Terre en danger ! Le blog de Bruno Leclerc du Sablon

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Philosophie, spiritualité

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vendredi 19 octobre 2007

Droit de réponse

Suite à mon billet du 1er septembre sur ce blog, billet qui était intitulé Dieu, ou la Pierre philosophale du physicien, de Janik Pilet : exégèse, l'auteur, Janik Pilet, vient de m'adresser un commentaire qu'il aurait souhaité ajouter aux deux autres commentaires de ce billet. La date éloignée de ce billet m'empêchant de placer ce nouveau commentaire à la suite des autres, je le publie ici. On peut retrouver les billets traitant de ce sujet en cliquant sur la catégorie Philosophie, spiritualité, mentionnée ci-dessus.

Voici, ci après, le message reçu ce jour :

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samedi 01 septembre 2007

Dieu, ou la Pierre philosophale du physicien, de Janik Pilet : exégèse.

Dieu et la pierre philo

Dans son essai intitulé ''Dieu, ou la Pierre philosophale du physicien'', publié sur le site Alexandrie Online, Janik Pilet, physicien et philosophe, tente de proposer une démarche logique - scientifique - conduisant à cette conclusion, rapidement - trop rapidement - résumée ici par : Dieu existe, ou bien on est conduit à la conclusion qu'un être suprême existe.

J'ai lu et relu cet ouvrage et en ai fait une critique un peu sévère sur le forum d'Alexandrie. Chacun peut s'y rendre en cliquant ici ou sur le titre dans la rubrique Liens du bandeau de gauche, puis sur les onglets Les forums puis Forum bibliothèque. En dehors de l'écriture, que l'auteur a - il le concède lui-même - par trop négligée, ce livre m'a heurté par l'emploi à sens multiple que Janik Pilet fait du mot conscience. Il l'utilise 152 fois : au début, ce mot rapproche de ce qu'on pourrait appeler la perception, il laisse entrer le lecteur dans le monde du sensoriel. Puis, par sauts discrets mais infimes, il atteint le domaine plus intime de la conviction, des croyances.
J'en faisais donc le reproche à Janik Pilet, estimant qu'il y avait, dans l'emploi variable du sens d'un mot si fondamental dans son oeuvre, un truchement incompatible avec la démarche scientifique à laquelle il invite le lecteur. D'ailleurs, je ne pense pas que ce truchement fut volontaire et je me suis bien gardé d'y voir - et à fortiori de dénoncer - de la malhonnêteté.

Mais, considérant la réponse faite par Janik Pilet sur ce seul point - la réponse ci-après :

Je pensais avoir défini assez clairement pages 95 et 96 ce que j'entendais par le mot conscience, et m'en être ensuite tenu à cette définition qui permet une large généralisation non anthropomorphique.

- je lui ai promis de rassembler les notes que j'avais prises lors de ma seconde lecture et de les lui livrer. Ces notes; transcrites plus loin dans ce billet, démontrent, me semble-t-il et une fois de plus, que Janik Pilet se trompe et trompe le lecteur - sans même s'en douter, probablement :

  1. Il dit définir le mot conscience aux pages 95 et 96 mais il l'emploie, ce mot, dès la page 14, et de très nombreuses fois avant cette fameuse pages 95.
  2. A la page 95, il donne du mot conscience une définition à tiroirs, multiple, et laisse le lecteur deviner quel sens il convient de choisir à chaque fois qu'il le rencontre.

Voici en effet ce qu'il écrit, en guise de définition, page 95 :

Comment pourrions nous définir, d'une manière générale, ce qu'est une conscience ?
De mon point de vue, une conscience a trois caractéristiques qui la relient au temps :

  • Une individualité, qui la situe, par définition, dans ce qui est pour elle le présent.
  • Un pouvoir cognitif passif, qui consiste à percevoir, dans son présent bien sûr, des signaux en provenance d'événements extérieurs, qui deviennent ainsi des événements passés dont la mise en mémoire, éventuellement provisoire, est une modification de l'état de conscience.
  • Un pouvoir de choix actif, qui est un libre arbitre qui lui permet d'agir d'une manière à priori imprévisible, dans le présent toujours, sur la suite des événements, c'est à dire sur l'avenir.

En réalité, le problème de la conscience, c'est bien le problème du choix.

Et voici donc les notes que j'ai prises au fil de la lecture, et qui m'ont laissé, quant au sens du mot conscience, à la devine !

