Sur la reine-mère d'Espagne, Saint-Simon, impitoyable, poursuit :

"... ... Don Juan d'Autriche ( 1 ) lui arracha le fameux Vasconcellos ( 2 ), puis le jésuite Nithard, son confesseur, qu'elle consola par l'ambassade d'Espagne à Rome, n'étant que simple jésuite, et le fit cardinal après, mais sans avoir pu le rapprocher d'elle.

Elle régna avec plus de tranquillité sous le nom de son fils (Charles II) devenu majeur, et rendit fort malheureuse la fille de Monsieur ( 3 ), que ce prince avait épousée.

A la fin, son mauvais gouvernement et plus encore son humeur altière, qui lui avait aliéné toute la cour, refroidit le roi pour elle, sur qui elle l'exerçait avec peu de ménagement, et elle alla passer ses dernières années dans un palais particulier dans Madrid, peu comptée et peu considérée. ... ..."

( 1 ) : Don Juan José d'Autriche, à ne pas confondre avec l'infant don Juan d'Autriche qui, lui, était le fils illégitime d'une notable de Ratisbonne et de l'empereur Charles-Quint.

( 2 ) : Saint-Simon se trompe : il s'agit de Valenzuela.

( 3 ) : Marie-Louise-Elisabeth d'Orléans, fille de Philippe, frère de Louis XIV, et de sa première épouse, Henriette d'Angleterre.