Terre en danger ! Le blog de Bruno Leclerc du Sablon

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dimanche 19 octobre 2008

Les éditions Keraban

J'ai le plaisir d'annoncer à tous les visiteurs de ce blog l'ouverture du site www.keraban.fr où les livres édités par Keraban - dont presque tous les miens - sont présentés, ainsi que toutes les informations utiles pour ceux qui souhaitent s'auto-éditer avec l'aide d'une association de bénévoles.

jeudi 04 septembre 2008

Signatures

J'ai le plaisir d'inviter tous les amateurs de livres résidant à Issy-lesMoulineaux, Clamart, Vanves, Boulogne-Billancourt, Meudon ou le 15ème arrondissement de Paris à venir samedi 6 septembre - oui, après-demain ! - à la librairie Gütemberg, 17 boulevard Voltaire à Issy-les-Moulineaux, qui m'accueillera à partir de 15 heures pour signer mes livres : les polars "Coffiots : la fin des casses...?" et "Coffiots dans la Ville Close", les deux recueils de poèmes "Corps et âme", le roman "Le tumulus", les récits autobiographiques "Carcasses" et l'essai "La Terre en danger, le devoir de changer...!".

(Station de métro Corentin Celton à proximité)

jeudi 10 avril 2008

A livres ouverts

Vous trouverez ici (presque) tous mes livres. Pour chacun, cliquez sur la couverture pour l'ouvrir.

En première ligne : Carcasse (mémoires, octobre 2006) ; La Terre en danger, le devoir de changer ! (essai, janvier 2007) ; Le tumulus (roman sentimental mêlé d'histoire de France, mars 2007)

CarcassesLa Terre en danger, le devoir de changer !Le tumulus
















Deuxième ligne : La série des 3 polars : Les Le Menech (juin 2007, janvier 2008). Le 3ème, la Bignole du 312, étant en cours d'écriture, on ne peut en lire que les premiers chapitres.

Couverture de Coffiots la fin des cassesCouverture Ville CloseCouv_Bignole
















Et ci-dessous : Corps et âme, un recueil des poèmes écrits jusqu'à décembre 2007 et quelques poèmes écrits en 2008. D'autres, ainsi que les slams, sont sur les dernières pages de ce blog.

Couv_Corps et âme













Bonnes lectures !

jeudi 14 février 2008

Publiés sur Alexandrie

Coffiots dans la Ville Close (polar) et Corps et Âme (recueil de poème) sont maintenant publiés dans la bibliothèque d'Alexandrie. Vous pouvez les télécharger et les consulter librement. Il suffit de cliquer sur l'image de la couverture, dans le bandeau à gauche de l'écran.

samedi 25 août 2007

Le deuxième Salon du Livre Régional de Mortagne-sur-Gironde

SdL groupe auteursDimanche 22 juillet, au port de la Rive de Mortagne-sur Gironde, 110 auteurs, 6 éditeurs, 6 libraires et 7 associations participaient à la deuxième édition du Salon du Livre Régional.

Ci-contre, photo de groupe de tous les auteurs présents. Je suis au dernier rang, tout à fait à droite de l'image.

« Le nombre des auteurs adhérents a doublé et celui des visiteurs a triplé » se félicitait Michel Suire, organisateur de cette manifestation.

Mon épouse avait découvert la tenue de ce salon dans un entrefilet du journal Sud-Ouest, le vendredi 20 juillet. Je m'étais dépêché d'aller à Mortagne et avais trouvé Michel Suire et son équipe, tous occupés à monter les tentes et installer les stands.

Je me présentai à lui comme auteur d'un ouvrage, « Le tumulus », un roman dont l'action se déroule à Etaules, un village tout proche de Mortagne, au bord de la Seudre en Charente-Maritime. Il accepta de me placer en surnombre à condition que j'apporte ma table, ma chaise et mon repas, les places et les plateaux repas étant comptés au plus juste pour les adhérents invités.




Bruno sur standMon épouse et moi étions donc sur les lieux le dimanche à 9 heures et la défection d'un des invités nous a finalement permis de disposer d'un grand stand et de nous voir offrir le repas. J'exposais tout ce que j'avais : quatre exemplaires du Tumulus, deux de Carcasses et un seul de La Terre en danger, les Coffiots n'étant pas encore édités. Nous disposions aussi d'une trentaine de cartes de visites avec les adresses du blog, d'Alexandrie et mon e-mail.









