Le Thème:

Il est écrit, dans l'un des contes de J-L Borges, que la vie d'un homme peut se résumer à quelques scènes. Adam Borvis est un fugueur invétéré : quatre fuites qui constituent chacune une partie de ce petit livre. Dans la première, il a six ans, échappe à la vigilance de ses parents, se perd dans une montagne et fait une rencontre qui s'avèrera déterminante. Dans la seconde, tout juste majeur, il s'enfuit dans un pays où il découvrira sa propre « vérité » et deviendra écrivain. La troisième se déroule au Canada, où il s'est exilé et fera sa plus grande trouvaille : le fondement ontologique de l'homme ; ultime fugue physique qui permettra l'écriture, enfin, de la quatrième partie (un exil imaginaire cette fois) : la figure du clochard comme expérience essentielle. « Ce texte, nous dit l'auteur, m'évoque toujours l'un de mes films préférés : Itinéraire d'un enfant gâté ; il y a du Sam Lion chez mon personnage, dans cette exigence de se pousser aussi loin que possible."

Disons-le tout de suite : j'ai vraiment aimé ce récit d'une vie qui est surtout un hymne à l'anti-conformisme pensé et vécu comme une mode de vie./b Les petits contes qui viennent gonfler ce recueil avec quelques poésies m'ont tout aussi séduite.

Autre chose qui m'a particulièrement frappée dans "La Vie ..." : la réflexion qui y est faite sur l'écriture et la littérature. Outre le fait qu'elle est passionnante et rédigée dans un style simple et "qui ne se la joue pas", elle m'a semblé complémentaire de celle que j'ai pu lire cette année ici même sur Alexandrie avec "Rosa Rosarum" que Mathieu est venu nous présenter ici l'autre jour.

J'ai retenu cette phrase : "A partir du moment où l'on prend une plume pour noircir du papier, on n'est jamais très loin de Dieu." Comme c'est exact ! Comme il est bien vu, le lien inextricable et incompréhensible qui relit l'artiste à la force cosmique ! ...

A lire sur Alexandrie.