Terre en danger ! Le blog de Bruno Leclerc du Sablon

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dimanche 19 juin 2011

Poésie, poésie

Frissons

Le monde est fait de cathédrales,
De prisons ou de chaumières,
De belles gentilhommières.
Ou encore d'abbatiales.

Mais n'être ni abbé ni évêque,
Ni criminel, ni indigent,
Encore moins prince d'argent,
Est-ce être exclu comme métèque ?

Beaucoup font vivre la nation,
En étant aimés de personne,
Et mon cœur souvent frissonne.
Est-ce une prémonition ?

@ : Explication, si besoin : Indignez-vous !


Non les puissants ne sont plus dignes,
C'est vrai partout.
J'aimerais que les gens s'indignent,
'' Un point c'est tout.

_

La poésie

La poésie est aussi cruelle que la vie ?
La poésie est la vie.
La poésie est aussi dure qu'un mur ?
La poésie est un mur.
La poésie est plus sucrée que le miel ?
La poésie, c'est du miel.
La poésie ne cherche pas la vérité ?
La poésie est la vérité.
La poésie raconte et aime les fleurs ?
La poésie est une fleur.
La poésie est inspirée par la nature ?
La poésie est la nature.
La poésie parle toujours d'amour ?
La poésie est Amour.
La poésie n'aime que les femmes ?
La poésie est une femme.
Un homme aussi.

mardi 14 juin 2011

2 poèmes

Un chemin

Ce fut un long chemin, parcouru pas à pas :
Tristesse, hésitation, nostalgie, souvenir...
Rester seul, incertain, sans but, sans avenir,
Vivre les jours en nuits par la peur de faux pas,

Ne dormir que d'un œil, mépriser les repas,
N'écrire plus de vers, ne savoir plus tenir
Le volant de la vie, vouloir même en finir
Tant il est douloureux d'avancer sans compas,%%

Furent des mois passés cette âpre expérience
Que l'on ne montre pas, que l'on cache en silence
Tant que l'on ne sait pas, tant qu'existe un peut-être...

Laisser l'autre venir, laisser battre son cœur
Et se laisser aimer sans réserve, c'est mettre
Ses pas sur un chemin d'un possible bonheur.

___

Continuer d'écrire

Continuer d'écrire, continuer de vivre,
Quand tout n'est que faux pas, quand tout n'est que mensonge,
Quand le désir d'aimer s'éteint, et pourtant ronge,
C'est comme naviguer, tout seul, en bateau ivre.

On n'attend plus personne, que le Ciel qui délivre,
Celui dont le message est « aimer », mais on plonge,
Solitaire, blessé, noyé plus qu'une éponge,
Les larmes s'écoulant sur la page du livre.

Ne serais-je plus rien, Mon Dieu, sur cette terre,
Qu'un poète muet, interdit, sursitaire,
Jetant les mots au vent, des mots vides de sens ?

Non, insister encore, être velléitaire,
Écouter l'autre aimer, tenter la renaissance,
Vivre encore, même nu, et l'écrire ; et me taire

mercredi 19 mai 2010

Je serai ton amant

Poème_Je serai ton amant_Jardinier

mardi 04 mai 2010

Tout près, trop loin

Où es-tu donc, aimée, où veux-tu que je vienne
Pour adoucir nos cœurs isolés ? De si loin ?
De Normandie encore ? Ou bien du port malouin ?
Mais c'est comme d'aller de Paris jusqu'à Vienne !

Ta demeure était bien, autant qu'il m'en souvienne,
Non éloignée de Dieppe où les canards milouins
Étaient jadis légion, ainsi qu'aux bords du Loing
Prétend-on maintenant ? Mais fi qu'on en convienne !

Ces beaux canards, vois-tu, passent les continents
Mais nous, pauvres de nous, nous tous deux, maintenant,
Avons cœurs réunis mais distance pareille

Au parcours des canards. Mon maître – du Bellay –
Se plaignait de « tenir le loup par les oreilles »(1),
« Le cul entre deux chaises », dirais-je, s'il te plaît.

(1) J. du Bellay, Les regrets, sonnet XXXIII, v.14

dimanche 02 mai 2010

Ma reine !

Ma reine, ô mon aimée, avez-vous oublié
Les près verts, la falaise, où nous allions, le soir,
Ainsi que deux voleurs d’amour, remplis d’espoir
De s’étreindre en futur et nous y réfugier ?

Le vent, la mer, le sel nous étaient familiers,
Et les rochers, levés comme des promontoires
D’où nous pouvions, naïfs, projeter notre histoire,
Étaient comme serments, à nous croire liés.

La vie, terrible outrance à nos rêves, perdue,
Effaça la mémoire, et tous ses attendus
Sombrèrent dans l’oubli comme on fond dans la mare.

À vous, reine, ô mon cœur, ô parfum de mes jours,
Ô trésor de mes nuits, d’accrocher une amarre
Où nos rêves enfin seront unis, toujours.

jeudi 22 avril 2010

Ô aimée !

Ô tendre et chère aimée, ô mon doux oasis
Permettez-moi ce soir de vous étreindre encor’,
De détourner Morphée de son obscur décor
Afin de mieux goûter de vos seins les délices !