SdL FouleSdL gens du paysPlus de mille visiteurs parcoururent les stands et environ soixante-dix se sont arrêtés pour parler de mes livres avec moi ou avec mon épouse. Certains en ont même acheté ! D'autres iront les consulter, lire leurs commentaires ou les télécharger sur le site d'Alexandrie ou sur ce blog.

Cette journée fut riche d'enseignements et je suis bien décidé à multiplier mes participations aux salons du livre. Je demanderai aussi aux quelques librairies que je connais, dans les sites où se déroulent les actions de mes livres, de me laisser une petite place, pendant une demi-journée, pour présenter et dédicacer mes ouvrages.

Toutes les informations seront publiées sur ce blog.

lundi 02 juillet 2007

La musique des mots, une prise de tête ? Non, pas pour Joël Martin.


Couv_La vie des motsJe rencontre pour la première fois Joël Martin à l'Ecole, un soir d'automne 1964, en le regardant jouer au billard. Il enchaîne les points et ses adversaires n'ont plus, comme moi, qu'à le regarder jouer : massés, brossés, bandes avant, rétros, coulés…tout réussit.
– Tu veux jouer aussi ?
– Je veux bien, mais j'ai pas de queue.
– Tu prendras la mienne, c'est quoi ton nom ?
– Leclerc du Sablon
– Ah, le blaire du sale con, à toi de commencer.
– Non non, vas-y, montre-moi.
– Bon, alors celle-ci je vais te la faire cool.

Je te ramasse une belle gamelle ! Mais je me fais un ami.

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dimanche 01 juillet 2007

Carnets de Chine - 1970-2001

Tant qu'on est dans les livres, pourquoi ne parlerais-je pas de celui que mon frère Jean a écrit sur la Chine et qui a été publié par les éditions Flammarion en 2002 : L'empire de la poudre aux yeux.

L'empire de la poudre aux yeux Jean a rassemblé, en une trentaine d'années de journalisme passées pour la plupart en Chine, un grand nombre de notes - des malles de carnets - dont il livre ici la quintessence. Pour lui, ces carnets n'ont pas d'autre prétention que de rendre compte de son cheminement de journaliste dans un pays auquel il s'est profondément attaché. Ses notes, souvent griffonnées à la hâte pour rendre compte de l'actualité quotidienne, sont rassemblées comme dans un kaléidoscope qui n'a pas l'ambition d'être le Livre noir du communisme chinois, ni son Livre d'or. Jean offre à partager des souvenirs, des sentiments et des observations. Il laisse aussi découvrir les émerveillements et les déceptions qui ont nourri une grande partie de sa vie ainsi que le portrait vécu et vivant de tous ces Chinois méconnus, ceux d'en bas.

Pour se résumer, Jean propose de s'en tenir à un dicton chinois : Ne pas prendre l'oeil du poisson pour une perle. Le gouvernement, qui parle en expert, en ferait un synonyme d'imposture ? Pour Jean, la perle se trouve au fond de cet océan d'humanité qu'est la Chine, et ce que l'on croit voir à la surface n'est que l'oeil du poisson, aveugle aux frémissements des profondeurs.

L'empire de la poudre aux yeux est intelligemment préfacé par Jean-François Kahn, par deux belles pages dont je reproduits ici la fin :
... quelle fabuleuse expérience pour un observateur dont aucune exaltation n'était capable d'ébranler le scepticisme cartésien.
D'où ce livre. Qui se lit comme un recueil de nouvelles. Tendres, féroces, pointues ou gouleyantes. Non point une somme à assommer un boeuf, mais une série de saynètes qui en disent plus que tous ces lourds volumes aujourd'hui oubliés, et qu'un jour peut-être on adaptera à l'Opéra de Pékin. Un livre sur le mensonge avant tout. Sur l'instrumentalisation des apparences. Et à cet égard, plus qu'utile. Nécessaire.

