Kiss the girls Traduction : Philippe R. Hupp

Pour être franche, j'ai d'abord ignoré ce livre : je m'imaginais - à tort - qu'il ne s'agissait que d'une énième variante sur le thème du tueur en série obsédé par le sexe.

Et puis, finalement, poussée par un profond désir de polar (ça ne vous arrive jamais, à vous ? ;o)), je l'ai lu de bout en bout et finalement ... ce n'est pas si mal troussé.

Les faiblesses: le style qui est parfois un peu trop ... comment dire ? ... bourré de clichés, notamment sur l'univers familial des Noirs américains - un peu trop sirupeux en fait ; j'ai jugé également que la fin, fort bien amenée au demeurant, faisait un peu "plaquée" ; quant à la survie de Kate, elle me paraît douteuse et digne d'un feuilleton style "Dallas."

Les forces : une rigueur exemplaire dans la construction de l'intrigue proprement criminelle ; une originalité certaine dans la psychologie des tueurs - parce qu'ils sont deux ; bref, quelque chose d'immensément glauque et pervers qui, en revanche, n'a pas été exploité jusqu'au bout (homosexualité latente du "Gentleman" par exemple).

N'empêche, le tueur principal, "Casanova", paraît tout de même inachevé : il est noir, il est complètement fou et probablement shizophrène mais, s'il fait montre parfois d'un certain panache, il n'a pas ce "plus" qui crée l'archétype. Et pourtant, il en avait le potentiel - et c'est ça qui est rageant.

En dépit de tout, ces insuffisances m'ont incitée à racheter un autre roman de James Patterson ... dès que je le pourrai. Hier, je pensais en trouver chez Auchan : évidemment, il n'y en avait plus un seul !!!!