9 février 1881, Saint-Pétersbourg*, Russie : décès de Fedor Mikhaïlovitch Dostoievski, essayiste et romancier, l'un des plus grands auteurs de la littérature russe.

Son père était médecin militaire à l'Hôpital des Pauvres de Moscou et fut assassiné par des serfs de l'un de ses domaines, qu'il avait maltraités. Sa mère venait elle aussi d'un milieu aisé.

Enfant et adolescent, Dostoievski prit ces habitudes qui font d'un être un grand lecteur et, parfois, plus tard, un grand écrivain. Il révérait Balzac (il s'inspira d'"Eugénie Grandet" pour son premier roman : "Les Pauvres Gens") mais aussi Dickens et, bien sûr, Pouchkine.

Pour peu que l'on s'y connaisse un tant soit peu en la matière, on se rend d'ailleurs compte qu'il parsème tous ses ouvrages de clins d'oeil aux courants littéraires de l'époque.

Ses idées libérales le font adhérer à un cercle dont les membres sont emprisonnés et jugés en 1847. Il échappe de justesse à l'exécution - c'est-à-dire que, dans son cas, la grâce du Tsar arrive alors qu'il est déjà devant le poteau d'exécution - et est exilé en Sibérie, d'où il rapportera, au bout de cinq ans, un récit romancé : "Souvenirs de la Maison des Morts" - inaugurant ainsi un genre qui deviendra par la suite une sorte de constante de la littérature russe et soviétique.

Il a besoin d'argent et se met alors à jouer, expérience qu'il relatera sous la fiction du "Joueur."

Dans les années 1860, il trouve enfin une espèce d'équilibre auprès de sa seconde épouse et produit ses plus grands romans dont "Crime et Châtiment" en 1866.

On se rappellera encore "L'Idiot" et "Les Possédés" (parfois traduit sous le titre "Les Démons") et bien entendu, "Les Frères Karamazov" qui clôt en beauté sa prolifique carrière en 1880.

Dostoievski est un auteur fascinant car, tout comme ses personnages sont capables d'évoluer au cours de leurs aventures, son style à lui passe d'un extrême à l'autre.

Qu'y a-t-il de commun en effet au premier abord entre cet incroyable roman populaire aux personnages archétypaux qu'est "Crime et Châtiment", et l'ample réflexion mystique des "Frères Karamazov" ?

Et où placer dans tout cela "Le Joueur", dont la manière réaliste est dénuée de tout excès flamboyant ?

Auteur polyvalent, Dostoievski apparaît souvent comme hermétique, surtout si l'on attaque son oeuvre par les "Karamazov". Aussi, pour le lire, mieux vaut-il suivre l'ordre chronologique qui scande en parallèle les mutations qui affligèrent aussi son existence.

  • : pourquoi préciser "Russie" ? Parce qu'il existe également un Saint-Pétersbourg aux Etats-Unis. ,o)