Comme il existe des êtres diaboliques, il y a également des objets maléfiques, telle la poupée mystérieuse qui donne son titre à une nouvelle-éponyme d'Algernon Blackwood :

... ... Au bout de quelques secondes, (la gouvernante) constata que ce n'était pas un "objet", car il avait un contour vivant ; de plus, au lieu de rouler ou de glisser, comme elle l'avait cru, il avançait à petits pas, dans une direction bien déterminée. Il avait un minuscule visage hideux, dépourvu d'expression et deux yeux étincelants qui regardaient fixement Mme Jodzka.

Pendant une ou deux minutes, la gouvernante resta paralysée de stupeur ; puis, en proie à une horreur indicible, elle se rendit compte que ce petit monstre qui venait droit vers elle à travers le couvre-pieds n'était autre que la poupée de Monica !" ... ...

Mme Jodzka fuit une première fois sous un faux prétexte dès le lendemain mais, prise de scrupules, elle revient très vite chez son employeur, le colonel Masters, père de Monica et ancien officier aux Indes où il a mené une vie assez agitée.

La situation a évidemment empiré : la cuisinière irlandaise affirme avoir entendu le soir deux voix parler dans la chambre de la petite Monica endormie. Une nuit, Mme Jodzka tente l'expérience et elle comprend que la poupée parle à l'enfant endormie ...

La Poupée - Algernon Blackwood - Anthologie du Fantastique : T. I - Roger Caillois - Gallimard.