L'histoire des pseudos utilisés par ces auteurs est un peu compliquée.

Ces trois pseudonymes sont les noms de plume de Hugh Wheeler, Richard W. Webb, Martha Mott Kelley et Mary-Louise Aswell. Mais l'essentiel de la production répertoriée sous ces pseudos est dûe au duo Wheeler-Webb. (En particulier, la série des "Puzzle.")

1) En 1931, formation du premier duo entre Richard Webb, un anglais installé à Philadelphie, et Martha Kelley. Leur premier livre "Cottage Sinister", paraît sous le pseudo "Q. Patrick", la contraction des diminutifs qu'ils utilisaient : Patsy et Rick. La lettre "Q" n'est là que pour intriguer le public.

2) Mais Martha Kelley se marie et Webb, rendu à lui-même, continue sous le pseudo de "Q. Patrick" tout en se cherchant un nouveau partenaire. Ce sera tout d'abord Mary-Louise Aswell, journaliste de profession et puis, Hugh Wheeler.

3) En 1936, Webb et Wheeler font paraître la première aventure du Dr Westlake. A nouvel héros, nouveau pseudo : celui de "Jonathan Stagge." Tous les romans mettant en scène le Dr Westlake et sa fille Dawn paraîtront d'ailleurs sous ce nom.

La même année, sous le pseudo de "Q. Patrick", sort "Death goes to school" , avec l'inspecteur Trant et aussi "Puzzle pour Fous" qui introduit les Duluth. Mais à la fin des années 40, la maladie de Webb va ralentir le rythme de ses contributions au duo et l'on peut dire que Hugh Wheeler devient le seul à écrire sous le nom de Patrick Quentin.

Il y a toujours eu un fond de noirceur chez ces romanciers, surtout à mon sens quand ils écrivaient en tant que Jonathan Stagge. Ainsi, dans "Chansonnette funèbre" ("Death's Old Sweet Song"), ils amènent le lecteur à se féliciter de la mort de deux enfants. Dans "Pas de Pitié pour la Divine Daphné" ("The Three Fears"), la description de l'ego de deux comédiennes rivales et leurs conséquences sur la vie de leur entourage ont de quoi faire frémir. Dans "Death and my darling daughters" ("La Mort et les Chères Petites"), on finit par plaindre l'assassin qui, finalement, est la vraie victime. "The Yellow Cab" ("Le Taxi Jaune") est une peinture féroce d'une certaine jeunesse dorée. Etc ...

Bref, bien que ces ouvrages soient tombés en défaveur auprès du public américain - trop peu gore, sans doute - ils sont à redécouvrir en tant que "whodunits" particulièrement efficaces même si, bien entendu, comme toujours dans une production importante, on puisse relever çà et là certaines inégalités de rythme. ;o)