoir la fin.
Vous avez raison, Aelita, de souligner ces deux qualités chez Mary J'Dan : l'art de tenir le lecteur en haleine et la sincérité de l'élan spirituel.
Son style - sur lequel je reviendrai dans un prochain billet - à la fois simple et chaleureux, les met tous deux en valeur et vient donc soutenir l'ensemble du roman.
A bientôt !
W. ;o)