Vous êtes le royaume où fondent mes caprices,
Le gîte où vous cachez, secrets, parfaits trésors,
Comme on garde son cœur, comme on abrite l’or,
Ces désirs avancés, témoins de vos malices.

Mais d’or, je n’en veux point, seul votre cœur m’attire
S’il veut bien maintenir les effets du désir
Et me garder l’espoir de boire à votre source.

Allez, douce duchesse, ma tendre et chère aimée,
Daignez comprendre en moi de l’amour, non la course,
Car je ne viens à vous que nu et désarmé.

samedi 19 décembre 2009

Le slam, c'est quoi ?

J'ai intitulé plusieurs poèmes sous le titre "Slam", mais sans jamais redire ce qu'on doit comprendre sous le mot "slam". Donc, voici une explication trouvée sur un site internet.

Le Slam est un spectacle sous forme de rencontres et de tournois de poésies. Créé à Chicago dans les années 80, il a suscité un engouement populaire et médiatique qui lui permet de se propager dans le monde entier. Le Slam est ainsi un outil de démocratisation et un art de la performance poétique.
Le Slam est le lien entre écriture et performance, encourageant les poètes à se focaliser sur ce qu'ils disent et comment ils le disent.
En France, le Slam se développe depuis 1998, en particulier sous l'impulsion du poète performeur Pilote le Hot.
Les scènes ont fleuri dans les bars du 18ème et du 20ème arrondissement de Paris avant de se propager dans toute la France. L'entrée est libre. La plupart des scènes Slam se déroulent sans enjeu ni compétition, avec un alibi convivial, " l'exception culturelle " à la française, servant de signe de ralliement aux poètes hexagonaux : 1 poème dit = 1 verre offert.

jeudi 05 novembre 2009

Comme l'amour

Ô jeunesse passée ; Ô tendres souvenirs ;
Que n'avez vous gardé de ces soirées torrides
Ces mots délicieux venant de cœurs timides
Tout prêts à s'élancer vers de beaux avenirs ?

Ils étaient savoureux, et doux, comme la myrrhe
Qu'on apporte à l'enfant, doux et même limpides,
Ne montrant ni façons ni pratiques arides,
Juste ce qu'il fallait, juste pour nos plaisirs.

La vie s'est écoulée comme un fleuve sauvage,
Un torrent déferlant, cruel certains jours,
Laissant nos cœurs blessés et nos corps pris par l'âge.

Mais d'où vient donc ce vent, ce génie de surprise ?
Caresse dans le cou ? Celle d'une marquise
Revenue pour frémir, tendre comme l'amour ?

mardi 22 septembre 2009

Hommage à Jean-Pierre Rosnay, un poète... et un maître en poésie

Ce furent les belles années, les années 60, mes années d'étudiant, quand j'allais au 31 rue de Bourgogne, quelques fois avec une amie, écouter Jean-Pierre Rosnay et quelques autres poètes, souvent le mardi soir.

Photo JP Rosnay












C'est le Club des poètes, qu'il créa en 1961 et anima depuis.
J'y suis retourné quelques fois ces dernières années, mais Jean-Pierre n'y venait plus souvent. Sa femme et son fils continuaient son œuvre.
J'avais pris tant de plaisir à écouter Jean-Pierre ! Il fut l'un de ceux qui me firent aimer la poésie... Aujourd'hui, il a définitivement passé la main à ses enfants. Mais le club continue.
J'aime beaucoup ce poème mis en musique par Blaise Rosnay et interprété par Benoît Dayrat.

Image son






Je ne suis né que pour quelques poèmes
Ma vie n'existe qu'en plein champ
Je l'ai portée du bout des temps
Et je chantais à perdre haleine
Je discourais d'amour
La nuit au pied des arbres
Et la nuit m'accueillait et la forêt m'aimait
Je ne veux sur ma tombe ni le fer ni le marbre
Mais je souhaite un ruisseau et quelques roitelets

Je ne veux rien sur ma dépouille
Rien qui puisse me rappeler
Rien qu'un peu d'eau pour les grenouilles
Et quelques enfants à jouer
J'aimais tant le chant des grenouilles
Glissant l'anneau d'or de l'été
Les enfants mal décoiffés

Je ne suis né que pour quelques poèmes
Qui même m'oublient par amour de moi
Rien n'est plus urgent que la vie
La vie qui fuit entre nos doigts

samedi 27 juin 2009

Une étoile isolée

Une étoile isolée au milieu de ma nuit
Brille comme un soleil dans un ciel sans nuage
Et plus encore, du feu, et même davantage,
Le plus bel amas d'or qu'on pût voir aujourd'hui.

Cet astre flamboyant porte un trésor en lui,
Un trésor confié par Dieu comme héritage
Pour être décuplé puis donné en partage
Comme au soir un dessert en corbeille de fruits.

Tournant mon cœur vers toi, ô joie, ô Dieu, merci !
Mais puis-je, par ces mots, te demander aussi
Pour ton éternité de préserver ma reine ?

