Souhait de Mort.
Par woland le mardi, mars 20 2007, 10:13 - De Tout & de Rien. - Lien permanent
Il paraît que je suis née "coiffée", c'est-à-dire avec cette membrane de peau particulière qui enveloppe le crâne de certains nouveaux-nés et que, jadis, on vendait aux marins afin de les préserver du naufrage et de la noyade.
J'aimerais bien que, le jour où l'Ankou se déplacera pour moi, cette chance qui, dit-on, accompagne les "coiffés" en plus d'une occasion terrestre me permette de ne faire ni une, ni deux, de sauter allègrement dans la charrette à l'issue d'un coup de sang ou d'une douleur aussi intense que brève, et qu'enfin je ne reste pas ainsi, à me voir et à me sentir transportée de service en service hospitalier, devant des médecins et des infirmiers qui, tout au fond d'eux-mêmes, savent bien que l'âge est là et qu'il exige son tribut.
"La Mort", chantait Brel, "cela n'est rien ..."
Mais vieillir, vieillir ... et souffrir, souffrir surtout.
La Mort, ça se comprend. La souffrance, non. D'ailleurs, elle ne mérite même pas la majuscule.
Commentaires
Il faut bénir la souffrance. Elle est faite pour qu'on ait peur d'elle, alors je comprends ton appréhension ; mais essayons une seconde d'imaginer un monde sans souffrance...
... et prenons un exemple à la fois stupide et révélateur : tu as assise au bord d'un feu, et une grosse braise tombe sur ton pied. Tiens, intéressant, te dis-tu. Et ca sent la bonne viande grillée, comme c'est agréable ! Oh, mon pied est tout noir ! Trop tard, tu retires ton pieds et te rends compte que tu ne peux plus marcher. Bon, c'est pas grave, alors tu restes plantée là. Mais tu commences à avoir faim et soif, mais comme tu n'en souffres pas, tu hausses les épaules. A la limite, tu peux manger un bout de ton pied. Et puis griller toute la jambe au-dessus du feu, et les bras aussi, et t'en régaler. Finalement, faute de nouveaux membres à se mettre sous la dent, tu t'affaiblis, et sombres dans l'inconscience éternelle.