En cliquant ici, vous pourrez admirer deux diaporamas représentant le château de Combourg dans toute sa gloire contemporaine. Mais au temps de la jeunesse de Chateaubriand, il était sans doute nettement plus lugubre.

Cela permet à l'écrivain de nous faire une envoûtante description de sa chambre, sise dans la Tour du Chat :

... ... La fenêtre de mon donjon s'ouvrait sur la cour intérieure ; le jour, j'avais en perspective les créneaux de la courtine opposée, où végétaient des scolopendres et croissait un prunier sauvage. Quelques martinets qui, durant l'été, s'enfonçaient en criant dans les trous des murs, étaient mes seuls compagnons. La nuit, je n'apercevais qu'un petit morceau du ciel et quelques étoiles. Lorsque la lune brillait et qu'elle s'abaissait à l'occident, j'en étais averti par ses rayons, qui venaient à mon lit au travers des carreaux losangés de la fenêtre. Des chouettes, voletant d'une tour à l'autre, passant et repassant entre la lune et moi, dessinaient sur mes rideaux l'ombre mobile de leurs ailes. Relégué dans l'endroit le plus désert, à l'ouverture des galeries, je ne perdais pas un murmure des ténèbres. Quelquefois, le vent semblait courir à pas légers ; quelquefois, il laissait échapper des plaintes ; tout à coup, ma porte était ébranlée avec violence, les souterrains poussaient des mugissements, puis ces bruits expiraient pour recommencer encore. ... ...

Quel art magistral dans l'image ! ... Et quelle élégance dans le style ! ... ;o)

Mémoires d'Outre-Tombe- T. 1 - François-René de Chateaubriand - Le Livre de Poche.