Elle qui fut ma vie, elle qui fit mes jours,
Elle dont le départ me laisse dans la peine,
Garde-la couronnée pour moi, pour son amour.

lundi 04 mai 2009

Demain il fera beau

Demain il fera beau, les lumières des cœurs
S'élèveront très haut, plus haut que les nuages
Pour éclairer nos vies et offrir en partage
L'amour qui, de la mort, restera seul vainqueur.

Le combat est fini. Allez, chantez les chœurs !
Jouez, orgue et guitare ! Glorifiez le visage
De celle dont le Ciel magnifie le courage
En jetant au Malin un sourire moqueur.

Demain nous briserons les verrous de la peur
Choisissant de veiller, d'éloigner la torpeur,
Et du feu de l'amour débarrasser la cendre.

Son chemin de bonheur est tracé, suivons-le !
Écoutons murmurer sa voix paisible et tendre
Encourageant nos cœurs à n'être pas frileux.

lundi 27 avril 2009

Veilleur de nuit

Sais-tu à quel point j'aime ces moments du soir
Quand nos regards se croisent et nos mains se resserrent ?
Ce silence est d'amour, l'écouter et nous taire
Laissant battre nos cœurs : on y lit de l'espoir.

Effacées, les pensées dont la couleur est noire !
Vils tracas de la vie, desseins velléitaires,
Et le vide étant fait, voici que nos prières
Des lendemains de paix peu à peu laissent voir.

Ton sourire est combat, et, plus fort que le mal,
Il ouvre vers le Ciel un chemin triomphal,
Ce chemin que Dieu trace et réserve aux meilleurs.

Je les aime et les crains ces moments de la nuit
Où, tes yeux se fermant, pour devenir veilleur,
Je n'ai plus que ton cœur à écouter, un bruit.

mardi 31 mars 2009

La vie s'en va, la vie revient

La vie s'achève, on rêve, demain,
Sans un visage, sans une main,
Sans l'espoir de regarder loin
Tout est fini, tout a un point.
Se regarder, on s'est aimé,
Et l'on ne se verra plus jamais,
Je t'écouterai dans le vent
Se mêlant aux pleurs des enfants.
Les amis, tes amis sont là
Qui te voient déjà au-delà,
La vie s'achèvera sans eux
Et nous resterons tous les deux.
Dieu est l'amour, sans fin, toujours,
Aller vers lui sans un détour
Mais reste encore, encore un peu
Si tu le veux, je sais, tu peux.
Le vrai combat vers la lumière
N'est pas celui des infirmières,
C'est d'abord la lutte du cœur
Pour moi, pour toi, pour le bonheur.

La force est là et tu respires
La vie revient comme un soupir
Trêve, désir, trêve de mort
Demain la vie est là, encore.
Dire merci, mon Dieu merci
Lui l'a voulu, tu restes ici.
Les enfants rient, le vent s'apaise
Et les amis voient et se taisent
L'amour est fort, éclat du jour,
Vole l'oiseau, faisons un tour
Donne ta main, avec entrain
Chantons demain, chants de marins
Virons de bord, la vie d'abord
Par des chemins où s'élaborent
A petits pas, sans bruit, sans peine
Les moments doux, ceux d'une reine
Non, le combat pour la lumière
N'est plus celui des infirmières
Ce fut d'abord celui des cœurs
Le tien, le mien, notre bonheur.

mercredi 04 février 2009

D'autres rêves...

Inventer le soleil, la nuit et les rochers
Le mer et les oiseaux, les poissons et les rats,
Les arbres et les fleurs, les eaux du Niagara,
Le désert de Namib et ses trésors cachés

N'était-ce suffisant ? Par dessus le marché
Il fallut ajouter l'homme, ce scélérat
À langue de vipère, au venin de cobra
Et dont la soif d'avoir n'est jamais étanchée.

Faut-il qu'il disparaisse ? Que les guerres l'achèvent ?
Que fléaux et cyclones face à lui se lèvent ?
Et laissent la nature librement subsister ?

Non, faisons d'autres rêves ! Cultivons l'oasis
Où s'éteint la colère et l'agressivité
Et laisse, de nos vers, partager les délices.

jeudi 29 janvier 2009

Partir sans dire adieu

Retrouver ses amis, jouer les troubadours,
Découvrir un trésor caché dans un nuage,
Imaginer la vie douce comme un feuillage
Au printemps. Être heureux de connaître l'amour.

Le rêve à répondu au rêve et à l'espoir.
La chance a retourné contre lui sa malice
Le privant de goûter de l'amour le délice
Et le laissant tout seul, triste comme le soir

Quand les hérons cendrés soudain deviennent noirs
Et, avec leurs longs becs, donnent des coups de pelle.
Et lui s'en est allé sans adieu, sans appel.

