Fox Evil Traduction : Odile Demange

Inférieur de beaucoup à "La Disparue ..." ou encore à "Un serpent dans l'ombre", "Le Sang du Renard" ressemble à un ouvrage de commande, bouclé pour répondre aux pressions de l'éditeur.

Histoire alambiquée, là encore : les Jolly-Renard ont négligé leurs deux enfants, Leo et Elizabeth, qui, devenus adultes, n'en finissent pas de faire des bêtises. Leo est un joueur invétéré et Elizabeth, une espèce de nymphomane. A 17 ans, elle a d'ailleurs eu une petite-fille que sa grand-mère, Aysla, s'est empressée de confier aux services d'adoption. L'enfant s'en est d'ailleurs fort bien sortie puisqu'elle est devenue officier de l'armée britannique.

Mais voilà que Aysla Jolly-Renard est retrouvée morte sur la terrasse de la demeure qu'elle partage avec le colonel, son époux. Des rumeurs courent : ne serait-ce pas celui-ci qui l'aurait enfermée dehors, afin qu'elle y pérît de froid ? En parallèle, le vieil homme commence à recevoir une foule de coups de fil l'accusant d'être le père de l'enfant abandonné par sa fille. Venu passer la Noël chez son client, Mark Ankerton, le notaire du colonel Jolly-Renard, va tenter de résoudre l'intrigue où se trouvent désormais mêlés une bande d'itinérants bien décidés à réclamer une parcelle de terrain attenante à la propriété des Jolly-Renard.

Pendant les deux premiers tiers du livre, tant bien que mal, on suit, et plutôt avec plaisir. On échafaude des hypothèse, on frissonne volontiers, on se dit que ... mais aussi que, pourtant ... etc, etc ... L'intensité dramatique atteint même un tel degré entre l'enfant dénommé Petit Loup et le terrible itinérant surnommé Renard et qui affirme être son père que, lorsque la situation se met à se décanter, on comprend tout de suite que la solution proposée par Minette Walters ne saurait convenir. C'est du bâclé, bourré de bons sentiments, qui efface en quelques chapitres peu crédibles l'assassinat d'une mère et d'un petit-frère sans oublier une petite enfance placée sous le signe de la terreur quotidienne.

Bref, si vous voulez lire Minette Walters, ne commencez pas par "Le Sang du Renard", qui vous décevrait. ;o)