Ah, que je hais ce jour si souvent annoncé !
Ce jour où sur la vie la maladie l'emporte,
Où l'espoir d'un futur nous entrouvrant sa porte
S'éteint, comme se brise un élan amorcé.

De vie sans lendemains, d'être encore évincé,
De n'avoir point d'appui pour nous prêter main-forte
Tant que le doute existe et dure, et réconforte
Éloignant l'évidence, être encore menacé ?

Non, je veux qu'aujourd'hui notre bonheur persiste,
Que le soleil, demain, nous apprête une piste
Où nous pourrons encore aller et nous aimer.

Le Ciel nous encourage à l'emprunter, sans bornes,
Sans le souci constant d'un futur programmé,
Hypothèse importune, anticipée et morne.