Journaliste à Ouest France, puis à l'Agence France Presse, au Quotidien de Paris, au Matin de Paris, à l'Express et au Figaro, Jean a également collaboré au Nouvel Observateur, à Marianne, à la Revue des Deux Mondes, et à diverses publications économiques et radios.

En Chine, le déclin d'une éternité est un article récent écrit par Jean pour Le Figaro. Cliquez ICI pour lire ce papier.

vendredi 22 juin 2007

Pourquoi j'écris...

Il y a quelques années un contrôleur des impôts m'avait dit : « Je devine que vous avez été fonctionnaire, ça se lit dans vos lettres. » Il fut étonné que je lui aie répondu : « Non Monsieur, mais c'est vrai que des lettres, j'en ai souvent écrites à diverses administrations. » Il se pouvait donc que mon style d'écriture fut rébarbatif, neutre, n'évoquant rien qui touche aux sentiments, ne soulevant aucune autre question que celles qui découlent directement du sujet abordé. Un style précis, correct, sans débordement. Ce style d'écriture m'avait bien aidé quand j'avais entrepris de publier, chaque mois à partir de 1976, le journal de l'Association pour le Développement de l'Enseignement et de la Recherche en Limousin Poitou-Charentes, association dont j'étais le directeur. Le titre en était : « Recherche et Innovation en Limousin-Poitou-Charentes ». Un grave accident d'avion fit que je n'en publiasse que 24 numéros en trois ans, au lieu de 36, mais j'éprouvais toujours du plaisir à le faire. Une chronique, des informations pratiques, des annonces, des comptes rendus de réunions ou d'assemblées... et la satisfaction d'avoir 500 lecteurs, ou 1000, et du courrier. Et puis vint une période de vaches maigres. Des petits boulots. Un ami me confia de traduire un ouvrage écrit en anglais, « New entrepreneurship and the smaller firms ». Je fis « Les nouveaux entrepreneurs, petites entreprises innovatrices », qui fut édité, et lu, avec des commentaires élogieux. Et déjà j'envisageais d'écrire librement, sans contrainte.

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lundi 18 juin 2007

C'est pas fini !

J'ai tenu mon engagement : 50 pages, 50 jours. Et maintenant ?

Je me suis pris d'attachement pour Maurice et sa bande. J'ai envie de les revoir. Pas vous, chers lecteurs ?
Alors, disons que les Coffiots..., c'était le premier épisode d'une série, Les Le Menech. Le prochain sera donc pour la rentrée, en septembre ou en octobre, et ce sera un épisode d'environ 30 pages et non 50. Je pourrai ainsi en faire deux ou trois par an....

Cette histoire m'a au moins permis de me barricader en attendant le passage du soi-disant tsunami bleu. Il n'a pas eu lieu, c'est tant mieux. On servira de l'orange aux municipales, en 2008 !

samedi 12 mai 2007

Quelle chance ! Quelle fierté !

Carcasses"Carcasses", ce livre écrit fin 2005, publié sur le site Alexandrie Online depuis octobre 2006 et disponible en format papier chez www.Lulu.com, est, depuis aujourd'hui, classé premier au palmarès des ouvrages en web-édition sur Alexandrie.org.

Je suis profondément touché par le commentaire publié hier par Jean-Luc Flines, auteur de nombreux romans et nouvelles, maître en écriture sélectionné pour le Prix Alexandrie 2007, aquarelliste et réalisateur de cinéma.
Toute modestie gardée, je ne résiste pas au plaisir de faire connaître ce commentaire aux lecteurs de mon blog.

A l’heure où la France qui espère croire en sa capacité de transformer le monde réfute le renoncement et veut retrouver une identité qui n’accepte plus la fatalité du malaise qui la ronge d'une part grâce ses racines en tant que nation et d'autre part, grâce à sa volonté d'épouser son temps. A l'heure où son Président rêve pour son pays d'un destin d'exception où la médiocrité ne saurait avoir sa place et refuse de considérer son déclin comme inéluctable, un livre tel que "Carcasses" me semble d'une utilité indispensable pour aimer cette France et son peuple au travers d'un de ses plus dignes représentants en la personne de Bruno Leclerc du Sablon !

