"... ... Les candidats qui s'y présentaient étaient les électeurs de Bavière, Saxe et Palatin, le duc de Lorraine ; et bien que les Polonais se déclarassent contre tout piaste (1), les fils du feu roi (Jean III Sobieski) y auraient eu grande part, tant par une coutume assez ordinaire, que par le mérite d'un aussi grand homme que l'était J. Sobieski, si l'avarice extraordinaire de la Reine (Marie-Casimire), qui avait tout vendu et rançonné, et la hauteur de ses manières n'eût rendu ses enfants odieux à cause d'elle, et si elle eût été plus d'accord avec eux.

Jacques (James), l'aîné, était fort mal avec elle ; mais il était né avant l'élection de son père, ce qui le défavorisait fort. Il était d'ailleurs peu aimé et son mariage avec une (princesse) palatine, soeur de l'Impératrice (2), le rendait suspect. L'Empereur (3) le portait, sa mère le traversait (4) : elle voulait un de ses deux cadets, mais ses trésors lui étaient plus chers encore. ... ..."

(1) : issu du nom d'une famille qui avait jadis prétendu au trône de Pologne, "Piast" s'était ensuite étendu sous la forme "Piaste" à tous les prétendants.

(2) : Eléonore de Neubourg, troisième et dernière épouse de Léopold Ier.

(3) : Léopold Ier, empereur du Saint-Empire, dit communément à l'époque "Empereur d'Allemagne."

(4) : comprenons que la mère de James Sobieski lui faisait obstacle.