Avait-il le souci de ne plus me revoir ?
Nous nous retrouverons, j'en ai la certitude,
Dans ce milieu divin nommé Béatitude.

lundi 26 janvier 2009

La Fête des Poètes

Cet événement mensuel, prévu initialement pour demain mardi 27 janvier, a dû être déplacé au mardi 4 février; Toutes les informations sont données sur le site des Editions Keraban qui ont pris en charge l'organisation de ces rencontres. N'hésitez pas à vous rendre sur ce site et surtout à participer à cette soirée, avec vos poèmes ou ceux de poètes que vous aimez.

samedi 24 janvier 2009

L'étoile de ma nuit

Accrocher une étoile au plafond de ma nuit ;
Attendre le réveil du berger de l'alpage
Et quand l'aube apparaît, quand le bruit se propage,
Fermer l'œil et laisser s'échapper les brebis.

J'accrocherai l'étoile aux fragments de ma vie,
L'éclaté de la fin dont j'écrirai les pages,
Ciselant les contours ainsi qu'un découpage
Éliminant frayeurs, embarras et ennuis.

La vie fut un étrange et douloureux voyage
Dont je désire voir l'issue comme un rivage
Où sur le sable fin je puis me reposer.

J'accrochais une étoile au plafond du sommeil,
La laissant me guider vers des lieux apaisés
Et la vis rougeoyante, éclatante, vermeille.

dimanche 18 janvier 2009

Ô temps ! Ô tentateur !

Le temps, ce tanagra gracieux tentateur,
S'amuse à m'inviter à des tâches futiles
Éloignant la raison, délaissant l'œuvre utile,
Celle des sentiments dont je suis débiteur.

Il prépare son coup patiemment ce menteur,
Et fond tel un oiseau sur sa proie, mais subtil,
Il arrache du cœur toute pensée fertile
Poussant à s'exprimer celles d'un malfaiteur.

Comment lui résister ? Ne plus rien écouter
Et rester le témoin de choix prémédités,
Ceux qui ne souffrent pas des tintements d'horloge ?

Les battements du cœur, voilà les vrais repères !
Il est temps, ô mon Dieu, de sanctionner l'éloge
Faite à ce carillon dont le son m'exaspère.

dimanche 11 janvier 2009

L'invité

Hâte-toi, le vent tourne et bientôt vient la nuit,
Entre dans ma maison, pose là tes affaires,
Viens à table et choisis, prends ce que tu préfères
Et tente, pour ce soir, d'oublier tes ennuis !

Il se servit de tout, soupe, jambon, fromage,
Fit même un sort fatal à la tarte au citron
Sans omettre le vin, dont il but le litron
Puis, repu, sans mot dire, il monta à l'étage.

Tout à coup, vers minuit, je l'entendis descendre
Et refermer la porte. Alors, sans plus attendre
Je couru jusqu'à lui, voulant le retenir.

Las, mon appel fut vain. Peut-on le condamner,
Lui, sauvage et souffrant ? Nous faut-il définir
Un temps pour recevoir et un temps pour donner ?

vendredi 09 janvier 2009

Rêve de rive de Seine

Tandis que finissait la nuit, on vit sortir
Sous l'un des anciens ponts de Paris, dit d'Arcole
Une espèce de gueux tirant en carriole
Un monceau de chiffons, comme pour s'en vêtir.

« Je ne suis pas d'ici, cria-t-il, je conspire,
Bonaparte est mon chef, je suis de son école
Et je vais vous montrer celles de ces bricoles
Qui me font grenadier, et maréchal d'Empire ! »

L'homme, aussitôt coiffé d'un casque de hussard
Baïonnette au canon, entrouvrit son dossard,
Sortit une bouteille et la but promptement.

Ivre mort, chancelant, l'homme en Seine tomba.
Le ciel, sur la Cité, s'éclairait lentement,
La ville s'éveillait. On ouvrait les tabacs.

mercredi 07 janvier 2009

La patience

La patience, cette vieille folle
Me prend de vitesse, la garce
Surtout lorsque je batifole
Faisant des vers ou bien des farces.

« Attends-moi ! attends-moi ! lui dis-je,
Il me manque encore quelques rimes »,
Mais je ne crois pas qu'elle pige
Que pour moi la poésie prime.

Et je la vois prenant le train
M'abandonnant seul sur le quai.
Ses facéties pleines d'entrain
Me laissent encore interloqué.

lundi 29 décembre 2008

Les bruits de la nuit

Mais d'où vient donc ce bruit qu'on entend, par moments ?
Est-ce l'effet des heurts du vent sur les volets ?
Ou celui d'un oiseau ne pouvant plus voler,
Blessé, mais s'ébattant avec acharnement ?

Ces bruits que l'on perçoit la nuit, confusément,
Toujours mystérieux, toujours renouvelés,
Sont comme des démons venant nous harceler,
Nous privant de sommeil inopportunément.

C'est alors que le cœur intervient, rappelant
Les nuits folles des lieux où les combats sanglants
Sont pires que les maux de ces soirs tourmentés,

Que les tirs des canons et les cris des victimes
Laissent bien peu d'espace à nos frilosités
Mais de rester veilleurs le devoir nous intiment.

samedi 27 décembre 2008

Un chant venu du ciel

À mes amis perdus je dédie ce poème
En écoutant le vent malicieux du soir
Siffler un air connu de tous les répertoires,
Ce chant venu du ciel et disant « je vous aime ».

