La rancune de Louis XIV frappait les vivants par le biais des morts : récit de la mort de l'épouse du prince d'Orange et reine d'Angleterre, en janvier 1695, en sa capitale londonienne :

"... ... la cour n'en eut aucune part, et le roi d'Angleterre (1) pria le Roi qu'on n'en prît point le deuil, qui fut même défendu à Messieurs de Bouillon, de Duras, et à tous ceux qui étaient parents du prince d'Orange. On obéit et on se tut, mais on trouva cette sorte de vengeance petite. On eut des espérances de changements en Angleterre, mais elles s'évanouirent incontinent, et le prince d'Orange y parut plus accrédité, plus autorisé et plus affermi que jamais.

Cette princesse, qui avait toujours été fort attachée à son mari, n'avait pas paru moins ardente que lui pour son usurpation, ni moins flattée de se voir sur le trône de son pays, aux dépens de son père et de ses autres enfants. Elle fut fort regrettée, et le prince d'Orange, qui l'aimait et la considérait avec une confiance entière, et même avec un respect fort marqué, en fut quelques jours malade de douleur. ... ...

(1) : Jacques II Stuart, qui avait été chassé par la "Révolution glorieuse" au bénéfice de sa fille, Marie et de son gendre, Guillaume d'Orange.

             
                       Marie II d'Angleterre, princesse d'Orange.
             
         Jacques II, son père, petit-fils d'Henri IV et de Marie de Médicis, cousin germain de Louis XIV.

Marie II était la fille de Jacques II Stuart et de sa première femme, Ann, lady Hyde. Par voie de conséquence, elle était aussi l'arrière-petite fille d'Henri IV. Elevée dans la religion protestante comme l'avait voulu son oncle, Charle II, elle assista à la conversion officielle au catholicisme de son père et au remariage de celui-ci avec Marie de Modène, dont devait naître le dernier des prétendants Stuart à la couronne anglaise.