Terre en danger ! Le blog de Bruno Leclerc du Sablon

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mercredi 05 novembre 2008

Quand travailler est un plaisir... avec Kéraban le Têtu.

Couv_KerabanMettre en page un livre comme Kéraban le Têtu, de Jules Verne, afin de le rééditer, est autant un plaisir qu'un travail ! Ce roman est un délice, une pièce de théâtre limite boulevard, et un voyage rempli de découvertes inattendues et passionnantes.

Il tient bien sa place dans la collection des Voyages Extraordinaires de l'auteur ; je le préfère même à 20.000 Lieues sous les Mers ou au Tour du Monde en 80 jours. Et je suis étonné qu'on puisse lire, un peu partout, qu'il fut peu lu.

Le raconter ici ? Je ne saurais pas le faire, mais lisez-le, vous ne le regretterez pas. Un détail cependant qui est pour moi une découverte - mais sans doute pas pour les "Verniens" et "Verniennes" féru(e)s des œuvres de ce Jules : sa misogynie ! Elle se lit à tous les chapitres, ou presque.

C'est donc à ce petit exercice que je me suis livré ces derniers jours, à partir d'un livre de 490 pages acheté d'occasion et qui semble être de la dernière édition, celle de 1967, chez Hachette.

On le trouve maintenant - tout neuf - aux Editions Keraban.
Voilà amis lecteurs, une des raisons qui explique que vous ayez trouvé dans ces pages, ces derniers jours, moins de poèmes ou de slams que je ne l'aurais souhaité. Mais ça va revenir ! A demain donc.

PS : Ah, j'oubliais de vous dire : si vous cliquez sur la couverture du livre, vous aurez droit à la lecture des premiers chapitres.

dimanche 13 avril 2008

Une pensée inoubliable : "L'HOMME d'ARGILE", d'Abderrahmane Zenati

« Extrait » Ciquez sur la couverture du livre pour découvrir le site de cet écrivain et artiste marocain.

L-hoome d'argile_Couv« … Je suis Touhami, mon corps est miné par les virus !…Bientôt, je vais mourir !... Le docteur Talha est formel : je dois mourir dans moins d’une année !

A présent que j’ai révélé mon nom, tous mes concitoyens, tous ceux qui m’avaient côtoyé à Oujda me reconnaîtront sans peine… « Qu’il souffre !... avait dit l’imam de mon quartier, el hadj Tayeb. Qu’il meurt ! C’est le châtiment du Tout-puissant qui lui ronge les entrailles. C’est l’Enfer qui l’attend, dans l’autre monde, ajouta-il. » Non, monsieur l’imam Tayeb !… Vous n’êtes plus le croyant dévoué à la parole de Dieu. Vous ne distinguez plus le vice de la vertu. Vous êtes au stade primaire de la croyance. Vous donnez plus d’importance à la religion qu’à la foi, à la forme qu’au fond, au moyen plus qu’à la fin. Le « Chitane » a chassé de votre âme le courage, la générosité, l’amour, la sensibilité, la pudeur ; Il a planté la lâcheté, la cupidité, la haine, la froideur, la licence, la concupiscence. Il triomphe sans pitié, avec un éclat tel qu’il a semé la confusion dans votre esprit. Ne savez-vous pas, Monsieur l’imam Tayeb, que l’Islam et toutes les autres religions révélées enseignent la compassion, la bienveillance et la fraternité entre tous les êtres humains dans le malheur et l’adversité ? …

L’Islam ne recommande-t-il pas la solidarité entre frères et voisins dans le besoin ? N’ordonne-t-il pas le respect, l'amour et le soutien de l'homme par son frère dans le revers et le désarroi ? Continuez à rire de mes larmes, Monsieur l’imam Tayeb !… Continuez à vous amuser de mon amertume ! Même profondément religieux, comme vous semblez l’être, vous ne savez pas lire le chagrin apparent dans les yeux des âmes tristes et le désespoir des malades incurables !… Vous continuez toujours à vous moquer des laids et des laides, des bancals, des culs-de-jatte, des bossus, des anormaux, des estropiés, des impuissants, des maris trompés, des vieilles filles, des filles-mères et des bébés abandonnés…

La religion, tout en libérant les hommes spirituellement, n’a pas réussi à les libérer socialement…

mardi 03 juillet 2007

"Carnets de Chine"- 1970-2001

Tant qu'on est dans les livres, pourquoi ne parlerais-je pas de celui que mon frère Jean a écrit sur la Chine et qui a été publié par les éditions Flammarion en 2002 : L'empire de la poudre aux yeux.

L'empire de la poudre aux yeux Jean a rassemblé, en une trentaine d'années de journalisme passées pour la plupart en Chine, un grand nombre de notes - des malles de carnets - dont il livre ici la quintessence. Pour lui, ces carnets n'ont pas d'autre prétention que de rendre compte de son cheminement de journaliste dans un pays auquel il s'est profondément attaché. Ses notes, souvent griffonnées à la hâte pour rendre compte de l'actualité quotidienne, sont rassemblées comme dans un kaléidoscope qui n'a pas l'ambition d'être le Livre noir du communisme chinois, ni son Livre d'or. Jean offre à partager des souvenirs, des sentiments et des observations. Il laisse aussi découvrir les émerveillements et les déceptions qui ont nourri une grande partie de sa vie ainsi que le portrait vécu et vivant de tous ces Chinois méconnus, ceux d'en bas.

Pour se résumer, Jean propose de s'en tenir à un dicton chinois : Ne pas prendre l'oeil du poisson pour une perle. Le gouvernement, qui parle en expert, en ferait un synonyme d'imposture ? Pour Jean, la perle se trouve au fond de cet océan d'humanité qu'est la Chine, et ce que l'on croit voir à la surface n'est que l'oeil du poisson, aveugle aux frémissements des profondeurs.

L'empire de la poudre aux yeux est intelligemment préfacé par Jean-François Kahn, par deux belles pages dont je reproduis ici la fin :
... quelle fabuleuse expérience pour un observateur dont aucune exaltation n'était capable d'ébranler le scepticisme cartésien.
D'où ce livre. Qui se lit comme un recueil de nouvelles. Tendres, féroces, pointues ou gouleyantes. Non point une somme à assommer un boeuf, mais une série de saynètes qui en disent plus que tous ces lourds volumes aujourd'hui oubliés, et qu'un jour peut-être on adaptera à l'Opéra de Pékin. Un livre sur le mensonge avant tout. Sur l'instrumentalisation des apparences. Et à cet égard, plus qu'utile. Nécessaire.

Journaliste à Ouest France, puis à l'Agence France Presse, au Quotidien de Paris, au Matin de Paris, à l'Express et au Figaro, Jean a également collaboré au Nouvel Observateur, à Marianne, à la Revue des Deux Mondes, et à diverses publications économiques et radios.
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En Chine, le déclin d'une éternité est un article récent écrit par Jean pour Le Figaro. Cliquez ICI pour lire ce papier.