Avec cet auteur, on partage l'histoire d'une France marquée par sa culture, son engagement, en somme par sa grandeur! Car quelque part, et un peu partout dans sa vie, M. Leclerc du Sablon est un "grand" Français qui a vécu et qui porte en lui les bonheurs et les cicatrices. Qui a "vécu" et non pas qui a fait "la vie"! Je précise! Une vie bien remplie d'expériences uniques et fortes qui croit dur comme fer que l'ingéniosité, le talent, l'authenticité, le respect de soi, la connaissance peut "sauver le monde". Ce n'est rien d'avoir une vie facile si on ne laisse pas son empreinte quelque part dans le sol, sur les murs, dans des livres, dans l'air qu'on respire, sur sa propre carcasse et celle des autres mais aussi au plus profond de soi! Loin des enjeux politiques, cependant bien conscient de l'histoire, des événements qu'il a traversés et sur certains desquels il a agit, l'auteur de "Carcasses", dépouillé du drame et de la tragédie, nous laisse un exemple de ce qu'on appelle, un "honnête homme" qui aime son pays et les enjeux, les défis,sans l'expression d'un nationalisme agressif ou d'une arrogance culturelle ou d'un patriotisme obsolète. Son héritage familial ne lui donne aucun droit supplémentaire par rapport à tout citoyen "ordinaire" mais au contraire des responsabilités particulières et là on le sent très bien dans ce livre magnifiquement écrit qui ne nécessite aucune remarque sur la forme et dont le fond révèle un réel amour jubilatoire pour toutes les carcasses que nous sommes et la hauteur de nos espoirs! Merci d'être vous et d'avoir écrit cet ouvrage rassemblant tant de richesses humaines au travers de cette thématique originale mais authentique!". Jean-Luc Flines

Cliquez ici pour lire les autres commentaires de ''Carcasses''.

lundi 02 avril 2007

Je blogue, donc j'écris...

bibiL'auteur

Mes ouvrages sont publiés par Alexandrie Online. (Liens dans le bandeau, 1ère page en haut à droite)

Carcasses (mémoires, novembre 2005)

La Terre en danger, le devoir de changer ! (essai, octobre 2006)

Le tumulus (roman, mars 2007)





Carcasses J'ai été passionnée. Entre souvenirs et valeurs de référence, la vie s'égrenne avec son chapelet d'enthousiasmes et de coups durs En commençant, j'avais peur de me retrouver en "voyeur" d'une vie qui ne m'appartenait pas, qui ne me regardait pas. Pas du tout : l'intime est dit avec cette sensibilité du respect qui donne à partager ce qui en fait l'essence ; et le glorieux, avec ce brin de fierté timide qui n'est jamais celle du pédant triomphant. Ce texte se lit comme un roman. (Une lectrice)
_

C'est, à mon avis, un ouvrage exceptionnel en ce qu'il mêle vécu personnel, trame historique et moments poétiques. Le vécu personnel de l'auteur, souvent dramatique, ne laissera aucun lecteur indifférent. Il s'inscrit dans un rappel des évènements historiques qui ont accompagné les différents épisodes. Enfin, l'auteur, aussi poète, nous offre des "éléments de détente" sous formes de moments rimés. Cet ensemble représente, je crois, une démarche d'écriture originale et qui m'a beaucoup intéressé. (Un lecteur)


La Terre en danger, le devoir de changer ! Je suis admiratif de l’action de Bruno Leclerc du Sablon. Héritier de générations de grands ingénieurs il œuvre avec modestie et compétence pour l’un des derniers vrais combats qui subsistent. Ainsi est-il assis en suspension entre le passé et le futur.
Quel trône merveilleux.

Ô que je désire que son combat soit victorieux !

(Un lecteur - cliquer ici pour lire le commentaire de ce lecteur en entier)





Le tumulus Nouvelle, plus que roman, ce récit mêle habilement l'histoire de ce trio particulier (Jean-Luc, Anna et Bernard) avec l'Histoire; Prologue potentiel d'un cycle, ouvert sur bien des univers de l'histoire de l'Europe, cette oeuvre a le charme des situations claires et simples des gens qui ont le bien-vivre et le respect de leurs hôtes.

J'aurais hâte, Bruno, de lire ce que vous écririez si vous exploriez cette mine.

