Saint-Simon a toujours le chic pour dénoncer les infractions ou tentatives d'infractions à l'étiquette :

"... ... Avant de passer outre, il ne faut pas oublier deux choses qui arrivèrent en ce lieu, dont l'une fut cause du séjour que la Princesse y fit. Le comte de Brionne, chargé au nom du Roi de recevoir la Princesse du marquis de Dronero qui la livrait (1) au nom de M. de Savoie, prétendit être traité d'Altesse dans l'instrument de la remise où le duc de Savoie était traité d'Altesse royale ; et il s'y opiniâtra si bien, quoi qu'on pût lui dire des deux côtés, que le marquis de Dronero, pour ne point arrêter plus longtemps la Princesse, ôta l'Altesse des deux côtés en évitant de faire mention expresse de M. le duc de Savoie. Ce prince fut extrêmement offensé quand il apprit la difficulté du comte de Brionne, et le Roi le trouva aussi fort mauvais ; mais la chose était faite et terminée, et il ne s'en parla plus. ... ..."

(1) : on appréciera le terme qui évoque pour nous une marchandise et non un être humain. Mais en dépit de leurs grandeurs, n'était-ce pas là ce qu'étaient en effet ces princes et princesses dont on usait comme des pions humains sur l'échiquier de la Politique et sans se soucier de leurs préférences affectives ?