Ma reine, ô mon aimée, avez-vous oublié
Les près verts, la falaise, où nous allions, le soir,
Ainsi que deux voleurs d’amour, remplis d’espoir
De s’étreindre en futur et nous y réfugier ?

Le vent, la mer, le sel nous étaient familiers,
Et les rochers, levés comme des promontoires
D’où nous pouvions, naïfs, projeter notre histoire,
Étaient comme serments, à nous croire liés.

La vie, terrible outrance à nos rêves, perdue,
Effaça la mémoire, et tous ses attendus
Sombrèrent dans l’oubli comme on fond dans la mare.

À vous, reine, ô mon cœur, ô parfum de mes jours,
Ô trésor de mes nuits, d’accrocher une amarre
Où nos rêves enfin seront unis, toujours.