Non, ne me dis plus rien, je sais que tu m'attends
Au fond de ce jardin dont les pierres tombales
Disent plus de la mort que tes bourdes verbales
Même si, certains soirs, tes propos sont tentants.

Elles parlent de mort ? que dis-je, c'est à la vie
Qu'au travers les bouquets dont se parent les stèles
Tes patients reposés maintenant nous appellent
Et clament que ta faux a déjà trop servi.

Garde-moi s'il te plaît une place ombragée
Où je serais au calme et très peu dérangé
Mais j'ai encore à faire avant de te revoir.

Excuse-moi d'avoir à te faire cet aveu :
Il est des situations que l'on ne peut prévoir
Et mon Dieu me soutient, du moins j'en fais le vœu.