Fénelon commet alors la plus grosse des erreurs, il décide de s'adresser au Pape. Certes, en sa qualité d'ecclésiastique, il en avait évidemment le droit. Mais c'était jouer un jeu dangereux auprès d'un Louis XIV si jaloux de sa propre autorité - et c'était aussi embarrasser Innocent XII, lequel tentait d'apaiser les tensions entre le Vatican et Versailles :

"... ... Tout cela, avec l'examen de son livre, dont il ne se pouvait rien promettre de favorable, lui fit prendre le parti d'écrire au Pape, de porter son affaire devant lui, et de demander permission au Roi d'aller la soutenir à Rome ; mais le Roi lui défendit le dernier. M. de Meaux, là-dessus, envoya son livre au Pape, et M. de Cambray eut la douleur de recevoir une réponse sèche du Pape, et de voir M. de Meaux triompher de la sienne. ... ..."

           

Antonio Pignatelli, devenu Innocent XII en 1691 - Avec lui, Louis XIV acceptera de renoncer à ses "propositions gallicanes" et les relations entre la France et le Vatican se réchaufferont un peu.