Laisser siffler le vent est une joie suprême
Quand tout autour de moi est douloureux et noir ;
Son refrain délicat répond au désespoir
Et m'invite à choisir les paroles moi-même.

Ces mots, je les veux forts, comme amour et courage,
Me pressant désormais de n'être point l'otage
Des épreuves arides, des maux continuels.

Je le sais, mes amis, qui êtes au repos :
Comme pour vous, la vie pour moi se fait cruelle
Mais sans vous oserais-je tenir ce propos ?

mardi 16 décembre 2008

La faucheuse

Elle fauche et moissonne : c'est son rôle sur terre,
Il n'y a pas de honte à faire ce métier.
Comme un bon ouvrier trimant sur le chantier
Elle agit au grand jour et n'en fait pas mystère.

Elle est même attachée aux heures supplémentaires
Car pour devise elle a : « ne rien faire à moitié »
Sans aucun sentiment ni regret ou pitié,
Accomplir son devoir étant son ministère.

C'est ainsi que souvent, avant le crépuscule,
On aperçoit encore cette ombre majuscule
Au milieu d'un troupeau tremblant et frissonnant.

Ni la chaleur des cœurs, ni la douceur des âmes
N'ont pu sauver l'enfant qu'en geste hallucinant
Le monstre, en souriant, porte en gerbe de flammes.

dimanche 14 décembre 2008

La peur de vivre seul

La peur de vivre seul, cette folle aventure
Ma saisit tout entier comme dans un brouillard
Aux lendemains obscurs auxquels nul se prépare
Si le penchant d'ermite échappe à sa nature.

Peut-on considérer plus triste conjoncture
Qu'une entente édifiée et que le mal sépare ?
Pourrais-je envisager que se lève plus tard
Ce jour où surgira l'implacable rupture ?

Nos vies se sont liées contre vents et marées
Partageant les douleurs si souvent rencontrées
Et laissant toujours place au bonheur d'être deux.

Alors, si tu veux bien en faire la prière,
Demande encore à Dieu de me garder heureux
Car je ne souffrirais d'avoir un cœur de pierre.

lundi 08 décembre 2008

L'utime abandon

J'aimais partir tout seul et gravir les sommets
Partir tôt le matin, avant le chant du coq,
Et monter vers le ciel, entre névés et rocs
En marchant à pas lents, ne m'arrêtant jamais.

Mais ces temps ont passé. Me voici désormais
Affaibli par les ans et les multiples chocs
Subis par la carcasse. Mais d'elle, je m'en moque,
Je ne regrette rien, c'est la vie que j'aimais.

Des sommets, il en est aussi au fond des cœurs,
Et seul, dans la pénombre, on en voit les lueurs
Qu'a pas lents on peut suivre en gardant le silence,

Retrouver ce silence, l'absolue quiétude,
Celle dont je rêvais, là haut, dans mon enfance
Est l'ultime abandon, la vraie béatitude.

dimanche 07 décembre 2008

La piaule où tu vivais...

Dans la ville une rue et cet étroit chemin
Menant jusqu'à la piaule où tu vivais, reclus,
Répétant je ne sais ce qui était conclu
Entre toi et la vie, par peur du lendemain,

Là, je t'ai entendu, la tête entre tes mains,
Dire l'accablement de te sentir exclu,
L'angoisse d'être pris pour un être perclus,
De ne plus ressortir du monde des humains.

Laisser passer le temps, laisser vivre son cœur
Sont aujourd'hui les seuls remèdes au malheur
Mais aucune raison n'apaisera mon âme.

Te revoir près de moi comme à l'âtre le soir
Autrefois, au chalet, entretenant la flamme,
Reste comme un tableau sur le mur, un espoir.

lundi 01 décembre 2008

Bientôt l'hiver

Bientôt Noël, bientôt l'hiver et déjà la neige tombe,
Certains doublent leur pull-over et d'autres de froid succombent.
N'est ce pas le moment d'accueillir, d'offrir la chaleur du gîte
Pour une nuit, pour un sourire, le passant qui jamais ne s'invite,
Lui, l'autre, le mendiant, le clodo, rencontré tous les jours dans la rue
Mais qui n'aura pas de cadeau, qui ne sera même pas secouru.
Rassembler la force d'aimer celui qui est dans misère,
Ce geste ne déçoit jamais et vaut bien toutes les prières.
Bientôt Noël, déjà l'hiver et dans le froid certains succombent
Mais combien seront-ils demain pour oser pleurer sur leur tombe ?

dimanche 23 novembre 2008

Une croix pour prier

Les jours passent et la vie qui continue fait peur.
Chaque mot, chaque instant, chaque lieu me rapprochent
Des moments où tous deux marchions, mains dans les poches
Dans les bois et les parcs, tranquilles spectateurs.

Ces temps n'existent plus et l'espoir de bonheur
Qui frémissait est mort. Et pourtant je m'accroche
Et souvent en voyant quelque gamin gavroche
Les souvenirs reviennent en surface du cœur :

Des envies d'être encore avec toi, de parler,
D'oser dire un futur, même dissimulé
Derrière la forêt si dense des délires.

