Le Thème :

Depuis quelques semaines, plus rien ne va dans la vie de Stephan : son directeur ne cesse de le harceler et sa femme menace même de le quitter. Un soir, pour se changer les idées, il décide de sortir faire la fête en compagnie de Gérald, un collègue de travail. Lors de cette soirée insensée, celui-ci lui dévoile son appartenance à une mystérieuse société secrète. Il lui propose alors de le présenter à cette confrérie afin que les guides spirituels acceptent de l’initier. Qui est le grand Osiris, gardien des traditions ancestrales ? Pourquoi certains membres portent-ils le nom de dieux égyptiens ? Cette énergie supérieure qu’ils appellent Kâ, existe-t-elle vraiment ? Stephan Bringel découvrira bientôt un monde occulte complètement surréaliste…

Loin de moi l'idée de mettre en doute le travail fourni par l'auteur sur ces presque trois-cents pages de roman mais une fois encore, je n'ai pas pu accrocher. Moins encore, je l'avoue, qu'avec "Hamanotha."

Sur le plan "aventures", nous sommes néanmoins en présence d'un roman valable, dans le style pulps qui, après tout, a ses aficionados, tout aussi respectables que les amateurs de Saint-Simon ou de James Ellroy. Mais il y a des longueurs - ce qui prouve en partie le plaisir pris par l'auteur à raconter d'ailleurs. Et surtout, les personnages sont sans profondeur réelle, ce sont des types, des placages en deux dimensions qui expriment de ce fait des émotions du même genre, à grand renfort d'adjectifs excessifs accolés à des mots neutres, ce qui nous donne des clichés comme "l'infâme Haton" (supérieur hiérarchique du héros au tout début du roman), la "cigarette diabolique" (pour un joint de cannabis) ou encore un intérimaire d'origine corse qui, bien évidemment, menace son patron (fatalement horrible, le patron) de plastiquer sa voiture.

Le manque de subtilité touche également la manière d'amener les différents épisodes qui composent l'action. On me dira qu'on n'a sans doute pas besoin de la subtilité d'un Henry James pour un roman d'aventures. Et c'est vrai. Je ne donne donc ici qu'un avis personnel, qui plus est dans le contexte du Prix Alexandrie 2009 où je me montre toujours très vigilante - et probablement moins indulgente que d'habitude. J'espère que l'auteur ne me tiendra pas rigueur de ma franchise d'autant que, avec l'imagination qui est la sienne et son goût pour l'ésotérisme et le mystique, je reste persuadée qu'il peut faire infiniment mieux. ;o)