Très vite, et par l'entremise du duc de Beauvillier*, Fénelon allait rencontrer Mme de Maintenon lors des soupers que celle-ci faisait, une fois par semaine, soit à l'hôtel de Beauvillier, soit chez les Chevreuse :

"... ... (Fénelon) eut auprès de Mme de Maintenon presque autant de succès qu'il en avait eu auprès des deux ducs ; sa spiritualité l'enchanta. La cour s'aperçut bientôt des pas de géant de l'heureux abbé, et s'empressa autour de lui. Mais le désir d'être libre et tout entier à ce qu'il s'était proposé, et la crainte encore de déplaire aux ducs et à Mme de Maintenon, dont le goût allait à une vie particulière** et fort séparée, lui fit faire bouclier de modestie et de ses fonctions de précepteur, et le rendit encore plus cher aux seules personnes qu'il avait captivées, et qu'il avait tant d'intérêt de retenir dans ces attachements. ... ..."

Déjà, il semble donc que, dans l'affaire du quiétisme et de la secousse qu'elle fit ressentir à la monarchie louisquatorzienne, Saint-Simon lui-même tienne Mme de Maintenon pour innocente et entraînée par son aveuglement.

* : on orthographie parfois "Beauvilliers."

** : il faut entendre que Mme de Maintenon aurait souhaité mener la vie d'une "particulière", c'est-à-dire sans les obligations de représentation qui étaient les siennes.