Den skrattande polisen Traduction : Michel Deutsch

Difficile, pour ceux qui ne les ont jamais lus, d'aborder pour la première fois chez Sjöwall et Wahlöö. La fiche de "Ma Bibliothèque est Net" vous éclaircira sur ce couple qui, bien avant Hennig Menkell, fit du "polar social" à la suédoise :

Au point de départ du "Policier qui rit", un nonuple meurtre, le mitraillage, dans un bus à impériale de Stokholm, de neuf passagers qui, a priori, n'avaient strictement rien à voir les uns avec les autres. Au milieu : un inspecteur de police assis auprès d'un petit truand plus ou moins toxicomane.

Même si le lecteur se dit que le policier devait bien filer le truand, les conclusions sont surprenantes. Comme d'habitude, l'enquête s'emballe pratiquement sur la fin et tout ce qui précède n'est en fait qu'une analyse lente, méthodique, de la dégradation du système social suédois.

A mon avis, "Le Policier qui rit" est idéal pour appréhender les aventures du commissaire Martin Beck que certains surnommèrent "le Maiget suédois." Le parallèle avec Simenon est, il est vrai, inévitable. Mais entre le couple Sjöwall-Walhöö et l'auteur belge, il y a tout un monde : différences sensibles du climat et de la longueur des jours (la nuit polaire n'est pas loin chez les Suédois), différence de la pensée religieuse également (chez Sjöwall et Wahlöö, les gens sont situés par rapport à leur paroisse), différence d'époque bien évidemment puisque la carrière de Simenon et de son Maigret est bien plus étendue que celle des Suédois, qui ne rédigèrent en tout et pour tout que dix polars, à partir des années 60. L'ombre du terrorisme par exemple plane toujours chez ces derniers alors que, pour autant que je sache, Simenon n'y a jamais fait allusion.

Les puristes commenceront peut-être par "Roseanna" qui, de fait, est le premier volume publié par Sjöwall & Walhöö. Je le relis bientôt et viens vous en parler.

Si vous le voulez bien ! ;o)