Une première partie de titre idiote et un peu "carpette" pour un livre qui, par contre, ne l'est pas tant que ça.

Je précise que ce volume, dédicacé à "la prochaine Première Dame de France", ne s'attarde pas sur le cas du couple Sarkozy. Christine Clerc semblait attendre beaucoup de l'ex-Mme Sarkozy mais nous savons aujourd'hui que le couple n'a pas dépassé l'investiture et que notre Président actuel en est réduit à des coups de pub auprès de Carla Bruni. ;o)

Sont donc passés au scanner les couples De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand et Chirac. Une constante : l'ambition dévorante des éléments mâles desdits couples qui les conduira à briguer l'Elysée en dépit des réserves, souvent profondes, émises par leurs compagnes.

Le cas des De Gaulle demeure légèrement en retrait puisque Charles et Yvonne de Gaulle sont les seuls à avoir dû affronter une situation historique nécessitant l'apparition d'un "homme providentiel." Pour le reste, Christine Clerc insiste sur la vocation d'épouse, plutôt que de mère, qui semble avoir été celle de Mme de Gaulle. Il n'en reste pas moins vrai qu'être la femme du Général ne dut pas être simple tous les jours.

On est surpris d'ailleurs de constater que cet état de fait accompagne également les autres couples. Mme Pompidou, par exemple, qui se plaisait à Matignon, ne pouvait s'empêcher d'avoir des frissons lorsque ses obligations ou simplement le hasard l'amenaient à passer devant l'Elysée. Le scandale des "parties galantes" que lui prêta un temps la rumeur devait les laisser, elle et son époux, profondément blessés.

Mme Giscard d'Estaing avoue rétrospectivement son malaise face au poste remporté par son mari en 1974. D'autant que Giscard essaya par tous les moyens de lui imposer une certaine fonction auprès de lui, en tous cas pour la galerie.

Mme Mitterrand, quant à elle, voit son tout nouveau mari se lever au beau milieu du repas de noces et faire mine de quitter la salle. Effarée, elle lui demande où il compte aller. Il lui répond qu'il a une réunion de parti dans un café. (!!!) Femme de tête, elle obtient de l'y accompagner. Ceci dit, on ne peut pas dire que la chose était particulièrement romantique ...

Danièle Mitterrand, sans l'avouer, a toujours laissé dire que ses prises de parti en politique, toujours très à gauche et proches de l'extrêmisme, lui étaient plus ou moins inspirées par le comportement de son mari. C'était sa manière à elle de protester contre les manoeuvres politiques de Tonton - et ses innombrables aventures galantes.

Mais la moins gâtée - et la plus ahurissante - demeure incontestablement, si l'on en croit le livre de Christine Clerc, Bernadette Chirac qui semble vraiment avoir été épousée par raison. Ombre fidèle, elle épaule toujours un Jacques Chirac qui, bien qu'il ait vraisemblablement joui, en dépit de tout ce qu'on peut lui reprocher aujourd'hui, du plus fort capital de sympathie dont ait jamais disposé Président de la Vème, se conduit envers elle ni plus ni moins qu'un mufle insensible.

Un livre intéressant, où il y a sans doute à boire et à manger mais qui, malgré tout, démontre que, même à un certain niveau social, la femme continue à subir l'homme - même si elle aime celui-ci. ;o)