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dimanche 15 juillet 2007

Cheminements

Quelques réflexions après relecture d'un livre écrit par mon frère Jacques qui, comme Jean, a passé pas mal d'années en Chine : Une longue marche en Chine avec l'évangile,.(Editions Karthala, collection Chrétiens en liberté, 2006).

Longue marche en Chine « Prêtre et étranger, vivant en Chine, je m'interroge sur ma façon de vivre la rencontre du frère humain chinois. Je constate que c'est toujours quand j'ai été en situation de vulnérabilité forte, d'incompréhensibilité, de dépendance imprévue de mes hôtes chinois, que l'ai vécu la rencontre. C'est quand je ne savais pas les mots qu'ils sont venus.

J'ai habité Pékin, dans une rue très animée le matin de bonne heure par un marché de frais. Je célébrais l'eucharistie à l'aube avant d'aller travailler. J'ai été troublé par certains moments de la célébration dans lesquels j'impliquais virtuellement des absebnts : « ...vous mes frères... », « ...prions ensemble... ». Mais où étaient les autres ? J'étais tous les jours tout seul, pendant des années... Que voulait encore dire « ensemble » ? Je décidai donc une réforme liturgique domestique et je supprimai dans les mots toute trace de présence d'une assemblée, même réduite, à la célébration.

Ce que je n'avais par contre pas réussi à supprimer, c'étaient les voix de marchands de légumes et des clients qui envahissaient ma « chambre-cathédrale » tous les matins dès l'aube ! J'étais mal à l'aise, instinctivement, dans ce contraste : personne à la messe et la foule dans la rue. Entre les deux : le seul mur de mon appartement. Très vite, j'ai décidé d'abroger ma réforme liturgique, tellement il me emblait évident qu'il y avait « des frères » et un « ensemble » ! Les absents à la messe m'ont fait grandir dans la foi en me poussant à approfondir ma vie eucharistique.
Le chrétien reçoit de l'autre, des frères humains de Chine dont l'immense majorité n'a jamais entendu le nom de Jésus ni ne sera baptisé du baptême de l'Eglise, le pain de sa route eucharistique, ce qui le fait vivre. Encore faut-il habiter dans une rue chinoise, et y avoir une certaine faim, la faim de ce que le frère chinois me donne. »

En relisant ce livre, j'ai été frappé par la convergence de deux chemins : le mien, dont d'assez nombreux tronçons sont décrits dans Carcasses, et celui de Jacques, dont on trouvera un extrait en annexe. Se pourrait-il que cette convergence démontre que ce sont des chemins de vérité ?

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mardi 27 mars 2007

Homo "sapiens" : est-ce encore vrai ?

Alexandrie est aussi un lieu de rencontres...inattendues. Un de mes camarades de l'Ecole (nous étions six dans cette promotion de biologistes, en 1964), m'a retrouvé en lisant Carcasses, qu'il avait téléchargé sur Alexandrie. Je ne l'avais pas rencontré depuis une trentaine d'année. C'était à l'entrée du jardin du Luxembourg. A l'époque, Georges Chapouthier était professeur de biologie à l'Université Louis Pasteur, à Strasbourg. Il travaillait sur la mémoire chez certains insectes. Devrais-je dire qu'entre nos préoccupations, il y avait un océan ? Eh bien, finalement, la philosophie, et aussi les choses de la vie, nous rapprochent. J'ai particulièrement apprécié sa vision de l'humain, celle d'un chercheur biologiste qui aurait préféré être écrivain et philosophe. Le hasard ? Le déterminisme ? Georges penche plutôt vers cette seconde hypothèse.

Et je ne puis qu'être d'accord avec le dernier mot de cet entretien :

L’homme ne peut s’abstraire de ce qu’il est. Il s’est nommé sapiens lui-même, il connaît le monde, il tente de le modifier, c’est son mode de vie, il ne peut pas échapper à cela, mais souvent cela s’emballe, car il ne contrôle pas bien ce qu’il fait. Il ne faut donc pas aller trop vite. Il n’est pas question d’arrêter la recherche, bien entendu, mais dans les applications de la recherche, soyons prudents !

Cliquez sur annexe, ci-dessous, pour afficher le texte de l'entretien de Georges Chapouthier avec Arnaud Plagnol, du magazine Synapse, en octobre 2006.