Il est bon quelquefois de partir, s'isoler,
Écouter déferler les vagues, hurler le vent,
Bruisser les feuillages ou gronder les torrents.
Et si vient le silence, poète, murmurer.

Le temps peut s'écouler, le monde vit ailleurs,
On ne respire plus ses odeurs nauséeuses,
On n'entend plus ronfler ses villes bronchiteuses,
Grisé de solitude on confine au bonheur.

Qu'elle est douce la nuit qu'on perd, sous les étoiles,
À laisser s'épancher des muses vagabondes
Tels des vers que Dali aurait peints sur la toile !

Laissez-moi, mes amis, sous l'empyrée sans voile
Déambuler aux pas de rimes qui dévoilent
L'ivresse d'un moment aux voluptés fécondes.