Je sais que maintenant je n'ai plus, pour pleurer
Qu'une tombe et des fleurs, et ton nom qu'on peut lire
Sur une croix de bois, une croix pour prier.

vendredi 21 novembre 2008

La Fête de Poètes

Le rythme est maintenant établi de façon stable : la Fête des Poètes a lieu tous les 4èmes mardis du mois à l'Autrement Bon, le cabaret situé au premier étage du Théâtre Jean Arp à Clamart.

C'est devenu aussi un moment de rencontre littéraire puisque tous les auteurs et membres des Editions Keraban ont pris l'habitude de s'y retrouver à l'heure du dîner (19 h 30).

Tous peuvent y apporter leurs ouvrages et il arrive fréquemment que des participants, fidèles ou occasionnels, les achètent.

Donc, pour les altoséquanais, rendez-vous mardi 25 novembre à l'Autrement Bon, 22 rue Paul Vaillant-Couturier, Clamart.

La soirée poétique débute en général vers 20 h 45 et se termine entre 22 h et 22h 30.

samedi 01 novembre 2008

Demain, encore

Ah, que je hais ce jour si souvent annoncé !
Ce jour où sur la vie la maladie l'emporte,
Où l'espoir d'un futur nous entrouvrant sa porte
S'éteint, comme se brise un élan amorcé.

De vie sans lendemains, d'être encore évincé,
De n'avoir point d'appui pour nous prêter main-forte
Tant que le doute existe et dure, et réconforte
Éloignant l'évidence, être encore menacé ?

Non, je veux qu'aujourd'hui notre bonheur persiste,
Que le soleil, demain, nous apprête une piste
Où nous pourrons encore aller et nous aimer.

Le Ciel nous encourage à l'emprunter, sans bornes,
Sans le souci constant d'un futur programmé,
Hypothèse importune, anticipée et morne.

jeudi 23 octobre 2008

Retiens la vie

Poème_retiens la vie_image

dimanche 12 octobre 2008

Tant de temps

Un temps pour rire
Et pour pleurer
Nuage bas
Ciel obscurci
Le temps de rire
Est effacé

Temps pour guérir
Mon Dieu prier
Tout bas, tout bas
Verbe imprécis
Temps pour guérir
Ensemencé

Le temps de dire
Je veux t'aimer
Nouveaux ébats
Cœurs adoucis
Le temps de dire
Recommencé

Temps souvenir
Des jours blessés
Tristes combats
Vaine inertie
Temps souvenir
Instants passés

Temps d'avenir
Cicatrisé
De front abat
Les jours noircis
Temps d'avenir
Clair annoncé

Poème_tant de temps_image

dimanche 05 octobre 2008

Pâles au vent

Pâles au vent

jeudi 02 octobre 2008

Comme un chat

Cliquez sur le poème pour l'écouter.

Poème comme un chat Oasis

samedi 27 septembre 2008

Comme un cheval blessé

Comme un cheval blessé mais resté attelé
Au soc pour labourer un champ couvert de ronces,
Je vais en titubant vers la nuit et m'enfonce
Dans ce mutisme lourd où nul ne veut aller.

Le cheval, lui, s'arrête avant les barbelés,
Se tourne et puis revient mais jamais ne renonce
Pour ne pas ajouter aux douleurs les semonces
D'un maître courroucé prêt à le harceler.

Mais n'ayant point de maître, ni aucune limite
M'indiquant un chemin vers l'endroit où palpite,
Sans doute impatient, le cœur d'un être cher,

Je continue, néant dans l'infinie tristesse,
Chancelant et brisé jusqu'au fond de ma chair,
D'espérer que le vent se lève et me caresse.

mercredi 10 septembre 2008

La fumée d'une brune

Matin frais, jour sans pluie, soirée de pleine lune,
Joie de rares moments d'espoir, inattendus,
Ravissement de l'âme, la voici détendue
Ainsi qu'après l'amour la fumée d'une brune.

Allons, ma douce amie, délaissons la fortune
N'emportons ni fourbi ni denrée défendue
Et laissons nous guider par ce fil d'or tendu
Entre nos cœurs pressés de manière opportune.

Têtus, tâchons de l'être à l'instant où les voiles
Sous l'air frais du matin laisseront les étoiles
Et pleines, pousseront vers un nouveau rivage.

À nous de les border de sorte que la terre
Dont l'horizon lointain nous cachera l'image
Soit bien l'île au Levant révélant le mystère.

mercredi 03 septembre 2008

Cercle des poètes

Cercle des poètes 9 septembre

J'invite tous les amoureux de la poésie qui résident dans le voisinage de Clamart à retenir les 2èmes et 4èmes mardis des prochains mois pour participer aux soirées poétiques provisoirement désignées sous le nom Le cercle des poètes.

Ces soirées sont une initiative des éditions Keraban soutenue par la Mairie de Clamart. Tous, auteurs ou non, peuvent dire des poèmes, des slams et des contes et les auteurs peuvent présenter leurs recueils.