(Une lectrice)

lundi 26 mars 2007

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Venez

Venez, vous, les niakoués, les blacks et les bougnoules
Dans nos villes, nos rues, nos fermes, nos maisons
Apportez vos façons d'être et c'est raison
D'échanger et partir en s'adressant à Gnoule

Pour comprendre un peu mieux la façon de penser
Qui fait la différence, et aussi la richesse.
Venez aimer nos filles avec délicatesse
Par de très beaux enfants serez récompensés.

Quoi de mieux espérer pour que cessent les guerres
Que l'échange d'idées et de façons de voir
De manières d'aimer, d'acquérir le savoir,
Des cadeaux infinis que nous offre la Terre.


Nota : pour "Gnoule", cliquez ici.

mercredi 21 mars 2007

Un roman sentimental pour ce week-end...

Le Tumulus

Bernard passe toujours ses premiers jours de vacances avec ses amis Jean-Luc et Anna. Ils louent une maison en Charente, avec un jardin qui conserve un ancien petit cimetière protestant. Bernard se souvient des anciens temps, quand il était lui-même amoureux d'Anna. Il devine que Jean-Luc et Anna ne s'aiment plus vraiment, et tente sa chance. Ce faisant, il ne fait que consolider l'amour entre ses deux amis. L'histoire s'appuie sur de longues après-midi de discussions entre les trois amis, où sont évoquées, entre autres, les origines familiales de Jean-Luc, des protestants qui fuirent la Suisse à la naissance de la Réforme de Luther, émigrèrent dans les Cévennes et se réfugièrent finalement à La Rochelle, une "place de sûreté". Le petit cimetière, que Jean-Luc appelle "Le tumulus", révèle des liens familiaux pour le moins étonnants.

Le tumulus

Pour consulter la page de l'auteur, lire un extrait du roman ou le télécharger, cliquez ici ou sur le lien Le tumulus dans le bandeau de droite.

samedi 17 mars 2007

Mémoires, novembre 2005

CARCASSES

Lundi 1er août 2005, 20h25. Assis au volant, je tourne la tête à gauche et vois l'autre voiture, à deux mètres à peine... Je repense au grand-père de mon ex pour qui tout était carcasse.

Dès 1971, après mon service militaire à Toulon pendant lequel nous nous étions mariés, nous allions régulièrement rendre visite à ses grands parents... Lui était petit, mince,..une couronne de cheveux quasi-bénédictine marquaient son tempérament volontaire et débordant de bonté... Chaque matin, après leur retour de la messe, il ramassait le journal glissé sous la porte..., Nous venions nous asseoir près de lui... Alors il ne s'écoulait pas trente secondes avant qu'il prononce ce mot, carcasse. Pour des fait divers : les trois cosmonautes de Soyouz meurent pendant leur retour sur Terre... Mais carcasses aussi étaient des événements graves et des faits marquants : la nouvelle escalade de la guerre au Vietnam fait plonger aussi le Cambodge...

Nous allions à La Baule deux ou trois fois par an. Et après le décès de sa femme, il avait ses habitudes dans un restaurant voisin.... Nous y dînions chaque soir... et sitôt la soupe servie, tout redevenait carcasse. ...il avait eu à diriger, pendant la guerre de 14, une usine de munitions au Creusot. Mais il nous parlait surtout de Verdun où les obus étaient expédiés mais où lui n'alla jamais. Beaucoup de ses camarades y avaient été tués, trois étaient des gueules cassées, aucun autre n'était encore vivant. C'était comme s'il les remplaçait, ses camarades restés dans cette indescriptible boucherie. La vie, la mort, quelle différence ? Etait-ce l'attente du Royaume ? La spiritualité du détachement ? ... ...Trente cinq ans ont passé et carcasse, ce mot si banal, si insignifiant, s'est incrusté en moi graduellement et à chaque étape il retentit de plus en plus fort.

