Le marquis de Becdelièvre a épousé une femme beaucoup plus jeune que lui et d'un fort tempérament. Pour conserver sa santé et aussi pour réfléchir au meilleur moyen de calmer les ardeurs de sa jeune femme sans pour autant les éteindre entièrement ou, pire encore, sans avoir besoin de la jeter dans les bras d'un amant, cet homme de cinquante-quatre ans décide de prendre un peu de recul et d'aller voir de vieux amis en province. Nous sommes au milieu du XIXème siècle, les routes sont pittoresques, les incidents qui les ponctuent drôles (la perruque) ou douloureux (le colporteur).

A chaque étape, le marquis, fidèle à sa promesse, écrit à sa femme. En retour, lui parviennent ses réponses et aussi, ce dont il se serait bien passé, des missives dues à un "corbeau" qui, il faut bien se résoudre à l'admettre, paraît connaître Mme de Becdelièvre sur le bout des doigts ...

La chute est excellente et je dois avouer n'avoir conçu de soupçon sur elle qu'à l'avant-dernière page. Je suis pourtant une grande lectrice de nouvelles - Maupassant, Maugham, Mansfield. Le style me semble en parfait rapport avec l'époque évoquée lorsque c'est le marquis qui s'exprime. Il gagnerait cependant à se différencier un peu lorsque le narrateur reprend la parole - c'est surtout sensible au début car, dès la deuxième page, on est "accroché." Au reste, combien d'écrivains chevronnés eux-mêmes n'y parviennent pas !

Seule réserve sur laquelle je ne transigerai pas : un important travail de corrections reste à faire question orthographe et syntaxe. La nouvelle gagnerait aussi - peut-être - à s'allonger d'une ou deux pages.

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