Soliloques - Au fond du trou - Exégèse
Par Pierre-Alain le samedi 4 mai 2013, 18:21 - Exégèses - Lien permanent
Cette nouvelle a été mise en ligne en juillet 2009, mais j'ai commencé à l'écrire le 4 mars 2009.
Pas par hasard, non. Ce jour-là, en effet, la lilloise Florence Cassez, émigrée au Mexique, était condamnée en appel à 60 ans d'emprisonnement pour complicité d'enlèvement et séquestration.
En première instance, l'année précédente, elle avait été condamnée à 96 ans de détention !
Quel progrès, n'est-ce pas ?
Notre droit méconnaît fort heureusement ces peines de durée irréaliste qui existent dans de nombreux pays. L'absurdité de cette situation a été pour moi un déclencheur, outre le fait que depuis le début elle clamait son innocence et avait reçu de nombreux soutiens à sa cause.
Mais je n'ai pas voulu réduire le champ à l'évocation de l'affaire Florence Cassez, même si cette nouvelle lui est dédiée et a été directement inspirée par son histoire.
C'est de tous les enfermements de longue durée dont je voulais parler, des ressources qui font tenir ces prisonniers, des ressorts qu'ils font jouer pour ne pas sombrer complètement.
Cette nouvelle ne se prétend pas totalement réaliste. J'ai imaginé pour son héroïne une prison bien moins moderne que celle où fut emprisonnée Florence Cassez. J'espère que les Mexicains me pardonneront ce point d'inexactitude. Il m'a été dicté par le titre retenu dont le double sens, concret et moral, ne fonctionnait qu'à cette condition.
La structure retenue est toute simple, ternaire comme souvent : un début basé sur les réactions de l'emprisonnée à l'annonce de sa peine en appel, un milieu composé d'une analepse, un retour en arrière sur les événements qui l'ont amenée en prison et une fin dramatique où se fait jour le désespoir de la prisonnière, la saisie d'une mince planche de salut, pour terminer sur un appel à l'aide du lecteur, dérangeant selon certains.
Florence a été libérée le 23 janvier 2013 à la suite de l'annulation de sa condamnation par la Cour Suprême du Mexique et nous savons à présent que ce n'est pas l'écriture qui lui a permis de tenir huit ans dans les prisons mexicaines, mais la peinture.
Au bout du compte, je n'étais pas si loin de la vérité.
©Pierre-Alain GASSE, mai 2013.