Hans-Joachim Klein fit partie du commando de terroristes mi-palestiniens, mi-ouest-allemands, dirigé par Carlos, qui prit en otages les ministres de l'OPEP réunis à Vienne en 1975. Mais les morts qu'il laissa derrière lui commencèrent à entamer ses convictions. Dans le livre cité ci-dessous, il ne mâche pas ses mots et cet homme qui, viscéralement, est "à gauche", se dit lui aussi choqué par la politique du "un poids deux mesures" pratiquée par les membres de son camp :

... ... Les paroles de tel membre du "bras de la révolution arabe" à Vienne disant : "J'en ai buté deux," n'ont pas appelé de commentaire de la part de la gauche (1), du moins publiquement. Mais on me couvrit d'insultes tant et plus lorsque je me suis permis, en évoquant par la suite ces trois assassinats, de les désigner pour ce qu'ils étaient : des actes manifestant du cynisme, de l'insensibilité et tout simplement du mépris pour la personne humaine. L'opération de Vienne, puis son "analyse et exploitation" aussitôt après dans un camp d'entraînement arabe, et l'opération tout empreinte "d'amour et de solidarité" - et heureusement avortée - de Nairobi (2) m'amenèrent à la décison de me retirer dès qu'une chance s'offrirait pour cela. ... ...

(1) : en RFA, la "gauche" désignait le courant d'opinon se situant à la gauche du parti social-démocrate.

(2) : tentative d'attaquer un avion d'El-Al avec un missile SAM-7.

La Mort Mercenaire - Hans-Joachim Klein - Le Seuil.