Fénelon pourrait perdre courage mais il a tellement d'adversaires que, curieusement, l'opinion publique commence à se retourner en sa faveur :

"... ... Rien de plus adroit, de plus insinuant, de plus flatteur que la lettre (au Pape) de M. de Cambray. L'art, la délicatesse, l'esprit, le tour y brillaient, et, tout en ménageant certains termes, trop grossiers pour l'honneur de l'épiscopat et des maximes du Royaume, il y fit litière de l'un et de l'autre sous prétexte de modestie et d'humilité personnelle. Elle ne laissa pas, par cela même, de faire pour lui un bon effet dans le monde. En général, on est envieux et on n'aime pas l'air d'oppression. Tout était déclaré contre lui : ses parties, devenues ses juges par le renvoi de son livre à leur examen ; elles (1) venaient de profiter des vacances (2) de M. de Metz. On lui passa donc les flatteries de sa lettre en faveur du tour et de la nécessité, et il vit une lueur de retour du public. ... ..."

(1) : les parties adverses.

(2) : le cordon bleu et la place de Conseiller d'Etat d'Eglise dont nous avons vu que Louis XIV en avait fait bénéficier deux ennemis jurés de Fénelon.