Le Thème :

Aussi loin que remontent mes souvenirs, j'ai toujours vu les belles créatures de l'autre sexe, adolescentes, jeunes filles ou femmes, comme des fées. Oui, "fées" est le mot qui approche au plus près ma vision des beautés féminines. En d'autres temps je les aurais , sans hésiter, qualifiées de "divines". A notre époque, je n'ose plus croire que la beauté soit d'essence divine. Et pourtant ?

Avant tout, je tiens à dire que je suis très étonnée de voir cet ouvrage classé dans la rubrique "Roman sentimental." Car enfin, même si l'auteur y évoque certainement son propre parcours et le couple qu'il a formé avec son épouse, etc ..., il évoque surtout ses idées personnelles sur l'univers et les différentes sociétés qui peuplent notre planète.

Le style est agréable et correct mais je me pose des questions quant à la construction. J'entends par là que je ne sais vraiment pas si le mélange parcours affectif et professionnel personnel/théories diverses sur l'Homme, la Femme, etc ... est si fonctionnel que ça. Quelqu'un qui a l'habitude de la lecture et qui possède une certaine culture franchira le cap sans dommage. Mais les autres ? ... Ceux qui pensent certainement, au vu de ce titre : "Mon Amour" et de la jaquette qui l'accompagne, qu'ils vont tomber sur, effectivement, un roman sentimental ? ... D'autant que cette "Môhhman", jusque dans son nom, peut évoquer tout bêtement ... la belle-mère qui vient torpiller le ménage idéal. Je crains donc que beaucoup ne sortent de là plutôt déçus et très étonnés.

Les questions que se pose l'auteur et ses théories restent cependant intéressantes. Je suis loin de partager toutes ses conclusions : j'estime notamment que, si les parents et le milieu culturel ont de fait une forte influence sur les enfants et leurs apprentissages scolaires, cela ne diminue en rien celle de l'Education nationale qui, depuis 1968 et avec la mise en place du collège unique sous Giscard (pour ne rien dire de cette "mixité sociale" qui est imposée à certains mais pas aux fils d'une certaine élite bourgeoise), a fait beaucoup plus de mal que de bien.

En outre, je n'ai pas bien saisi le point de vue de l'auteur sur le fait suivant : il est exact que certains enfants (maltraités ou nés dans un milieu hostile à l'intelligence et à l'éducation) font tout pour s'en sortir et y parviennent. Ils le doivent à leur intelligence et à leur amour de l'étude ainsi qu'à leur soif de connaissance. Mais justement, d'où vient cette boulimie de savoir ? Est-elle innée - ce que semble penser Georges Réveillac - ou n'est-elle qu'une conséquence de ce que ces enfants voient autour d'eux ? En principe, les parents restent LA référence de l'enfant ... mais pour certains d'entre eux, ils constituent aussi LA contre-référence par excellence. Ce qui fait que, tout comme on peut devenir délinquant parce qu'on en a assez de ses parents ou de la société, on peut aussi vouloir apprendre et devenir réellement quelqu'un parce que ses parents étaient des imbéciles, des fanatiques religieux, de pauvres minables complètement déjantés (et parfois les trois à la fois.)

Quoi qu'il en soit, l'auteur a au moins eu le mérite non seulement de s'interroger mais aussi d'essayer de sortir de tout cela un système qui tienne la route. Et sans ce mélange fiction autobiographique/essai théorique que j'ai trouvé un peu accablant en l'espèce, j'aurai rehaussé ma note. ;o)