Consommations et repas servis à partir de 19 h 00, soirée poétique à partir de 20 h 30.

vendredi 29 août 2008

L'ivresse du poète

Il est bon quelquefois de partir, s'isoler,
Écouter déferler les vagues, hurler le vent,
Bruisser les feuillages ou gronder les torrents.
Et si vient le silence, poète, murmurer.

Le temps peut s'écouler, le monde vit ailleurs,
On ne respire plus ses odeurs nauséeuses,
On n'entend plus ronfler ses villes bronchiteuses,
Grisé de solitude on confine au bonheur.

Qu'elle est douce la nuit qu'on perd, sous les étoiles,
À laisser s'épancher des muses vagabondes
Tels des vers que Dali aurait peints sur la toile !

Laissez-moi, mes amis, sous l'empyrée sans voile
Déambuler aux pas de rimes qui dévoilent
L'ivresse d'un moment aux voluptés fécondes.

jeudi 28 août 2008

L'éveil du dormeur

Vieillir, c'est se guérir des blessures tu temps
Et de celles du corps, cela prend des années :
Il revient à l'esprit alors d'imaginer
Pour demain le remède, et qui dure longtemps.

Revivre le passé serait réconfortant :
Emprunter les chemins aux succès couronnés,
Éviter les dangers désormais jalonnés
Et s'affirmer enfin heureux et bien-portant.

Oui, du passé il faut garder ce qui demeure,
Cette richesse acquise et qui jamais ne meurt
Et dont souvent l'oubli vide les lendemains.

Rester humble et chercher à devenir semeur
Des germes de la vie construite par ses mains,
C'est aimer l'autre aussi, c'est l'éveil du dormeur.

mercredi 27 août 2008

Tristesse

Que t'ai-je donc coûté, mon Dieu, pour m'attirer
Tant de durs châtiments, tant de tristes épreuves ?
La terre ou git mon fils que de larmes j'abreuve
Était comme un refuge, me laissant soupirer.

Malgré tout, le malheur s'acharne à déchirer
Les restes du désir d'une existence neuve,
D'un amour ravivé qui me happe et m'émeuve
Et de jours de bonheur d'être enfin assuré.

T'écouter à me perdre en un profond silence
Sans jamais recevoir en signe ta présence,
Est-ce là ta justice ? Faut-il encore prier ?

M'appliquer aux labeurs pour faire pénitence,
Est-ce là ton désir ? Laisse-moi t'implorer :
Il est des vérités dont je n'ai pas conscience.

lundi 25 août 2008

Imaginez un monde...

Imaginez un monde où régnerait la paix,
Où chacun serait libre, enfin, et fier de l'être,
Vivant avec les siens et pouvant se permettre
D'exprimer ses idées sans paraître suspect,

Imaginez demain, la terre rescapée,
Épargnée des fléaux qu'aujourd'hui l'on voit naître,
Où l'on ne prendrait plus l'argent comme seul maître
Ni les biens naturels trop souvent usurpés.

J'aime pour vérités les gouffres d'utopies,
Les rêves insensés, les paroles impies
Si sacrilège il est d'exister au futur,

Mais que gronde la hargne et vienne la révolte
Contre l'indifférence à la progéniture
De ceux dont le pouvoir est l'ultime récolte !

dimanche 24 août 2008

Non, ne me dis plus rien !

Non, ne me dis plus rien, je sais que tu m'attends
Au fond de ce jardin dont les pierres tombales
Disent plus de la mort que tes bourdes verbales
Même si, certains soirs, tes propos sont tentants.

Elles parlent de mort ? que dis-je, c'est à la vie
Qu'au travers les bouquets dont se parent les stèles
Tes patients reposés maintenant nous appellent
Et clament que ta faux a déjà trop servi.

Garde-moi s'il te plaît une place ombragée
Où je serais au calme et très peu dérangé
Mais j'ai encore à faire avant de te revoir.

Excuse-moi d'avoir à te faire cet aveu :
Il est des situations que l'on ne peut prévoir
Et mon Dieu me soutient, du moins j'en fais le vœu.

vendredi 22 août 2008

Rester seul

Rester seul et la vie tant espérée s'enfuit ;
L'impossible demain sans désir ni lumière
S'annonce, silencieux, cette odieuse manière
De s'inviter encore, et encore la nuit.

Non, n'abandonne pas, je t'écoute sans bruit
Dire tout de l'amour voulu ta vie entière,
Les mots de la douceur dont tu es familière
Et les larmes versées pour rejeter l'ennui.

Mille feux cette nuit illuminent le ciel
Qui désignent pour nous l'astre providentiel
Capable de porter très haut notre prière.

Suivons-le doucement en nous tenant la main
Et, découvrant nos cœurs cette nuit comme hier,
Laissons-le nous montrer la route pour demain.

jeudi 21 août 2008

Avant de disparaître

Certains jours, certains soirs, la vie semble inutile,
L'orage est encore là et je veux qu'il y reste.
L'oubli, ce mal sournois, serait le pire geste,
Mais quoi ? Existe-t-il un monde moins hostile ?

Je veux croire pourtant à une paix tranquille,
Celle du Dieu d'amour contre qui je proteste
Quand le malheur survient, cette affliction funeste
Dont lui seul, j'en suis sûr, connaît le bien subtil.

