Ô tendre et chère aimée, ô mon doux oasis
Permettez-moi ce soir de vous étreindre encor’,
De détourner Morphée de son obscur décor
Afin de mieux goûter de vos seins les délices !

Vous êtes le royaume où fondent mes caprices,
Le gîte où vous cachez, secrets, parfaits trésors,
Comme on garde son cœur, comme on abrite l’or,
Ces désirs avancés, témoins de vos malices.

Mais d’or, je n’en veux point, seul votre cœur m’attire
S’il veut bien maintenir les effets du désir
Et me garder l’espoir de boire à votre source.

Allez, douce duchesse, ma tendre et chère aimée,
Daignez comprendre en moi de l’amour, non la course,
Car je ne viens à vous que nu et désarmé.