J'avais gardé ce mot comme on garde un secret. Le dire aujourd'hui, c'est prendre plaisir à retrouver des souvenirs, peut-être embellis, des moments intenses, parfois agréables, parfois douloureux, et aussi des questions restées sans réponse. C’est relire mon histoire et parfois celle des autres. Au total, c'est comme un cahier de découpages avec toutes sortes d'images... Je les ai rassemblées pour soulager les souffrances de mourants, des amis chers, ceux de mon âge qui ont, de la même époque, d'autres souvenirs que les miens, qui ont fait d’autres voyages, pris d’autres routes, vécu d'autres épreuves. J'aimerais aussi leur dire : – Attendez, espérez, vous aurez encore du bonheur ! De ce fait, ce mot n'appartient plus au monde des abattoirs et de la boucherie, mais à celui du vivant, du chercheur. L'important, ce n'est pas ce qu'on voit, mais ce qu'il y a dedans. D'abord, en effet, tout est carcasse, ce qui vit est à l'intérieur.

...lundi 1er août,... Quand le gendarme, après avoir fait le tour de la voiture et même fouillé le bosquet voisin, finit par crier à son collègue qu'il n’y a pas d'occupant, je me sens immédiatement et immensément soulagé, libéré même. Pendant le grand saut, entre l'instant du choc à 130 à l'heure jusqu'au moment où la voiture s'arrête enfin, après quelques tonneaux, dans le fossé qui borde l'autoroute et juste derrière la carcasse de cette voiture, je n'ai qu'une pensée, "je viens de tuer des gens". Au moment soudain où elle m’apparaît, je sais que c'est fini pour moi mais je ne pense pas une demi seconde à la mort, ni à la mienne, ni à celle de mes trois passagères. Je sais par expérience que quand la mort survient brusquement on revoit en une fraction de seconde toute sa vie, sa femme, ses enfants, des scènes de bonheur… Je viens de tuer des gens est ma seule pensée, obsédante. D'ailleurs je me rends compte immédiatement que tout va plutôt bien pour nous : ma belle-fille, allongée derrière, me demande seulement pourquoi nous sommes arrêtés. Sa mère, qui a déjà ouvert sa portière et sorti le bébé de son cosy, fait les cent pas le long du fossé avec la petite Lisa dans les bras....

J'ai bien aimé que la mère de Mia..., vienne se promener jusqu'à Clamart et s'approvisionne en plantes grasses.. qu'elle ne connaît pas en Corée... et de mettre sa main verte dans notre jardin, ce jardin qu'en dépit de sa richesse botanique je n'ai pas assez entretenu depuis mon ablation de l'estomac, l'été d'avant. Pour enlever l'estomac ..., le chirurgien avait dû m'ouvrir entièrement l'abdomen et en couper pas mal de muscles. Ils se refont bien, petit à petit, pour maintenir la carcasse, mais la terre est si basse.

Au début on aimait faire chanter la vie

Et après on ne vit que de chansons d’amour.

La vie, ce n’est pas celle qu’on a déjà perdue,

C’est celle de demain qui fait chanter l’amour.

Nos premières chansons faisaient aimer la vie

Et la vie de demain fera chanter l’amour.

Les anciennes chansons faisaient goûter la vie

Mais la vie d’aujourd’hui nous fait chanter d’amour

Ils avaient tous pour nous beaucoup d’amour en reste

Et même auraient voulu y ajouter un zeste.

Tout ce qu’ils ont donné sans qu’on s’en aperçoive,

Ces cadeaux, il faudra qu’un jour on les reçoive.

Mais bien d’autres aussi en espéraient sans doute

Et ils attendaient là, just’au bord de la route.

On est passé devant sans les apercevoir

Et c’est toute la vie qu’il faut reconcevoir.

Laponie ou Mont Blanc, ou Kilimandjaro,

Il faut tout expliquer, tout reprendre à zéro.