Mais pourquoi tant de maux ? pourquoi tant de douleurs ?
Ne puis-je pas t'aimer sans que naissent les pleurs ?
Combien d'autres combats dois-je encore souffrir ?

Chaque jour en est un, je le vis pour renaître,
Chercher quelque bienfait, prier et te l'offrir,
Et suivre ce chemin avant de disparaître.

samedi 19 juillet 2008

Rendez-vous des poètes : succès

Il n'y eut que peu de monde, mais tous ont bien appprécié cette première soirée au cabaret "L'autrement bon".
On continuera donc dès septembre, les 2° et 4° mardi, tous les mois.
Tous sont invités à dire, lire et commenter, et ceux et celles qui ont des ouvrages à présenter sont invités à le faire.

En attendant, bonnes vacances à tous !

mardi 01 juillet 2008

Les "Rendez-vous des Poètes"

Sous l'égide des Editions Keraban (maison d'édition associative clamartoise) et de l'adjointe au Maire de Clamart chargée des Centres Culturels et Sociaux et du Handicap, le premier Rendez-vous des Poètes aura lieu jeudi 10 juillet 2008 à l'Autrement Bon, au premier étage du centre Jean Arp à Clamart.

Le café ouvre à 19 heures, les repas (menus de 12 à 18 €) sont servis à partir de 19 heures 30. La soirée poétique débute à 20 heures 30.

Le Rendez-vous des Poètes veut être un moment de rencontre et d'épanouissement des poètes, des slameurs et des conteurs, des amoureux de la poésie, de l'expression de la rue, des contes d'autrefois ou des contes merveilleux d'aujourd'hui et de demain, des musiciens et des artistes. Il veut devenir aussi un moment de participation des jeunes à la création poétique, un moment où peuvent être présentés les productions et les recueils, édités ou non, et pour parler des nouveaux et des prochains ouvrages.

Le Rendez-vous des Poètes n'est pas un moment réservé aux lettrés et aux intellectuels mais un moment de partage des sensibilités et des émotions, un moment où se révèlent des sentiments...C'est donc un rendez-vous où l'on peut venir pour écouter ou pour dire ou conter, mais aussi pour partager.

Les entrées sont gratuites ; ne sont payants que les repas et les consommations. Venez nombreux !

(A partir de septembre 2008, Les Rendez-vous des Poètes auront lieu les seconds et quatrièmes mardis de chaque mois, soit à l'Autrement Bon, soit dans un autre quartier de Clamart : poètes, slameurs, conteurs et auteurs en herbe, à vos plumes !!!).)

lundi 30 juin 2008

Les mots s'entassent...

Mes amis au Tréport aiment porter les armes
Mais Malo, dans le port, désarme leur bateau
Et là, les matelots, en s'armant de marteaux
S'amènent près du mât et martèlent l'alarme.

Las des mots et très tôt émettant maux et larmes
L'un repart à Molène et par mer à Porto.
Un autre, de Morlaix, prend du porc à Morteau
Et rame pour Lima, passant Palerme et Parme.

Les autres, laissant l'eau, s'entassent dans les mas
Délaissent ces leçons et, lassés du climat,
Ramassent le matos de cent maçons à Nice.

Là, pelles et chansons, sans façons, pêle-mêle
S'élancent et s'immisçant aux boissons à l'anis
Essaiment la passion si le poisson s'en mêle.

samedi 21 juin 2008

Mine de perles

Un poète, c'est la vie des mots.
Si tu mettais tout à l'envers
Et que tu inversais ce vers,
Tu comprendrais l'ami des veaux.

Trouver un mot drôle à croquer
A dire au maître nageur.
Alors il plonge, il n'a pas peur
De se lancer à dos crawlé,

Faire des poèmes humoristiques ?
Ceux qui ne parlent pas l'iroquois
Peuvent écrire n'importe quoi
Père des faux (1), mort éristique.

Ceci pour donner un exemple
De contrepet passe-partout.
Qu'on rit ou qu'on pleure on s'en fout,
Tout peut se dire dans ce temple.

Tout ? Non, pas les mines de perles
Lesquelles aux trop jeunes gamines
Donneraient pâle ou grise mine,
Et pourtant cette envie déferle.

(1) pluriel de féal.

lundi 19 mai 2008

Triste richesse

Richesse, je t'entends comme un mot triste et sot :
Opulence, trésor, luxe, faste, fortune
Débauche et profusion, tes marques m'importunent
Comme celles des hommes aux moyens colossaux.

Les biens de quelques-uns s'amassent par monceaux
Quand des milliards d'humains n'ont pas même une thune
Ni l'occasion de dire à la moindre tribune
Leur immense détresse, leurs manques abyssaux.

Sottise est bien le terme aussi bien que tristesse
Pour qualifier ce sens pervers de la richesse
Quand je voudrais la voir comme un joyau du cœur.

Et je souhaite ardemment que très vite apparaisse
Un monde où l'entreprise et l'utopie soient sœurs,
Où les riches par l'âme atteindraient la noblesse.

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