Malice aforethought Traduction : Rebecca Satz

Francis Iles est l'un des pseudonymes qu'utilisa l'un des maîtres de la crime-story : Anthony Berkeley.

Pour peu que vous vous débrouilliez suffisamment en anglais (car, comme de juste, Iles est moins connu des sites français, ce qui est bien ennuyeux), vous saurez tout sur lui ici.

Pourtant, tout comme Patricia Highsmith ou Daphné du Maurier, Francis Iles a inspiré ce maître du suspens cinématographique que fut Alfred Hitchcock. "Souçons", avec la scène fameuse de Cary Grant montant l'escalier qui mène à la chambre de son épouse (interprétée par Joan Fontaine), porteur d'un verre de lait sur un plateau, n'est en autre que l'adaptation de "Complicité" (en anglais : Malice aforethought = avec préméditation).

De physique ingrat mais riche héritière, Lina Mc Laidlaw se laisse séduire, lors d'une réception, par le charmant Johnny Aysgarth qu'elle épouse en dépit des conseils de sa famille - notamment de son père, le général. Au début, bien entendu, tout roule. Mais peu à peu, la jeune femme découvre que Johnny est un joueur invétéré qui, pour satisfaire sa manie, est prêt à escroquer tous ceux qui l'entourent, elle la première. L'intrigue va crescendo jusqu'à la scène finale, un sommet de tendresse, de férocité et de cynisme que peu d'écrivains ont atteint.

Bien avant que l'inspecteur Columbo débarquât sur nos petits écrans, Anthony Berkeley-Francis Iles s'attachait à dépeindre le crime "de l'intérieur." Il le fit magistralement par exemple dans "Préméditation", avec son singulier anti-héros, le petit Dr Bickleigh - j'y reviendrai un jour, dès que j'aurai retrouvé mon exemplaire. ;o)

Dans "Complicité", tout est vu par contre du point de vue de la victime potentielle. Ce qui permet à l'auteur d'entretenir le doute dans l'esprit de son lecteur : Lina se fait-elle oui ou non des idées quand elle finit par considérer son mari comme un assassin ? Et ceci en dépit de cette entrée en matière glaçante :

... ..."Les criminels ont des mères, des maîtresses, voire des femmes légitimes. Lyna Aysgarth vécut près de huit ans avec son mari avant d'apprendre qu'elle avait épousé un assassin. ... ..."

Sur ces paroles on ne peut plus exactes, je vous souhaite une bonne lecture ! ;o)