Anthologie établie par François Truchaud Comprend : The Shambler from the Stars/The Eyes of the Mummy/Beetles/The Strange Flight of Richard Clayton/The Cloak/House of the Hatchet/Almost Human/Sweets to the Sweet/The Shadow from the Steeple/Notebook found in a Deserted House Traduction : ?

Il est rare que les nouvelles constituant une anthologie soient d'une valeur égale. Celle de Bloch par François Truchaud ne fera pas mentir la règle même si elle réserve au lecteur quelques authentiques petits bijoux.

Le recueil s'ouvre très classiquement sur "Le Visiteur des Etoiles", texte dédié, comme on le sait, par un Bloch débutant au Maître de Providence. La nouvelle finale, "Le Manuscrit trouvé dans une maison déserte" - ainsi d'ailleurs que "L'Ombre du Clocher" - sont un peu de la même veine et se contentent de souligner tout ce que Bloch, comme tant d'autres, doit à Lovecraft. Quant aux deux nouvelles "égyptiennes" du lot, "Les Yeux de la Momie" et "Scarabées", elles sont honnêtes et font honneur au genre mais sans plus.

En revanche, les cinq autres nouvelles sortent du lot même si "L'Etrange voyage de Richard Clayton" louche ouvertement du côté de Richard Matheson - avec une roublardise d'ailleurs plus ou moins affichée.

"La Cape", où Bloch reprend, en l'imbriquant dans celui du vampire, le thème du magasin magique surgi de nulle part et où il ne fait pas bon acheter quoi que ce soit, reste l'une des meilleures productions du romancier américain. Net, de facture impeccable, dégoulinante d'humour noir, c'est un petit chef-d'oeuvre. On peut en dire autant de "La Maison du Crime", texte un chouïa plus lourd cependant mais où Bloch promène son lecteur avec une jubilation féroce et iconoclaste.

Mais les deux nouvelles les plus inquiétantes sont, à mon avis, "Presque Humain", où un robot devient terriblement humain - et dans le mauvais sens, vous pensez bien - et "Irma-la-Douce" qui, parce qu'elle met en scène une enfant acculée par les adultes à se transformer en monstre, laisse au lecteur l'impression durable que Bloch dépasse ici l'épouvante classique.

A lire. ;o)