Grâce à Saint-Simon, nous savons à quelles dépenses pouvait atteindre "la maison" d'un prince ou d'une princesse. Alors, imaginez un peu le train nécessaire pour huit filles de roi ! Le cardinal Fleury voyait la chose d'un mauvais oeil et décida de réduire les frais au maximum en envoyant les petites princesses à l'abbaye de Fontevrault - la meilleure du royaume - afin d'y faire leur éducation.

C'est ainsi que, très jeunes, Victoire, Sophie et Louise-Marie furent séparés de leurs trois aînées, Louise-Elisabeth, future "Madame Infante" et Henriette qui étaient jumelles, et la petite Adélaïde, dite un temps "Madame Quatrième."

Dans son livre, Bruno Cortequisse n'hésite pas à se poser des questions sur les sentiments parentaux des illustres géniteurs de Mesdames, Louis XV, dit le "Bien-Aimé" et son épouse, fille de l'ex-roi de Pologne, Stanislas Leszczyinski :

           
     Louis XV, arrière-petit-fils du Roi-Soleil - On le surnommait, non sans raison, "le plus bel homme du Royaume." Il mourut méconnaissable, dans les souffances atroces de la petite vérole, à l'âge de 64 ans.
   

Marie Lesczcynska, peinte par Nattier "en son privé" et "sans rouge" - La reine était de sept ans l'aînée de son fringant époux et ses grossesses répétées avaient évidemment nui à son physique - Elle fit comme presque toutes les reines - de France et d'ailleurs - trompées par leur époux : elle se tourna vers la dévotion.

Mais en ces temps de forte mortalité infantile - y compris dans les palais royaux - l'idée de la paternité comme celle de la maternité n'était pas tout à fait la même que celle qui prévaut aujourd'hui. Tout le monde n'est pas Catherine de Médicis, toujours prête à s'inquiéter pours "ses mignons."