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Le point final à cette nouvelle a été mis en octobre 2007, époque à laquelle j'ai passé le cap des soixante ans. En écrivant sa première partie, c'est en quelque sorte à un bilan personnel auquel je me livrais par procuration. Certains y retrouveront même ici ou là des éléments d'autofiction.

J'avais depuis plusieurs mois le corps de la nouvelle, mais pas ses ressorts.

Il m'a fallu du temps avant de trouver la perspective d'outre-tombe donnée par la première phrase : "Ainsi donc, moi, Pierre Lafarge, je suis mort", qui confère à ce texte son caractère irréaliste ou légèrement fantastique, comme on voudra.

Il m'a fallu du temps encore pour trouver une chute qui fasse contre-poids au bilan de vie quelque peu prétentieux opéré par le personnage.

Et puis un jour enfin est venue l'idée de l'analepse finale et le recours comme ressort dramatique au catastrophique vol Paris-Charm-El-Cheik du 3 janvier 2004.

Le lecteur qui croyait assister à un éloge funèbre rédigé par un défunt plutôt imbu de lui-même se retrouve confronté au drame d'un père anéanti par la tragique disparition de toute sa famille.

Le discours post-mortem n'était qu'un projet de testament moral pas encore expédié et devenu caduc.

L'élaboration difficile de ce texte fait que son succès m'étonne encore. En effet, en cinq ans, elle s'est hissée au troisième rang de toutes les nouvelles que j'ai écrites.

©Pierre-Alain GASSE, avril 2013.