... mon crash en avion m'a blessé, handicapé même, et j'aurais bien préféré l'éviter, mais il m'a aussi collé une étiquette, celle d'un invalide du travail, suffisamment visible pour me donner droit à une retraite pleine à l'âge de 60 ans... Quoi faire ? La question ne s'est pas posée. Le jardin a besoin d'entretien..., Alain M. me sollicite comme partenaire de bridge, Michel G. pour le golf, Elisabeth et moi faisons partie d'une chorale, beaucoup de livres m'attendent et les travaux dans la maison ne manquent pas.... Pourtant je voudrais continuer de rendre service, comme bénévole. Une affichette, dans l'entrée du Centre M. – là où nous allons régulièrement à la messe – demande des volontaires... L'idée me vient de lui proposer mes services : gestion, communication,... ou n'importe quoi que la carcasse ne m'empêche pas de faire. L'accueil a besoin d'un complément de main d'oeuvre ? Va pour l'accueil. Répondre au téléphone, inscrire les retraitants... tout cela dans une atmosphère qu'on ne peut rêver plus calme..., c'est plus qu'un service pour les autres, c'est une chance pour moi...

Au printemps 2004, je refais un petit potager...mais j'ai de plus en plus de mal à manger... La carcasse refuse la nourriture. Un confrère d'Elisabeth me prend en hôpital de jour au début de juin : la fibroscopie montre un ulcère important à l'estomac ...mais aucune cellule maligne. Le traitement prescrit... pourra soigner cet ulcère. Mais très vite la douleur me tenaille, très vive. Je suis hospitalisé en juillet. Deux semaines... sous morphine. On découvre cette fois des adénocarcinomes. Il faudra m'opérer...Le Docteur Z m'opère le 16 août, par gastrectomie. Je me rétablis très vite... A la maison, les fraises ont été cueillies, mais les tomates continuent de pourrir... Et maintenant nous sommes deux, Elisabeth et moi, à devoir faire face. Elle souffre plus que moi. Alors, poursuivre par un traitement qui sera obligatoirement fatiguant ? La chimiothérapie ? La radiothérapie ? Je consulte plusieurs spécialistes. Le Professeur R. verrait bien compléter ses statistiquesen m'appliquant un traitement expérimenté aux Etats-Unis... Un autre éminent spécialiste me laisse comprendre que des risques existent, à entreprendre ces traitements.... Je peux tenter ma chance en ne faisant rien... C'est à moi de choisir. Je choisis la santé.... je ne pourrai pas prendre de repas normaux, il faudra fractionner... ensuite je retrouverai un rythme normal. Rester en bonne santé pour aider Elisabeth à retrouver, elle aussi, une meilleure santé.... Et il y a tout à faire à la maison. Le jardin attendra... Plus d'alcool ? L'eau est bonne.... Ne plus fumer ? Ce sera dur, il faudra que je me fasse aider, mais à la maison on ne fume pas, au bridge on ne fume pas, en voiture on ne fume pas, au Centre M. on ne fume pas. Alors rester à la maison...continuer le service d'accueil à M., et augmenter aussi la fréquence des prières ...(à l'église on ne fume pas).... En février, Mia accouche d'un second enfant, Lisa... Comme elle l'avait fait après la naissance de Maxime, sa grand-mère viendra de Corée pour faire sa connaissance... puis ils nous rejoindront à Royan. ... le responsable me demande un entretien... il n'apprécie pas ma façon de faire. A moi de voir. Continuer d'être surveillé ? Galère ! Je préfère avoir la paix. Dommage..., mais dire au revoir. ...Les bénévoles pourraient bénéficier d'une semaine de retraite ?..Je m'inscris pour novembre 2005 : "Initiation aux Exercices Spirituels". Le Père Directeur fait préparer un déjeuner..sont invités ceux qui souhaitent participer à cette petite fête.... on m'offre un merveilleux livre... "Theilhard de Chardin, visionnaire d'un monde nouveau". Jeune, Theilhard m'avait donné des envies pour la vie. Ce mois de juillet sans astreinte me laisse du temps pour le relire, et il me donne envie d'écrire....

Ecrire, mais par où commencer ? Pendant tout ce mois de juillet passé à Royan je me pose cette question : par où commencer ? Et lundi 1er août, à 20h26, je sais. L'Initiation aux Exercices Spirituels c'est apprendre à prier comme Saint Ignace, le fondateur des Jésuites et sa prière – la prière scoute – le dit bien : Seigneur Jésus, apprenez nous... à combattre sans souci les blessures ! C'est encore mieux si on chante.

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Extrait de l'ouvrage Carcasses publié sur le site de web-édition Alexandrie Online
Pour accéder à l'ouvrage, cliquez ici.

Carcasses